La croisée ~ salle principale

[Kennyyyyyyyyy!]

[Z'arrive ._.]

Vexé de ne recevoir aucune réponse à son babillages sur l'ordinateur d'Edouard, Kenny se retourna vers la scène principale de la pièce, c'est à dire la libération d'Amy. Il avait l'agréable impression de se trouver au cinéma où ses parents l'emmenaient souvent quand il était à la maison, et où on lui achetait généralement une montagne de bonbons. Piochant donc joyeusement dans sa casquette des poignées entières de pastilles colorées qu'il avalait ensuite une par une pour reconnaître leur goût, le jeune garçon mémorisa la formule du grand -ça pouvait toujours servir-, puis regarda une Amy sortir piteusement de son placard.

"T'as une araignée dans les cheveux Amy ._. . Tu veux un bonbon ^_^ ?"

Pris d'une subite crise de générosité et estimant que le moment valait bien une récompense générale, il tendit sa casquette vers les autres, les invitant à y piocher. La prochaine fois ils n'auraient pas besoin d'un grand et lui il apprendrait les formules pour faire le héros, ce serait la classe .

Bonnie aurait très certainement été intéressée par le cinéma auquel pensait kenny si elle avait su lire dans les pensées. Toutefois, elle se laissa repousser par le Grand, sans lâcher de protestations. Ce n'était pas dans sa nature et puis, la suite des évènements promettaient d'être palpitante, alors autant fermer la bouche et ouvrir les yeux.

Elle battit des mains, en bonne spectatrice et explosa de son rire caractéristique. Les accents de son rire d'otarie frappèrent juste dans l'oreille d'Amy sur laquelle Bonnie s'était précipitée pour la serrer dans ses bras. Son amie n'était pas morte au final. Ç'aurait été une expérience amusante, mais tout compte fait Bonnie préférait garder une amie telle qu'Amy auquel il arrivait toutes sortes de choses que de la perdre, même si ça aurait fait une bonne histoire à raconter.

Aux paroles de Kenny, Bonnie sourit largement et s'empressa de capturer l'araignée dans les cheveux d'Amy pour la déposer sur le comptoir.

"Ouuuuh des bonbons!!"

Et sans gêne aucune, elle piocha dans la casquette tendue par Kenny pour en prendre une belle poignée qu'elle enfourna dans sa bouche d'un seul coup. L'air réjoui, elle mâcha. La présence du Grand était embêtante parce qu'ils ne pouvaient pas faire autant d'aventures qu'ils le voulaient, mais il repartirait bien vite, Bonnie l'espérait. Les Grands ne savaient jamais inventer des histoires et encore moins y croire. Aucun intérêt.

[AMYYYYY RAPPLIQUE TON FESSIER ICI TOUT DE SUITE OU BIEN JE FAIS GRILLER TES COUETTES!!!]

[oh nion pas les couettes v_v ]

Lorsque la porte s'ouvrit enfin, la lumiere eblouissante penetra dans le petit reduit et Amy se cacha les yeux de son bras levé, comme un bouclier protecteur. Puis elle sentit des mains la saisir et la soulever. Puis elle sentit sous ses fesses le bois du comptoir et baissa son bras. Un grand se tenait devant elle et lui souriait, debarassant ses cheveux des toiles d'arignées. Il etait chinois ou japonais, il avait des beaux cheveux noirs et des yeux tendres et rieurs, et une voix rassurante et il l'avait sauvée. Les yeux pleins d'etoiles, les joues rougissantes, Amy observait son sauveur.

"Merci... je m'appelle Amy.."

Puis on se jeta sur elle et le tintement des perles et la chaleur des bras foncés et le rire qui sonna à son oreille la renseignerent tous en meme temps. Elle serra son amie Bonnie dans ses bras. Lorsque celle ci recula et que Kenny l'informa qu'elle avait une araignée dans les cheveux, Amy devint livide. Mais cette fois ce fut Bonnie qui la sauva en enlevant la bete qui s'enfuit sans demander son reste tandis que Amy sautait à terre pour s'eloigner d'elle.

Le grand etait devant elle et c'etait un grand grand. Et ce qu'elle vit alors la laissa bouche ouverte dans une expression de surprise médusée. Doucement elle se pencha vers Bonnie, qui piquait des bonbons à Kenny.

"C'est un poulet...."

[Tour de poste: takehiko, Edouard, Kenny, MOI, Amy. Allez quoi, il est bien ce scénario! ]

Heureux de son sauvetage, Takehiko regarda la petite troupe rassurer et consoler la petite Amy et la sauver des griffes de l'araignée dans ses cheveux.

Tendant son long bras vers la casquette du gryffondor, Takehiko prit un bonbon à la cerise et le porta à ses lèvres. UN air réjoui et idiot se peignit sur ses traits.

*Les bonbons à la cerise sont vraiment les meilleurs ^_^*

Captant dans sa ronde oreille le chuchotis de l'infortunée blondinette, Takehiko se penchant vers elle, l'index levé puis le pose sur le bout de son nez.

"Pas un poulet mademoiselle, un kiwi!"

Pointant Bonnie, il continua.

"Et voici une loutre noire de Roumanie si je ne m'abuse! Remarquablement intelligente et malicieuse!"

Il se tourna ensuite vers Kenny.

"Et là nous avons un splendide specimen de Bonbounus Gryffonorus! Un animal extrèmement habile pour capturer de délicieux fruits étranges!"

Il prit un nouveau bonbon et enfin tendit sa main grande ouverte à Edouard.

"Et pour la fin, un contorsionis moldussous objetum! Rare! Très très rare! Et toi petite demoiselle..."

Il se pencha à nouveau vers la blondinette.

"Tu es un très beau Birdinus Blondinam Pétillantum! ^_^"

[Je peux reprendre le topic ? =X]

"Y a quelqu'un ?"

La petite tête blonde tressée de la Préfète des Aigles venait de se glisser dans l'entre-baillement de la porte, à la recherche d'une autre tête blonde. Gaëlys avait eu l'air fâché lorsqu'il lui avait demandé ordonné de le rejoindre à la Croisée. C'était de sa faute, elle le savait, mais n'était pas prête à le reconnaître. A bien y réfléchir, c'était la première fois qu'elle se disputait avec le Poufsouffle, et elle trouvait cela excitant autant que troublant. De son côté, elle avait eu tout le loisir d'oublier l'incident du matin dans l'infirmerie, mais il était hors de question que Gaëlys se rende compte tout de suite qu'elle n'était plus vexée.
Elle ouvrit un peu plus grand la porte de la Croisée et y entra.

Gaëlys, lui, n'avait pas oublié. Cette histoire lui avait coupé l'appétit pour la journée. On ne s'entend pas traiter d'hypocrite, de pervers et de lâche par celle qui vous plait depuis de longs mois sans que ça ne vous retourne le cœur, la tête et en ce qui concerne le Poufsouffle, l'estomac. Sorti de l'infirmerie, il était allé en cours et avait passé son temps libre à faire signé la pétition, essayant de se sortir les mots de liberty de la tête mais sans réel succès. Lorsqu'il parvenait à les oublier, ils revenaient avec plus de force dans les minutes qui suivaient. Et le sourire de Cornwell... Il lui aurait bien fait bouffer toutes ses dents!

Assis dans un des fauteuils de la Croisée, le blond capitaine ruminait encore tout ça et devait dégager des ondes particulièrement négatives car même les filles qui avaient voulu le réconforter à son arrivée, avaient abandonné la partie. Les coudes sur ses genoux, penché en avant il cherchait ce qu'il allait dire à la préfète des aigles, se demandant aussi si elle allait venir. Plus loin un groupe jouait aux échecs, un autre parlait quidditch. La croisés était beaucoup moins fréquentée cette année et les nouvelles directives de Finchley n'y étaient pas pour rien.

il releva la tête en entendant la porte s'ouvrir, il l'avait fait à chaque fois qu'elle s'était ouverte et allait finir par avoir des courbatures dans le cou, pour voir apparaitre la jolie frimousse de la capitaine des Eagles. Son cœur accéléra tandis que son sang se figeait. Drôle de sensations. Il se leva et lui fit signe.

"Je suis là!"

Et tandis qu'elle s'approchait, il se répéta les mots qu'il avait prévu de lui dire. ceux qui sortirent de sa bouche étaient différents. Comme d'habitude.

"J'veux qu'on reparle de ce matin à l'infirmerie. Tu m'as balancé des trucs... Depuis quand tu penses ça de moi? Depuis quand tu crois que je me tape des filles dans les couloirs de Poudlard? Depuis quand tu joues double jeu Liberty? "

A peine avait-elle mit un pied dans la Croisée que déjà Gaëlys croyait l'ensevelir sous une avalanche de questions. Bien que légèrement destabilisée (elle ne savait pas trop à quoi s'attendre alors qu'elle avait quitté Take dans la Grande Salle pour rejoindre le gardien des Poufsouffle), elle n'en montra rien et poursuivit simplement son chemin, calmement, jusqu'au mini-bar magiquement toujours-plein (de boissons sans alcool, bien sûr) et qui faisait l'objet de rumeurs selon lesquelles le nouveau directeur avait l'intention de le confisquer.

"Comment ça je joue double jeu ? N'importe quoi."

Elle se pencha et ouvrit les portes du mini-bar. L'intérieur, pendant une demi-seconde, fut totalement vide, avant que n'apparaisse une quantité de petites bouteilles de verre dans une explosion de paillettes dorées qui firent légèrement éternuer Liberty.
Elle se saisit de deux bouteilles de Wizz-en-Bulles, dont une qu'elle tendit à Gaëlys avant de se laisser tomber dans un fauteuil près du feu.

"Ca m'a vexée de voir que tu te promenais avec une capote sur toi alors que tu ne m'as jamais dit que tu avais une copine et qu'on est censés être amis. Ca m'a énervée alors j'ai voulu me venger, c'est tout. Ca te va ? Oh !"

Elle s'était aperçu qu'il lui manquait quelque chose. Un coup de baguette magique en direction du mini-bar, et deux pailles lévitèrent, l'une jusque dans sa bouteille, l'autre dans celle de Gaëlys.

Le blond capitaine regarda la blonde préfète se diriger vers le bar dans un calme olympien, visiblement peu pressée de répondre à ses questions. Peut-être ne se sentait-elle même pas concernée... Son allure décontractée contracta son estomac un peu plus. Est-ce qu'elle se fichait de lui? La demoiselle éternua, penchée dans le mini bar puis se redressa pour revenir vers lui avec une bouteille dans chaque main. Elle lui en tendit une et il s'assit à nouveau.

"Merci..."

Faisant son mulet, le blaireau en chef décida qu'il n'ajouterait rien, ne desserrerait pas le dents avant qu'elle lui ait répondu; il observa donc un silence quasi religieux durant quelques secondes avant qu'elle se mette à parler, d'un ton aussi décontracté que son allure, comme si ce qu'elle lui disait, juste là, n'avait pas plus d'importance que la couleur de ses chaussettes.
essayant de garder son calme, Gaëlys avait les yeux qui s'arrondissaient de plus en plus. Ses yeux de hibou passèrent de la jeune préfète à la paille qui vint glisser dans le goulot de sa bouteille pour revenir sur le visage de la Serdaigle.

"C'est une blague? Non là tu te fous de moi c'est pas possible? T'es en train de me dire que tu m'as balancé tout ça parce que je t'ai pas parlé d'une éventuelle petite amie qui n'existe même pas alors que toi tu m'as caché que tu avais couché avec Cornwell cet été et peut être encore maintenant? T'es gonflée là, Liberty, je crois que c'est l'hôpital qui se fout de la charité!"

S'appuyant contre le canapé, il but une gorgée de Wizz en bulles et ajouta pour lui même.

"J'le crois pas ça..."

Scotché! Elle l'avait scotché! Tellement scotché qu'il ne nota même pas la note de jalousie qui avait percé dans la réaction de la capitaine des Eagles.

C'était au tour de Liberty d'être estomaquée. Elle avait perdu son petit air de "je maîtrise la situation" dès l'instant où Gaëlys avait haussé le ton. A cet instant la petite Préfète réalisa qu'elle avait poussé le bouchon trop loin, car même si elle était déjà parvenue à énerver le Poufsouffle avant (et il fallait en vouloir), c'était bien la première fois qu'elle le voyait se mettre en réellement colère. Et c'en était d'autant plus impressionnant. Mais en Serdaigle butée qu'elle était, Liberty ne se laissa pas dominer.
Elle jeta un coup d'oeil menaçant aux deux Serpentard qui s'étaient arrêté de jouer aux échecs un peu plus loin, surpris et amusés par la scène de ménage qui se déroulait sous leurs yeux. Sous les éclairs que lançaient les yeux de la Serdaigle, l'un des deux garçons laissa tomber son fou sur le jeu, et ils cessèrent de prêter attention aux deux autres.
Liberty reporta son attention sur Gaëlys.

"D'abord je ne t'ai rien caché," commença-t-elle sur un ton clairement irrité. (Elle posa brutalement sa bouteille sur une table dans un bruit sec, et des gouttes de Wizz-en-Bulle s'éparpillèrent sur le bois vernis.) "Quand est-ce que tu m'as demandé si j'avais eu des rapports sexuels récemment ? Et puis en quoi ça te regarde ?"

Oui, Liberty avait le chic pour retourner l'accusation contre autrui.

"J'hallucine, ça t'avance à quoi d'être beau si t'es aussi bête que les autres ? Tu comprends rien à rien !"

Elle ne lui avait rien caché? Ben tiens! C'était facile de s'en sortir comme ça. C'est vrai quoi, c'est ce qu'il aurait du faire dès qu'il ètait arrivé sur le quai 9 3/4 en septembre? Aller voir Liberty, lui faire une bise et lui demander "Salut Lib? Tu vas bien? T'as couché avec qui cet été? " Non mais n'importe quoi. Parfois, l'obstination de la Serdaigle virait à la stupidité et donnait envie de la teindre en brune...

Le blond Gaëlys secoua la tête avec un mini sourire aigre doux.

"Ca ne me regarde pas c'est vrai, pas plus que ne te regarde la raison pour laquelle j'avais un préservatif ce matin. Alors je crois qu'on va en rester là, parce que je crois qu'on ne va nulle part... Et puis des insultes, je m'en suis déjà assez pris dans la tête pour la journée."

Ca faisait mal, ça faisait vraiment chier, mais il était pourtant clair qu'ils n'allaient vraiment nulle part. Gaëlys s'enfonça un peu plus dans le canapé et renversa la tête sur le haut du dossier. Un soupir souleva et abaissa sa poitrine et il ferma les yeux. Cette année commençait vraiment superbement. Lui qui l'avait fantasmée magnifique avec son rôle de préfet ( qui était une vraie épreuve avec Finchley à la barre du château ), son idylle avec Liberty ( qui n'avait même pas eu le temps de démarrer avant de faire un flop retentissant ) et le reste (qui partait en vrille aussi...)... il pouvait remballer son rêve et le mettre au fond de sa poche.

Bref. Il fallait penser à autre chose...

"Ca donne quoi la pétition chez les aigles?"

Et alors c'était tout ? Il se renfonçait dans son fauteuil et le sujet était clos ? En plus d'avoir été mise en tort (ce dont elle avait horreur), Liberty était frustrée. Peut-être que ça convenait à Gaëlys, mais elle, elle n'avait pas fini de s'exprimer.

"Ca avance," lui répondit-elle sèchement, la mine renfrognée, les bras croisés sur sa poitrine et tournée vers la scène des échecs sorciers comme si cela était tout à coup devenu d'un grand intérêt.

Elle resta muette quelques instants, mais finalement explosa.

"Grrr, tu m'énerves !" s'exclama-t-elle en se tournant enfin vers Gaëlys. "Pourquoi tu fais toujours les choses à moitié, tu veux pas t'énerver un peu plus ?! On n'est pas à Poufsouffle ici, tu peux m'engueuler, vas-y ! Traite-moi d'idiote, ou même de traînée si tu veux, jle mérite ! Comment tu veux qu'on se réconcilie si on va même pas jusqu'au bout de notre première dispute ? >_< "

Gaëlys sentait la colère ou la frustration contenu dans le silence de la préfète. Décidément il avait bien des soucis avec les blondes ces temps ci. Peut être qu'il devrait ne s'approcher que des brunes ou des rousses. Dans ses mains, sa bouteille tournait. Posées sur la table basse devant lui, ses jambes s'agitaient, marquant un rythme que lui seul entendait. Qu'est-ce qu'elle voulait?
Elle ne tarda pas à le lui faire savoir et de manière plutot véhémente. Si au moins cela ne la rendait pas aussi désirable... Le blond poufsouffle se redressa et se tourna pourtant vers elle.

"Je ne VEUX pas continuer, parce que j'ai pas envie qu'on se réconcilie Green! J'ai pas envie de flancher à nouveau, j'ai pas envie de recommencer à avoir le cœur qui part en vrille dès que je vois un mouvement de ta jupe au bout d'un couloir, parce que j'ai pas envie de continuer à espérer dans le vide, et que je ne veux pas continuer à me traiter moi même de crétin parce que je ne t'aurai jamais! Ca tu le fais suffisamment bien pour deux !"

Tout en parlant, il agitait ses bras, répandant par ci par là des gouttes de Wizz en bulles. Il posa sa bouteille d'un geste ferme sur la table.

"Mais ça ne pardonne pas le fait que t'es qu'une petite idiote sans cervelle qui tombe dans les filets de ce grand con de Cornwell ! et qui en plus me prend pour plus con qu'elle en essayant de m'embobiner ! Alros comme ça tu m'as rien dit parce que je ne t'ai rien demandé? très bien ! Alors allons y ! T'as couché avec qui Lib cet été? J'veux dire mis à part Cornwell? Logan? Edmund? Rogue? ben oui faut bien remonter tes notes ! "

Là il avait été méchant et il le savait très bien. Une pointe de culpabilité lui vrilla l'estomac. Et comme il ne pouvait pas ravaler ses mots, il essaya de les faire oublier.

"Pose cette foutue bouteille !"

Il la lui arracha des mains et la posa a coté de la sienne où elle tangua dangereusement avant de s'abattre sur le flanc et de répandre son contenu par terre. Chose dont il ne prit pas note, ses yeux n'étant plus que dans ceux écarquillés de Liberty. Et ces yeux, il les voyait de plus près qu'il ne les avait jamais vus, ses lèvres collées aux siennes, une main dans sa nuque l'autre au creux de son dos.

La dispute avait enfin éclaté, et les pensées filaient et se bousculaient dans la tête de Liberty, chaotiques et incohérentes.
Tout aussi troublante que ses paroles étaient blessantes, une sorte d'aura émanait de Gaëlys, cette même aura qui faisait parfois blêmir les demoiselles et glousser bêtement, comme en guise de parade nuptiale. C'était les quelques 10% de sang vélane qui coulait dans les veines du Gardien des Badgers, et Liberty s'en voulut d'y être sensible dans un moment pareil.
Et puis soudain, en moins de temps qu'il ne faut pour dire "Quidditch", sa bouteille de soda lui était arrachée des mains, et Gaëlys s'était emparé d'elle comme jamais elle ne l'en aurait cru capable. Elle fut prise d'un vertige, comme si elle était ivre, comme si elle allait tomber dans les pommes, là, tout de suite. Pendant une seconde, tout devint sombre, lent et silencieux, comme si elle et Gaëlys se trouvaient au fond du lac.
Mais la seconde suivante, elle le repoussait d'un coup de poing dans l'épaule un peu plus violent qu'elle ne l'aurait voulu.

"Pardon !" paniqua-t-elle en réalisant son geste, confuse. "Pardon ! Excuse-moi ! Pardon !"

Ca, c'était pour le coup de "la petite idiote sans cervelle" et pour celui des notes. A son tour de vouloir faire oublier sa maladresse, comme elle le pouvait. Elle attrapa le Poufsouffle par la cravate afin de le pencher vers elle, posa une main sur sa joue et, après une demie seconde d'hésitation, reprit le baiser là où elle l'avait interrompu.

[ A suivre en parallèle du topic des soeurs Burton ]

L'instant passa vite. Il avait à peine goûté le parfum des lèvres de la jolie blonde que déjà elle le repoussait. Et violemment qui plus est. N'importe quelle fille l'aurait gifflé mais Liberty était plus radicale. La lâchant, il porta sa main à son épaule douloureuse. Si les pensées avaient filé à cent à l'heure dans la tête de la blonde préfète, les siennes fonctionnaient au ralentit, n'en laissant qu'une qui clignotait et envahissait tout l'espace : "J'ai tout fichu par terre, c'est foutu..."

Qu'est-ce qui lui avait pris de faire ça maintenant? alors qu'elle était en colère contre lui? Le mot crétin avait chassé la pensée précédente et, tout en massant l'épaule, il ouvrait la bouche pour s'excuser, comme si ça changerait quelque chose, mais par un effet d'illusion saisissant ce fut la voix de Liberty qui prononça les mots qu'il pensait. Surpris, il la regarda, ses yeux bleus pleins d'un étonnement non feint, ne comprenant même pas l'objet de ses excuses.

Puis il bascula, tiré d'une main ferme par sa cravate or et noir et le monde brilla lorsque Liberty l'embrassa à son tour. ses mains se glissèrent naturellement sous les cheveux de la jolie capitaine, tremblant légèrement. Cette fois ses pensées s'étaient totalement figées, comme le monde autour d'eux. Jusqu'à ce qu'une voix retentisse vivement dans la salle principale de la croisée, le faisant revenir sur terre.

Lentement, il quitta les lèvres de Liberty, gardant sur elle un regard d'un bleu plus vif que jamais, les oreilles aussi rouges que l'ongle verni qui ornait le doigt tendu d'Eve Burton. La Gryffondor secouait sa soeur qui du coup devait avoir bien du mal à avoir une image fixe de ce qu'Eve lui montrait. Gaëlys leur jeta un regard ainsi qu'un sourire avant de revenir à Liberty.

"Euh... ben je crois que les rumeurs vont aller bon train... "

Il passa ses doigts sur ses lèvres, en retirant un peu du rose pailleté qu'il avait "emprunté" à sa préfète.

"Je t'ai démaquillée... Excuse moi pour tout à l'heure, j'ai dit n'importe quoi.. La jalousie me fait devenir con on dirait..."

Elle embrassait Gaëlys. Elle n'en revenait pas, mais elle était bel et bien en train d'embrasser Gaëlys Keryann. Bien sûr elle l'avait depuis longtemps espéré, plus ou moins sûre d'elle, mais l'impact de la réalité fut brutal, bien que loin, très loin d'être désagréable. Elle pouvait presque sentir les regards jaloux se planter dans son dos comme des flèches, ce qui provoqua un sourire glorieux sur ses lèvres, contre celles de Gaëlys.
Lorsque le gardien des Badgers libéra son étreinte, il fallut à la préfète des aigles un court temps d'adaptation. Elle se sentait comme prise d'un étrange vertige, et c'est avec l'impression d'avoir inhalé une quelconque substance à base de cannabis (du moins, elle supposait que c'était l'effet que ça faisait) qu'elle posa un regard flou sur Eve et sa soeur. Elle les salua d'un signe de la main, il fallait le reconnaître, par pure provocation.
Liberty avait complètement oublié le sujet de la dispute, et d'ailleurs se souvenait à peine qu'ils venaient de s'enguirlander. Lorsqu'elle se tourna de nouveau vers Gaëlys, les joues roses malgré elle, le Poufsouffle était en train d'essuyer ses lèvres. Elle en fit de même, timidement, mais n'essaya même pas de s'empêcher de rire à la vue des paillettes sur le contour de ses lèvres.
Compatissante, elle se dressa sur la pointe des pieds, prenant le menton du jeune homme dans sa main, essuya ce qu'il restait de cosmétique à l'aide de son pouce.
Ce faisant, elle hocha vivement la tête dans un mouvement d'approbation lorsque Gaëlys s'excusa pour son comportement dû à la jalousie. Ca l'arrangeait bien. Elle-même savait qu'elle avait également dépassé les limites (après tout, c'était elle qui l'avait provoqué), mais elle ne le reconnaîtrait pas de si tôt.

"C'est rien, je te pardonne", répondit-elle d'un ton volontairement condescendant, se remémorant peu à peu comment ils en étaient arrivés là.

C'était maintenant, le moment de gêne. Celui où elle n'osait pas vraiment le regarder dans les yeux. Elle feignit donc de s'intéresser à sa manucure, bien que ses ongles fussent courts et pas spécialement bien entretenus.

"C'est malin ... maintenant tes prétendantes vont croire que tu sors avec moi ... (elle désigna les soeurs Burton d'un léger mouvement de tête.) Tu vas avoir du fil à retordre pour les démentir ..."

Son ton était désinvolte, et elle aurait été franchement crédible dans son jeu d'indifférence si elle n'avait pas jeté ce discret regard en coin à Gaëlys, observant sa réaction.

Elle l'avait espéré. Lui, il l'avait fantasmé. Ce baiser, il se l'était joué mille fois dans la solitude du dortoir, ou pendant qu'il courait le matin, laissant ses pensées vagabonder. Et si chaque fois, les circonstances qu'il imaginait étaient différentes, l'effet restait le même. une accélération du rythme cardiaque et un sentiment de victoire. Mais là c'était différent. L'accélération de son cœur avait bien eu lieu, mais le sentiment de victoire n'y était pas.
Au contraire, il se sentait paumé. Paumé et paniqué. Que devait-il faire maintenant?

*Allez Keryann, calme toi...*
* Ca y est ! J'ai osé ! J'l'ai fait ! *
*Calme toi bordel! ><*

La main de Liberty sur son visage le fit sursauter. Elle s'efforçait d'enlever le reste de paillettes qu'il devait avoir sur les lèvres et tout autant que le baiser, ce simple geste d'intimité lui mettait des papillons plein l'estomac. Elle était belle. vraiment. Le rose avait gagné ses joues, faisant ressortir encore plus l'azur de ses yeux qui le fixaient maintenant tandis qu'elle lui disait qu'elle le pardonnait. Loin de se dire qu'elle devrait peut-être ajouter qu'elle avait une part des responsabilités dans leur dispute, Gaëlys était soulagé. Soulagé qu'elle ne lui en veuille pas, soulagé qu'elle ne le repousse pas, soulagé qu'elle sourie comme ça.

Oubliées les sœur Burton, oubliés les joueurs d'échec, oubliés Poudlard et tous ses étudiants. il n'y avait plus qu'eux deux. Tandis qu'elle s'intéressait soudain à ses ongles, le Poufsouffle caressa ses longs cheveux blonds et suspendit son geste en entendant ce qu'elle dit.

"Quoi?... Tu... Enfin je pensais que..."

Il baissa sa main et elle retomba sur sa jambe qu'il avait replié sur l'assisse du canapé. Ses yeux aussi étaient posés dessus. Il pensait que quoi? Qu'elle allait lui dire :" Je t'aime Gaëlys, je veux passer le reste de ma vie avec toi!" ? Ou bien "Embrasse moi encore et faisons l'amour là sur ce canapé, je ne veux plus passer un seul instant sans toi!" ... C'était ridicule.

Mais ce n'était pas plus ridicule que sa réaction à la : "ouaih, on s'est bien amusé, allez, j retourne à mon devoir de potions...a plus !"

Relevant les yeux, il intercepta son regard en coin et répondit d'une voix calme et ferme.

"Déjà, mes prétendantes comme tu dis je m'en fous. Ensuite j'aimerais ça, moi, que tout le monde croit que je sors avec toi. Et j'aimerais encore plus que ce soit effectivement le cas. J'ai envie de faire un bout de chemin avec toi Lib. "

Il fit cascader une mèche de la Serdaigle entre ses doigts.

"Et toi? Tu voudrais de moi comme petit ami?"

Dans un premier temps, Gaëlys parut déstabilisé. Mais il se reprit aussitôt, et sa protestation fut exactement celle que Liberty avait escomptée. Alors comment expliquait-elle le frisson qui la parcourut, hérissant les poils blonds presque invisibles de ses bras, au son de la voix du Capitaine des Badgers ? La sensation des grands doigts du Poufsouffle dans ses cheveux lui fit fermer les yeux à demi, mais elle les rouvrit en grand, refusant de se laisser décontenancer. Pourtant, ses paroles lui vinrent droit au coeur, et la touchèrent plus que sa fierté ne lui permettait de l'admettre. En plus de ses nombreuses qualités, Gaëlys savait également comment parler pour vous faire gonfler le coeur jusqu'à vous donner l'impression qu'il essayait de sortir de votre poitrine.
"J'ai envie de faire un bout de chemin avec toi Lib."
De plus en plus troublée, elle faillit ne pas entendre la dernière question, pourtant celle-ci ne manqua pas de lui faire perdre les mots.

"..."

Qu'était-elle sencée répondre, maintenant ? Ca n'avait plus rien à voir avec ce jeu de chat et la souris auquel elle avait joué depuis la rentrée et une partie des vacances. Il n'était plus question de manipuler gentiment le Poufsouffle pour le rendre jaloux, elle avait une décision à prendre -et il attendait sa réponse. Ce fut seulement à ces mots que Liberty comprit qu'elle n'était pas aussi sûre d'elle qu'elle en avait eu l'impression. Cela faisait maintenant ... Deux ans ? Peut-être plus (elle avait perdu la notion du temps), qu'elle n'avait pas été confrontée à une situation de ce genre. Et elle réalisa à quel point elle ne s'était pas préparée à considérer de nouveau quelqu'un comme son "petit ami". Evoquer ce mot lui provoqua un frisson qui parcourut son échine - mais ce n'était pas forcément désagréable. Au contraire.
Elle jeta un coup d'oeil en arrière. Contrairement à Gaëlys, elle n'avait pas oublié qu'ils n'étaient pas seuls, et à présent cette situation l'intimidait plus qu'elle ne l'amusait.

"Eh bien..." chuchota-t-elle pour ne se faire entendre que de Gaëlys. Sa tête était baissée, mais elle s'efforçait de le regarder par dessous ses longs cils blonds. "Je suppose que j'aimerais ça, oui ..."

D'un geste lent et presque imperceptible, elle avait tendu sa main pour la glisser dans celle du gardien.

Voilà. Les dés étaient lancés. Les jeux étaient faits. Gaëlys avait l’impression d’avoir misé sur le noir et tandis que la boule tournait sur la roulette lancée à pleine vitesse, il ne savait plus bien s’il voulait qu’elle s’arrête sur le noir ou sur le rouge. L’un et l’autre le terrifiaient.

Si la boule tombait sur le rouge, elle disait non, et il se prendrait le plus mémorable revers, en public qui plus est, de sa toute sa vie. Il devrait gérer la déception, puis la gêne à chaque fois qu’elle serait près de lui, sans compter les sarcasmes de Cornwell, aux oreilles duquel il savait que ça ne tarderait pas à venir, il n’y avait qu’à voir l’intérêt que les sœurs Burton portaient à la scène. Mais surtout, il lui faudrait accepter le fait de devoir tirer un trait sur la fille extraordinaire qu’était Liberty.

Mais si la boule tombait sur le noir, elle accepterait, et elle deviendrait officiellement sa petite amie. Et force lui était d’avouer qu’il ne savait pas du tout comment il devrait s’y prendre. Surtout que Lib n’était pas du genre des filles qui s’extasient devant tout ce que dit, ou fait, ou propose leur petit copain. Elle avait son caractère et il allait devoir être à la hauteur.

L’attente était insupportable. Elle avait donc besoin de réfléchir tant que ça pour répondre à une si simple question. Gaëlys regrettait de plus en plus de l’avoir posée quand elle releva enfin les yeux pour arrêter la roulette.

Noir.

Un sourire étira aussitôt les lèvres du gardien . Soulagé d’un grand poids, il la serra dans ses bras avant de l’embrasser encore, ses sens s’éparpillant dans ses longs cheveux fins et l’aura de son parfum. Il serrait la main fine que la serdaigle avait glissée dans la sienne et il se leva doucement sans la lâcher. Un petit signe de tête vers les commères accompagna ses mots.

« Allons ailleurs, j’ai envie d’être seul avec toi, on aura le temps de faire jaser demain. »

Une main dans sa poche, l’autre tenant celle de sa petite amie – bordel oui ! Sa petite amie ! – Gaëlys franchit la porte de la croisée, de dirigeant vers la tour des aigles.