Devant les portes du château

[En pleine nuit]

Allys poussa les portes du Hall qui s'ouvrirent sur un paysage nocturne. Une bouffée d'air froid s'engouffra par l'ouverture et balaya les deux garçons qui se tenaient là. Le blondinet frissonna mais avança résolument dans l'obscurité.

Il connaissait bien le parc mais, étrangement, la nuit semblait l'avoir transformé. Les arbres semblaient plus haut, plus menaçants. Il n'y voyait rien à trois pas devant lui. Et tout un tas de bruits bizarres venaient d'il ne savait où. Mais la présence d'Anthony non loin de lui le rassurait.

"On va où?"

Anthony aida le petit homme à ouvrir les immenses portes du hall, et s'en suivit d'un majestueux courant d'air frais qui faisait virvolter les capes des garçons.

La pénétration dans les extérieurs sombres du chateau pouvait enfin commencer.

"Allons faire un tour au parc, après tout c'est ce que tu voulais, non ?"

Il lui dit avec un léger sourire sur le visage et un ton presque chaleureux.

L'avalanche de flocons rendait sublime la scène qui se déroulait entre les deux personnages. Puis les nuages qui enccombraient le ciel commençèrent à se dissiper pour montrer la voie du parc aux deux serdaigles noctanbules.

Anthony ne put s'empêcher de contempler l'éclat lunaire qui s'abattait à présent sur son visage. Avec toute cette blancheur qui l'entourait, une aura presque angélique l'entoura.

Après un long temps silencieux passé à regarder le ciel, le serdaigle reprit ses esprits, et partit en direction du parc avec son jeune ami.

Son chemin éclairé par la lune, Allys s'enhardit un peu. Il se mit à trottiner devant Anthony, puis à courir dans la neige. Le vent plaquait les flocons contre son visage et il adorait ça. Il se prit soudain les pieds dans quelque chose et s'étala de tout son long dans l'épais manteau blanc.

Il se retourna sur le dos et souffla pour dégager la neige de sa bouche puis éclata de rire. Les nuages dégagèrent un coin de ciel, dévoilant les étoiles. Il resta allongé à les contempler pendant quelques instants, mais la neige fondant et s'introduisant peu à peu dans ses vêtements se mit à le faire frissonner. Il se redressa en position assise en tremblotant.

"C'est génial!!!........... Fait froid quand même..."

"Tu trouves qu'il fait si froid que ça ? J'dirais plutôt qu'il fait chaud. En remarque, j'ai passé mon enfance dans les pays sibériens, c'est normal que j'trouve ça chaud"

Dit-il en lançant un petit sourire encore moins discret que le précédant.
Puis il attendit le moment où le blondinet lui fit dos. voyant ce moment arriver, il se hâta de fabriquer une boule de neige encore toute blanche et sans pierre, et l'envoya sur lui sans trop de force pour pas lui faire de mal.

Tête tentée, tête touchée, chapeau du petit bonhomme tombé, merci d'avoir joué (petit remix de la dissertation )

Ca y est, il ne pouvait plus résister à l'envie de rire un peu. Il s'attendait qu'Allys réponde à sa salve, mais il lui adressa quand même un :

"Est-ce que ça va ?"

Allys, frappé par la boule de neige, faillit retomber mais retrouva de justesse son équilibre. Il se retourna et commença sans plus attendre à préparer sa riposte.

"Ca va, mais tu vas voir!"

Il façonna une boule entre ses mains sans se préoccuper de la sensation de ses doigts qui commençaient à se refroidir au contact de la neige. Elle fut prête en quelques secondes. Il visa et envoya son projectile en direction du grand Serdaigle. Il avait essayé de le toucher au visage, mais il l'atteignit en pleine poitrine. Il haussa les épaules, l'essentiel c'était de l'avoir touché!

"Tu viens d'où exactement? Moi je suis né en Norvège! Mais on est venu habiter en Angleterre il y a quelques années déjà..."

Il voyait le petit bonhomme, préparer sa vengeance et au moment du lancé, il ne chercha pas à esquiver bien au contraire, il campa sur ses positions, jusqu'à ce que la boule atteignit sa poitrine.

Le "grand" serdaigle ne cherchait plus à cacher sa joie.

Il fut plus ou moins étonné lorsqu'il entendit le petit blondinet lui demander d'où il venait.

Il déploya sa cape sur la neige et fit signe au jeune homme de venir. Et il commença ainsi à lui "raconter son histoire" :

"Si tu veux savoir, je suis né dans la presqu'ile de Kola (Russie), et puis étant orphelin, j'ai vagabondé à travers la Russie, la Finlande, la Suède et la Norvège, jusqu'au jour où j'ai reçu ma lettre pour intégrer Poudlard"

Il avait prononcé tout ça en ayant les yeux rivés sur le ciel étoilé.

Puis il regarda à présent Allys et l'interrogea :

"Toi qui es d'origine scandinave, tu n'es pas habitué à cette froideur ?"

Allys était impressionné! Anthony avait vécu plein d'aventures! Le blondinet l'imaginait déjà voyageant à travers plaines et montagnes, qu'il neige, qu'il pleuve ou qu'il vente, dormant à la belle étoile sur le rebord des chemins, découvrant des terres inconnues!

Ses yeux auxquels la lumière de la Lune et des étoiles donnait des refelts d'or fixés avec un air adorateur sur le grand Serdaigle, Allys lui répondit avec un ton respectueux :

"Oh, moi j'avais une maison chaude où dormir ! Alors je ne suis pas aussi habitué que toi, hein! Et puis je ne suis pas habillé très chaudement non plus!"

Il hésita un instant puis demanda :

"Dis, t'as vécu des aventures pendant tes voyages?"

Toujours avec les yeux rivés sur le petit homme, Anthony attrappa une partie de sa toge et l'enroula autour du petit serdaigle frigorifié par le temps qu'il faisait, puis lui dit avec un sourire :

"Ca va mieux comme ça ?"

Peu de temps après, il vit le serdaigne méditer, mais sur quoi ? Puis après qu'il eu parlé, Anthony hésita un petit moment avant de répondre.

"Oui, en effet, j'en ai vécu des bonnes et des moins bonnes, mais à la base, je ne faisais pas cavalier seul, un ami était parti avec moi, mais ..."

Enroulé dans la cape d'Anthony, Allys se sentit déjà moins frigorifié. Peu à peu il cessa de trembloter. A la réponse du Serdaigle, le blondinet leva les yeux vers lui :

"Yavait quelqu'un avec toi? Il lui est arrivé quoi quand tu as dû partir pour Poudlard? Il est resté tout seul?"

Allys trouvait que le pauvre ami n'avait pas de chance... A sa place, il n'aurait pas aimé rester tout seul alors que son ami partait dans une école de sorciers...

Le sujet posé par le petit homme était très douloureux voire même tabou. Il se sentit d'ailleurs affreusement crispé quand il entendit la question. Un silence profond s'était introduit entre les deux serdaigles, puis Anthony finit par briser ce silence.

Il lui répondit d'un ton accablé et triste :

"Oui ... il y avait quelqu'un avec moi, une personne qui, bien qu'elle n'avait pas le même sang que moi, était comme mon frère, c'était une personne avec qui nousnous partagions tout : bonheur, tristesse, argent, etc ..., quelque chose d'indéfinissable nous unissait, et nous étions heureux d'être ensemble et de vivre l'un pour l'autre, et je l'aimais plus que tout"

Puis il poursuivit avec un peu plus de tristesse et une larme perla et parcoura sa joue aussi pale que la neige :

"Un beau jour, comme celui ci, il est ...", son émotion était trop vive, son mal trop fort, mais il essaya quand même de parler : "il est mort ..."

Ca y est il était effondré, il n'en pouvait plus, ce triste souvenir lui hantait à nouveau son esprit, la douleur de ce triste jour le transperça à nouveau.

"Nous étions en train de jouer dans une forêt ... nous jouions, rions, nous amusions ... comme des gosses de notre âge ... mais ... Fenris, le légendaire loup scandinave était sorti et nous a prit en chasse ... nous avons fui comme nous le pouvions ... mais j'ai trébuché à cause d'une race camouflée par la neige ... il s'apprêtait à me sauter dessus ... mais ...", mélé à un cri de douleur il dit : "MAIS CET IDIOT DE BENJAMIN C'EST INTERPOSE ...", la pression lui avait fait lâcher les nerfs, mais poursuivit : "la griffe lui avait transpercé le ventre ... son sang m'avait recouvert ... mais il était encore en vie ... et il m'ordonna de tuer le loup enragé ... de le faire pour que je vive ... parce que c'était sa volonté ... et je l'ai fait ... mais une fois la bête morte ... mon frère lui aussi m'a quitté ... je me suis retrouvé seul ... j'étais en larmes comme maintenant ... j'aurais dû le remercier de m'avoir sauvé mais ... je lui en veux à mort de s'être fait tuer à ma place ... mais quelque jour avant de mourir il m'avait dit ... "si jamais je meurs avant toi je veux que ta baguette baigne dans mon sang, comme ça je serais toujours avec toi" ... cette promesse je l'ai respecté ... mais j'ai également fait baigner ma baguette dans le sang de l'instrument de mon tourment ... le sang de mon bonheur et le sang de clui qui a détruit mon bonheur ... voilà l'histoire de ma baguette ... et mon histoire ... depuis ce jour ... j'lui en ai voulu ... mais c'est aussi à toute l'humanité que j'en ai voulu ... personne ne s'était aperçu de sa disparition ... j'étais le seul à pleurer pour lui ..."

Ses nerfs avaient lâché, mais il se sentait pour autant un peu plus léger. Il se laissa tomber en arrière, pour faire de la neige qui les environnait comme un lit blanc. L'éclat de la lune laissait appararaître les traces de ses larmes douloureuses.

Un silence s'abbatit autour sur la scène. L'un et l'autre attendait une parole de leur compagnon.

La neige continuait à tomber plus ou moins avec force, et le vent était absent. La lune était juste au dessus des deux serdaigles.

Anthony attendait une réponse quelconque de la part d'Allys après avoir dit :

"Désolé si ... ça t'a choqué"

Allys s'assit à côté d'Anthony. Pendant un moment, aucun des deux ne prit la parole. Finalement le grand Serdaigle lui posa une question. Allys ne savait trop quoi répondre. Il n'avait pas été choqué à proprement parler... Non c'était surtout qu'il ne s'attendait pas à cette réponse.

"Je... non... enfin... je suis désolé. La prochaine fois je ne poserai plus de questions..."

Il se sentait très mal à l'aise. A cause de lui, cette sortie qui aurait due être amusante avait été gachée.

A la réponse du petit homme, Anthony ferma ses yeux grisés par le temps, laissa couler quelque seconde avant de répondre au blondinet avec une voix qui lui était un peu plus habituelle :

"Non ... tu n'y es pour rien ... c'est de ma faute ... tu n'as pas à culpabiliser pour ça ... c'est moi qui ait insisté pas toi"

Il entre-ouvrait les yeux et vit le petit bonhomme presque en train de se morfondre pour ce qui s'était passé. Il passa une main dans la neige et glissa cette-dernière dans le coup du petit serdaigle qui se lamentait. Il espèrait n'importe quoi comme réaction, mais dans l'idéal que la bonne humeur reparte.

Allys hocha doucement de la tête aux paroles d'Anthony, mais sans se départir de sa mine triste. Tout à coup, il sursauta au contact de la main glacée du grand Serdaigle dans son cou.

"Ah! C'est froid!" s'exclama-t-il.

Il se retourna vers le Anthony avec un léger sourire avant de lui lancer une petite poignée de neige au visage.

"Tiens! Bien fait!" lança-t-il en riant.

Il se sentait mieux, tout à coup, comme si un poids avait été oté de son coeur.

"Assez chetif, le scandinave" dit-il avec un petit sourire qui effaça sa tristesse.

En plus de la neige qui tombait, Allys lui envoya une petite vague de neige sur le visage. Etant habitué à cette froideur, c'est n'est pas à cause d'elle, qu'il commença à rire.

Bref, voyant la bonne humeur repartir, il commença par se reveler, puis fit un bon en arrière, et riposta à l'attaque d'Allys par plusieurs petites vagues blanches.

La scène était à présent gouvernée par les rires chaleureux ainsi que par cette bataille enneigée.

"Je suis pas chétif!!" lança Allys en gonflant son peu de muscles.

C'est alors qu'il reçut de la neige en plein visage. Il l'essuya en riant et s'empressa de riposter. Bientot, il commença à avoir aussi chaud que si c'était l'été. Il esquivait parfois les tirs d'Anthony, mais le plus souvent ceux ci l'atteignaient. Ses tirs à lui étaient la plupart du temps assez aléatoires et ne touchaient pas toujours le grand Serdaigle.

Frustré de ne pas être aussi doué qu'Anthony, le blondinet se rua soudain sur lui en riant et lui sauta littéralement dessus, comme s'il partait à l'assaut d'un dragon dans les histoires.

la bataille de boules de neige se poursuivait avec l'affus des rires des deux serdaigles.

Soudain, Anthony vit Allys se précipiter tête baissée sur lui. Amusé par la réaction du petit blondinet, il l'esquiva à temps, puis le rattrapa avant qu'il ne se casse la figure. Ses mains et sa toge s'était enrouler autour du corps frilleux du petit serdaigle. Anthony lui murmura en s'accroupissant, avec un petit sourire aux lèvres et les yeux fermés :

"Il faut prendre soin de sa vie petit homme, surtout toi, tu as encore toute la vie à découvrir ..."

Allys vit soudain Anthony s'effacer devant lui. Il n'aut toutefois pas le temps de réagir et allait trébucher lorsque le grand Serdaigle le rattrapa pour le serrer contre lui. Immobile, le blondinet reprit conscience du froid de la nuit et apprécia d'être enroulé dans sa longue cape.

Il marmonna un vague : "Je suis pas petit!", noyé dans un fou rire qu'il ne parvenait pas à arrêter. Il se serra un peu plus contre Anthony lorsqu'une bourrasque fit s'envoler la toge.

La phrase du grand Serdaigle le laissa perplexe. Il n'avait jamais vraiment réfléchi à ce qui pourrait bien lui arriver s'il se mettait en danger, ou s'il pouvait lui arriver quelque chose. Allys vivait essentiellement dans l'instant présent.

Il écoutait avec attention les murmures que proférait le petit serdaigle, et juste après cela, un vent assez épais s'empara d'eux. Soucieux de la santé de Allys et le sentant se serrer contre lui, il l'agrippa un peu plus pour le protéger.

Une fois cette vague gelée calmée, Anthony le déserra et le posa sur la neige, se mit à genou et lui dit :

"Tu es encore petit, tu ne connais pas grand chose de la vie, mais quelque part il est mieux de rester dans l'ignorance ..."

Le silence se renouvela une fois de plus.

Allys n'était pas d'accord avec Anthony et allait le lui faire savoir, lorsqu'il se rappella qu'effectivement il aurait peut être préféré que le gand Serdaigle ne lui parle pas de ce qui lui était arrivé. Le blondinet resta un long moment silencieux devant ce constat, les yeux fixés sur le visage du jeune homme.

Soudain, dans une sorte d'élan d'émotion qu'il ne pouvait expliquer lui-même, il se blottit à nouveau contre Anthony, passant ses bras autour de son cou pour enfouir son visage dans son cou.

"C'est pas juste..." murmura-t-il seulement.

Devant la réaction du petit Allys, Anthony s'empressa de lui murmurer à son tour :

"Chaque chose en son temps petit homme, fais preuve de patience"

Anthony se demandait ce qui était le mieux à faire à présent : redéposer le blondinet par terre, se serrer autant que lui, le prendre dans ses bras et le transporter jusqu'à l'intérieur du chateau ?
L'option numéro deux fut choisi, et donc ressera son étreinte sur le petit bonhomme, et lui pressa la tête entre sa main et son coup comme un signe protecteur.

Allys se sentait bien, comme ça, contre Anthony. Il faisait chaud, il se sentait en sécurité. La combinaison de ces deux facteurs eut raison de son énergie, et le blondinet se mit soudain à bailler. Il avait sommeil...

"Moui... c'est pas très drôle la patience" marmonna-t-il d'une voix éteinte.

Il ferma les yeux. Juste un instant... juste un instant... mais il ne parvint pas à les rouvrir et s'endormit dans les bras du grand Serdaigle.