Infirmerie

Au contraire de ce qu'on aurait pu penser : Zachary se sentait mieux. Le fait que Gaëlys soit une des deux personnes assises sur son lit n'était pas suffisant pour contrebalancer le reste : il n'était plus tout seul, chose qu'il détestait particulièrement, sa jolie Liberty était là, le thé était bien chaud et il ne doutait pas de la saveur des gâteaux, bien qu'ils ne l'attiraient pas. D'ailleurs, il n'était pas si mécontent de la présence du gardien de poufsouffle car s'il entretenait autant que lui leur rivalité, il n'avait jamais apprécié l'animosité à son égard, même de la part d'un prétentieux demi-vélane. Dans le monde idéal de Zachary Cornwell : tout le monde l'aimait, point à la ligne. Après, malheureusement pour son utopie, les gens avaient souvent un peu trop de personnalité pour qu'elle colle forcément à la sienne, même si ça n'arrangeait pas ses affaires.

Remerciant Liberty d'un sourire quand elle l'aida à rattraper sa tasse de justesse, son regard se fit plus rieur :

"Oui je me rappelle, tu m'avais raconté déjà ... Moi ? Tu peux parler, c'était pas non plus ton souci principal à ce moment là ..."

La discussion revenait à Finchley et se réadossant à son oreiller, le préfet acquiesça, secrètement content de voir Gaëlys énervé. Il attrapa le parchemin et le lut, avant de le poser sur sa table de nuit pour signer à son tour. Puisque tout le monde se mouillait ... Et en plus, la préfète des serdaigles lui en aurait voulu pendant des siècles s'il ne l'avait pas fait. Ça le bottait bien d'empêcher un certain capitaine de trop profiter de l'occasion pour se rapprocher de l'attrapeuse.

"Elle vient tous les soirs, je lui expliquerai ..."

Zach n'avait pas vu venir "l'explosion" du poufsouffle et sa bonne humeur retrouvée disparut. Il accueillit avec un visage glacial les attaques du grand blond, d'autant plus qu'il avait beau être diminué, il avait tout de même l'impression qu'elles n'étaient pas dirigées seulement contre lui ...

"T'es vraiment rasoir comme mec ... C'est pas parce que j'aime les filles que je ne les respecte pas ... C'est pas parce que tu les touche pas que t'es plus respectueux ... J'ai jamais insulté une fille moi ... Tu ... C'est quoi que t'essayes de dire là ? T'as intérêt à t'excuser à Lib, sinon ..."

Ce n'était pas un "Sinon" qui se voulait menaçant par l'absence d'une suite à sa phrase, il cherchait à vrai dire encore de quoi il allait bien pouvoir menacer cet abruti fini. Sa voix était devenue plus rauque avec l'énervement, seule manifestation de celui-ci d'ailleurs, il était trop à côté de la plaque pour en profiter pour se jeter sur le poufsouffle. Et voilà le retour du préfet moral et droit VS lui, pauvre préfet monstrueux avec la gente féminine ... Non pas à dire, finalement, il ne voulait plus que Keryann l'aime parce que de son côté, il le détestait .

Il était resté muet. Et il détestait ça. Même s'il avait regretté ses paroles, il n'avait pas compté sur une réponse aussi tranchante et ce de la part des deux. Pour une fois, la colère de Cornwell semblait vraie, il avait quitté son fichu sourire en coin et la flamme qui brillait dans ses yeux était de la rage pure. Mais ce que disait Cornwell ne le touchait pas. Il croyait donc que c'était respecter les gens que les utiliser pour son bon plaisir et ensuite passer à d'autres. Peut-être n'avait-ils pas la même définition du mot respect.

Mais s'il resta indifférent aux paroles du préfet, lui renvoyant un regard de pierre, les mots que lui jeta Liberty à la figure le clouèrent sur place. Il ouvrit la bouche comme pour riposter mais ce n'était que la surprise qui s'exprimait ainsi. Des milliers de chose se précipitèrent alors dans sa tête sans qu'il ne réussisse à en oraliser aucune. Il fallait lui expliquer, il fallait qu'elle comprenne, ce n'était pas possible qu'elle pense vraiment ça de lui, ... Mais il restait là, muet comme un poisson hors de l'eau, comme un imbécile heureux. Et avant qu'il ne puisse retrouver ses esprits, elle était partie, claquant la porte de l'infirmerie.

Le blond baissa la tête et sans attendre de remarques de Zach, il s'en alla à son tour d'un pas moins calme que d'habitude et ce ne fut que lorsque le bruit de ses pas s'éteignirent dans le couloir que Gryffon malade put entendre un cri de rage suivi d'un coup sourd.

[Table de Serdaigle - Fin du dîner pour les retardataires ]

[Du Lac]

Y’a des journées où tout semble aller mal, où on fait que se dire qu’on n’aurait pas du se lever, qu’on devrait pouvoir avoir la faculté de revenir en arrière et revivre cette journée en restant au lit pendant des heures… C’était une de ces journées là, justement, pour Galactée. Tout semblait aller mal pour la jeune Serdaigle aujourd’hui, pour commencer la fin de la réunion du PE avait été désastreuse, de plus qu’elle s’était embrouillée avec Dennis… Ce qui avait entraîné son départ précipité du comité, puis sa trempette dans le Lac… et plus tard la morsure au bras de Dennis par la Schriiika.

C’était une chance que l’infirmerie de Poudlard se trouvait au premier étage du bâtiment, car la progression pour seulement se rendre du Lac à l’école avait été compliquée. Galactée avait un peu de mal à se déplacer, elle était encore visiblement sous le choc, le bas de son dos et ses cuisses étaient tout égratignés, mais ce n’étaient rien comparé à la blessure du roux. La morsure avait laissé une vilaine marque qui paraissait de plus en plus à travers ses vêtements. Qu’est-ce qui lui avait pris, aussi, de défier une créature qu’on ne connaissait que par les livres?

De toute façon, ce n’était vraiment pas le temps de raviver les querelles, son ami semblait vraiment souffrir… Probablement qu’elle oublierait vite ce geste impensé parce qu’au fond… c’était lui qui avait sauvé la vie.

C’est elle qui se chargea de pousser la porte de l’infirmerie, fascinée mais inquiète à la fois. C’était la première fois qu’elle mettait véritablement les pieds dans cet endroit (à par la fois où une élève de sa maison s’était cogné la tête avec une malle…) plus que quelques minutes parce que oui, elle avait l’impression qu’ils y resteraient un moment… Ne devraient-ils pas faire un bandage à Dennis, au moins désinfecter ses plaies et lui donner un vaccin? On ne sait quelle sorte de saleté pouvait avoir contaminé le garçon…

-« Tu verras… Ils vont bien s’occuper de toi…! T’en fais pas, j’vais rester aussi… » dit-elle plus convainquant que convaincue.

Cristal qui marchait tranquillement dans les couloirs en direction de l’infirmerie. Comme toujours, elle portait encore des bouquins pour en savoir encore plus. Malgré sa fatigue à force de lire et prendre note de certaines choses, elle va en finir de tomber malade si elle ne se repose pas un peu de temps en temps.

Arrivée près de la porte de l’infirmerie, elle se pencha un peu. Cristal avait l’impression d’entendre des voix dans le local. En tenant bien les livres dans son bras droit et posa sa main sur le poignet de la porte tout en pressant pour l’ouvrir. Elle jeta un regard dans son local, il avait bien quelqu’un.

« Bonjour, quelques choses ne va pas ? » Dit-elle en posant les livres sur son bureau, et prit la blouse blanche sur la chaise. Elle se retourna pour regarder ce qui sa passait, ses regardes tomba sur le bras maculer de sang. Elle se précipita sur la jeune homme pour regarder sa blessure de plus près.

« Que ce qu'il s'est passé ? Excuse-moi, puis-je voir la blessure. Je vais m’en occupée. »

Galactée fixait depuis déjà un moment la porte du bureau de l’infirmerie, l’oreille tendue. Elle était à l’affût du moindre signe qui pouvait laisser croire que la pièce n’était pas vide. Y avait-il quelqu’un à l’intérieur? Elle ne voyait pas d’ombre sous la porte, n’entendait pas déplacement de chaise non plus… Où diable étaient les deux infirmiers de Poudlard?

La Serdaigle tourna la tête vers le roux lorsqu’elle prit compte de ses paroles car oui, elle était dans une sorte de transe, à force de prier que quelqu’un arrive… C’est d’ailleurs juste à ce moment qu’elle posa véritablement les yeux dans ceux de Dennis.

Ses prunelles étaient virées au rouge, ce qui était assez inquiétant. La jeune fille arriva à cacher sa surprise, ne sachant pas s’il avait des répercussions sur sa vision. Et puis, elle ne voulait non plus l’inquiéter plus qu’il ne devait l’être.

La quatrième année avait toujours eu du mal avec la vue du sang, aussi recula-t-elle de quelques pas pour s’asseoir sur le lit le plus proche, sentant ses jambes fléchirent. La morsure était vilaine, le pauvre Dennis devait souffrir affreusement… Tout de suite, elle eu les larmes aux yeux, ravalait sa salive péniblement pour arriver à parler.

-« Non je… je ne peux pas te laisser tout seul… je te dois bien ça. »

Elle voulut se faire forte même si les larmes roulaient déjà sur ses joues, elle tenta un sourire qui n’avait rien de vraiment joyeux. Galactée pensait se lever, aller frapper à la porte du bureau lorsqu’un truc bleu tombant sur le sol attira son attention.

Son ruban.

Bien entendu, elle le reconnu aussitôt. Dennis l’avait-il récupéré au Lac? Elle leva lentement une main, vérifiait que celui qui était dans ses cheveux était encore là… D’où pouvait bien venir celui qui venait de tomber de la poche de son ami?

Avant que la mentholée n’eut le temps d’ouvrir la bouche pour lui poser la question, Cristal faisait son entrée dans l’infirmerie, se dirigeant alors immédiatement vers le garçon. Même si la question ne lui était pas directement posée, elle leva les yeux vers l’infirmière puis répondit.

-« C’est une morsure de sirène… C’est ma faute s’il est blessé. »

Elle ne crut pas bon de lui expliquer ce qui s’était passé en détails… Elle considérait que cela n’avait aucun intérêt comparé à la blessure du rouquin et, de toute façon, elle avait assez de mal à parler comme ça.

Cristal examinait très attentivement la blessure, puis se retourna sur la jeune fille. Elle avait bien dit une morsure de sirène. En voyant qu’elle se sentit fautive. L’infirmière s’approcha dans la jeune fille en lui disant :

« Ne vous inquiétez pas, je suis là pour le blesser. »

Quand elle entendit la voix du garçon, en plus les détails des effets de la morsure, il s’affaiblit déjà. La morsure commençait à s’affecter en lui. Elle se dirigea près de l’armoire et prit les deux potions qu’elle avait besoin. Puis elle prit en plus un essuie. L’infirmière posa les deux potions sur le lit de patient, et prit le tabouret qu’elle s’y installa.

« Le première potion risque peut-être piquer un peu ou bien faire un peu de mal. Mais vu que la morsure commence à faire l’effet sur toi, sa risque de faire un peu mal pour que cette blessure soit désinfectée. » dit-elle pour qu’il se sent rassuré. Cristal tourna un peu la tête pour s’adresser à la jeune fille.

« Vous pouvez partir si vous le souhaitez, à moins que vous préfériez rester ici. »

Cristal commença verser deux gouttes sur la blessure, ce qui suffisait largement pour désinfecter. Elle prit l’essuie, posa sur la blessure tout restante bien appuyée dessus, pas trop.

La peur, voire la panique, est un sentiment étrange… plus on vous dit de ne pas vous en faire, plus la situation semble s’aggraver. C’était exactement le cas ici : plus Dennis disait à le jeune mentholée de rester calme, plus son était empirait… La pièce tanguait aux yeux du rouquin, tout comme sa vision qui devenait rouge.

Ne pouvant soutenir la vision de la plaie maintenant à l’air libre, Galactée se laissa tomber sur le dos sur le lit, s’obligeant ainsi à fixer le plafond. Elle n’avait pas répondu à Cristal quant à son choix de rester ou de partir, cela lui semblait évident : même si sa tête lui disait de laisser le garçon se faire soigner en paix, son cœur l’obligeait à rester pour un soutient moral de plus.

Aussi resta-t-elle couchée sur le dos, tentant d’oublier l’odeur âcre de l’antidote de l’infirmière.

[Désolée, j'ai perdu l'inspiration y'a 2 mois et elle est toujours pas revenue :(]

Oui ça a allait aller. Çà allait aller, même s’il voyait de plus en plus rouge. Çà allait aller, même s’il entendait tout les sons assourdis. Çà allait aller, même si son bras semblait se dissoudre. Et l’infirmière qui lui disait que ça allait peut être lui faire mal. La bonne blague ! Plus mal que ça ? Il en mourrait surement. Si sa vision des couleurs avait été normale, il aurait vu la pâleur gagner les joues de son amie lorsque l’infirmière eut enlevé le tissu de sa chemise pour découvrir sa blessure. Il ne sut qu’elle n’allait pas bien que lorsqu’il perçut, dans son champ de vision rétréci, qu’elle s’allongeait sur le lit voisin.

« Rentre… »

Qu’est-ce que c’était que cette voix crissant comme un caillou sur une vitre ? Les gouttes d’antidote touchèrent son bras, inondant son corps et sa tête d’une vive brûlure. L’air lui manqua et ce fut le trou noir. Dans son inconscience, des images envahirent son esprits, tantôt net, tantôt floue. Tantôt vif, tantôt mort, il lui sembla voyager dans ce monde dénué de sens durant une éternité. Puis plus rien que le noir.

Lorsqu’il s’éveilla enfin, battant des cils dans un effort titanesque, il faisait encore noir. Ou plutôt non, il faisait déjà noir. L’infirmerie était silencieuse. Une faible lueur traversait le rideau du bureau de l’infirmière. Dennis cligna encore des yeux, puis il tourna la tête vers le lit au Galactée s’était allongée. Il était vide. Elle avait du rentrer à Serdaigle pour le couvre-feu. C’est alors qu’il perçut un léger mouvement sur sa droite, le son d’un vêtement qu’on froisse. Il tourna la tête une fois de plus et découvrit une forme recroquevillée et enroulé dans une couverture sur un fauteuil.

« Galou ?... »

Elle était restée malgré son malaise, malgré les protestations de Cristal qui la voulait couchée au dortoir de Serdaigle, malgré la vue des manifestations de la douleur qui contractait le visage de son ami alors que l’antidote s’immisçait dans la blessure. Malgré le fait qu’elle puait le sang, l’eau du lac et la sueur et qu’elle tombait de fatigue, elle n’avait pu se résoudre à le quitter. Parce que lui, il ne l’avait pas fait.

Cristal avait fini par abandonner dans sa tentative de persuasion, car la jeune mentholée était bien décidée à rester au chevet de son rouquin. Ennuyée mais compréhensive, l’infirmière s’était retirée dans son bureau, lui permettant tout de même d’occuper un lit pour la nuit. Elle en avertirait son directeur de maison demain, avait-elle dit. Faire perdre des points à sa maison était quelque chose que Galactée détestait particulièrement, mais pour l’heure c’était le dernier de ses soucis.

La Serdaigle ne voulait pas dormir, souhaitant veiller sur le garçon du mieux qu’elle pouvait. Aussi s’était-elle tenue occupée en lui épongeant le front avec un linge humide, rafraîchissant ainsi le garçon fiévreux dont les pores de peau suintaient. Elle replaçait le drap qui le recouvrait sans cesse, puis rapidement avec une obsession maladive. Le voir comme ça la rendait particulièrement coupable et impuissante, tenter de le rendre à son aise était la seule chose qu’elle pouvait faire.

C’est finalement dans un fauteuil qu’elle décida de prendre place, jugeant le lit trop confortable puisqu’elle se refusait de dormir. Elle l’approcha du lit du garçon puis se recouvrit avec un drap qu’elle avait arraché du matelas sur lequel elle prenait place quelques minutes plus tôt. Galactée entrelaça ses doigts entre ceux de la main valide de Dennis, posant sa tête sur le lit, tout près de sa jambe. Désireuse de surveiller ses moindres gestes elle s’était rapprochée, mais rapidement elle perdit sa bataille contre Morphée.

C’est la voix de son ami qui la réveilla. Inconsciente, elle devait avoir bougé dans son sommeil, ce qui devait l’avoir sorti du sien. Les choses s’étaient-elle passées dans l’ordre inverse? Peu importe, elle avait redressé la tête et regardait maintenant Dennis dans la pénombre, à travers ses verres obstrués par des larmes sèches.

-« Comment te sens-tu? »

Elle se força à sourire alors que la pression sur sa main s’était accentuée.

[je m'excuse de sauter comme ça les tours de posts... ]

La seule caresse du pouce contre sa main la convainquit que le garçon se portait bien, et surtout qu’il ne lui en voulait pas. Car si elle était rongée par les remords quant à la blessure de son ami, elle ne pouvait s’imaginer la peine qu’elle ressentirait s’il venait qu’à lui en vouloir. Galactée se rappelait leur différent durant la réunion du PE, se rendait compte à présent comment cela était insignifiant par rapport à ce qu’ils vivaient dans le moment… À cette seule pensée, elle sentit son visage s’empourprer et les larmes lui rouler lentement sur les joues.

-« Je ne peux pas m’empêcher de pleurer… » dit-elle en essuyant son visage de sa main libre.

Peut-être était-ce du à la fatigue ou au trop plein d’émotions qu’elle avait vécues. Tranquillement, la Serdaigle reprit contrôle d’elle-même et sourit en entendant le roux parler. Sa voix avait repris la résonance qu’elle aimait et qu’elle aurait pu reconnaître à travers bien d’autres. C’était bon signe, non?

-« Et te laisser tout seul ici? C’est la moindre des choses que je sois restée… »

Son regard s’était posé sur la bassine dont elle s’était servie pour rafraîchir le front du garçon, ne sachant pas si cette attention avait été bénéfique pour lui. La quatrième année se dit que cela ne pouvait avoir nuit, qu’il fallait qu’elle fasse quelque chose parce que ce sentir impuissante de la sorte était quelque chose d’insoutenable.

Un mouvement d’air suivi d’un bruit de draps qui bougent tira Galactée de ses pensées, qui tourna la tête vers son ami pour constater qu’il lui faisait une place sur le matelas. La seule idée d’être couchée à son aise la convainquit.

Abandonnant son fauteuil, elle se leva et lança un coup d’œil au bureau de Cristal. Et si elle venait qu’à faire une visite nocturne et les prenait couchés ensemble? Cette idée fit hésiter la jeune fille qui, finalement, ne pu s’empêcher d’aller rejoindre le Serdaigle.

Soupirant de confort, elle se blottit presque immédiatement contre son ami, désireuse de sentir sa présence contre son dos. Ses paupières se fermèrent d’elle-même alors qu’elle retirait ses lunettes, les posant sur la table de chevet.

-« J’aurais au moins pu m’éclipser pour aller prendre une douche… »

Elle souriait à présent, ne tenant pas compte de ses joues qui s’étaient empourprées légèrement.«

À son aise contre le roux, la jeune fille ne pouvait s’empêcher de sourire en repensant à tout ça, même si les évènements auraient pu avoir des conséquences désastreuses pour son ami. Qui aurait pu croire qu’une sirène serait venue à sa rencontre, alors qu’elle prenait du bon temps dans le lac? Elle se dit alors que c’était une journée bien étrange et que quelqu’un, quelque part au-dessus de sa tête, voulait lui faire vivre des émotions fortes. D’abord cette dispute qui avait pris fin sans qu’ils ne s’en reparlent, puis l’arrivée de la sirène et, maintenant, ils étaient tous les deux enfouis sous les draps d’un des lits de l’infirmerie de l’école. Si mademoiselle Mulberry lui avait annoncé en ce début de journée ce qui lui arriverait, sans doute l’aurait-elle trouvée bien folle. Pourtant, c’était arrivé.

À nouveau, Galactée luttait contre le sommeil. Car oui, se retrouver aussi confortablement appuyée contre son ami ne pouvait qu’avoir des effets bénéfiques sur son calme intérieur. En plus, son bras autour d’elle la réchauffait un peu. Sans vraiment se rendre compte de ce qu’elle faisait, la Serdaigle caressait la peau de l’avant-bras de Dennis du bout des doigts, alors qu’elle souriait en entendant ce qu’il disait.

-« Tu n’a rien vu, vraiment? C’est sans doute pour ça que tu m’as tendu mes vêtements aussitôt sortie du Lac? Me dis pas que tu te doutais que je ne m’étais pas baignée toute habillée… »

Maintenant, elle souriait à pleines dents, juste à imaginer la couleur des joues de son ami. Il avait enfoui son nez dans ses cheveux, elle se dit alors qu’il n’y sortirait pas de si tôt.

-« …mais pour répondre à ta question : nan, je n’ai rien… j’dois bien avoir quelques égratignures sur les fesses, parce que j’ai quand même accroché quelques roches dans le fond du Lac… sinon je n’ai rien… »

Elle ferma les yeux, attrapant la main du quatrième année pour passer ses doigts entre les siens.

-« …au fait! Merci d’avoir ramassé mon ruban! Je l’aurais probablement oublié! J’ai perdu l’autre, alors bon… »

Est-ce qu'il rêvait où est-ce qu'elle était réellement en train de lui faire des reproches? Il avait vu oui et alors? Comment aurait-il pu la sortir de là les yeux bandés? Non mais vraiment!

« Oui et bien figure toi que même si j’ai un peu vu, j’ai pas pris le temps de détailler pour voir si t’avais des griffures ! Je ne suis pas un sale voyeur à la Cornwell ! Maintenant j’aurais peut-être pas du me gêner vu comme tu me considères… »

Mais sa voix n’exprimait pas la colère que ses mots laissaient supposer. Il se sentait épuisé, éreinté mais terriblement bien, son corps collé à celui de son amie, leurs jambes entrelacées. Les légères caresses que les doigts de Galactée imprimaient à son bras avait une régularité telle qu’elle en était presque hypnotique. Leur douceur détendait le jeune Serdaigle aussi surement qu’un bon massage. Il avait maintenant cessé de lutter et ses yeux restaient fermés laissant ses autres sens prendre le relais. Le parfum des cheveux de la jeune fille n’en était que plus envoûtant.

« Tant mieux alors si t’as rien. Fin bref fais quand même gaffe pendant quelques jours on sait jamais. Je crois que je vais… dormir… »

Les mots en effet avaient de plus en plus de mal à se mettre en place dans sa tete et à sortir de sa bouche. Son esprit commençait à déconnecter peu à peu ses capteurs entrant dans une veille paisible. La voix de Galactée lui parvenait de très loin. Pourtant quelque chose lui fit entr’ouvrir les yeux. Quelque chose avait heurté son inconscient mais le conscient lui ne semblait plus en mesure d’en prendre note.

« Nieh ? Ton ruban ? J’ai rien ramassé. Il a du tomber de ma poche … Où alors c’était l’autre… Nenuit Galou… =_= »

Sans se rendre compte de sa gaffe, Dennis s’endormit en sursaut, d’un coup comme ça. Sur la hanche de Galactée, la main du Serdaigle se détendit puis glissa sur le ventre de sa belle.

[Tu joues le réveil le lendemain matin ma belle Galou ?]

[Galactée ce n'est pas grave si tu as sauté les tours de postes. J'avais pas mal de trucs affaires pendant mon absence. J'ai fait de mon mieux pour tout rattraper, j'espère que sa vous convient toi et Denis ^^ Je suis vraiment désolée d'avoir laisser le sujet en pause comme je peux dire pour moi.]

Cristal avait fait ce qu’elle pouvait pour soigner la blessure du garçon blesser. Tout ce qu’elle pouvait lui dire, c’était qu’il se repose et elle repasserait un peu plus tard si il y avait de l'amélioration ou pas. La jeune femme s’en alla dans son bureau en laissant les deux élèves. Elle s’installa sur sa chaise face un bouquin entrouvert qu’elle était occupé à lire. En reprenant sa lecture sur les maladies, soudain sa fatigue prenait le dessus, elle se battait contre sa fatigue pour rester éveiller. Elle tapotait ses joues et continua sa lecture.

Seule dans son bureau, à moitié endormie sur ses bras. Sa fatigue avait finalement prit le dessus, elle n’avait plus réussir à bien dormir depuis l’absence de William. Sa lui rongeait presque le cœur de voir qu’il n’était pas encore revenu, combien temps allait encore endurer son absence.

L’infirmière se réveille en sursaute, la main dans les cheveux complètement décoiffé. Elle n’avait pas oublié son patient, au contraire. Elle avait du mal à y croire qu’elle avait dû s’assoupir quelque instant dans un moment pareil, elle s’en voulait à mort. Elle se leva et se dirigea près de la porte, la main posé sur la clinche de la porte.

*Qu’est-ce qui m’apprit de m’endormir comme ça…* songeait-elle dans ses remords.

Avant qu’elle n’ouvre la porte, elle entendit la conversation des deux jeunes gens. Elle comprit que ses deux personnes étaient très proches, elle laissait encore un moment seul. Le dos tourné contre la porte et lâcha un soupir sourd. Soudain une larme roulait sur sa joue, elle ne voulait pas se mettre à pleurer, parce que ses sentiments forts qu’elle éprouvait pour William remontaient surface. Ses mains enfouie sur son visage humidifié par ses larmes trop pour les résistés. C’était presque comme un coup fouet en plein figure.

Elle fondait en larme sans son jusqu’à la fin de la soirée, Cristal ne voulait pas que les autres l’entend pleurer. Elle resta encore un moment contre la porte, puis elle décida de se reprendre complètement en se mordant à l’intérieur de la joue. Sa la suffit de lui remettre sur place et de cesser de pleurer pour de bon. Cristal essuyait toutes ses larmes jusqu’au point que personne la remarque.

L’infirmière ouvrit la porte jusqu’au moment elle vit le garçon réveiller, mais pas la fille qui dormait encore paisiblement. Elle s’approche du lit de la personne blessé. Dans murmure bien bas et assez pour que le garçon l’entend :

« Bonjour, est-ce que ça va mieux ? Avez-vous encore mal ou pas ? »

[Quoi, moi? Presque un an de retard? ._.]

C’était une nuit agitée qui attendait Galactée, alors qu’elle s’était sereinement endormi au côté de Dennis, celui qui avait si héroïquement risqué sa vie pour sauver la sienne. Cette nuit, elle l’aurait voulu reposante, voire calmante. Elle aurait voulu que ses muscles reprennent leur flexibilité au lieu d’être crispés en permanence, que sa respiration reprenne son rythme normal plutôt qu’être saccadée. Elle aurait voulu bénéficier de la chaleur de Dennis pour apaiser ses pensées, croire que tout allait bien malgré la blessure de son ami.

Malheureusement, les songes de la Serdaigle furent entrecoupés de scènes d’horreur où elle ne s’en sortait pas, où Schriiika arrivait l’attirer dans son palais marin, où Dennis était gravement blessé par sa faute, où ils n’arrivaient pas à temps à l’infirmerie… À ces moments, les poings de la mentholée se refermaient plus fermement sur l’oreiller, comme si le tissu lui permettait de la rassurer.

Rapidement, le matin vint en amenant avec lui les rayons du soleil, présageant une meilleure journée au deux jeunes gens. Profondément endormie, ce fut seulement la venue de Cristal qui arriva à tirer la jeune fille de son sommeil, qui mis d’ailleurs un temps à comprendre où elle se trouvait. Plus courbaturée que la veille, Galactée s’étira un bras pour prendre ses lunettes et les posa sur son nez en clignant des yeux.

La main qui reposait sur son ventre bougea un peu, lui fit ouvrir les yeux de surprise puis tourner la tête légèrement pour se retrouver nez à nez avec un Dennis qui dormait toujours. Maintenant bien consciente d’où elle était, ses prunelles azures se levèrent un peu encore pour se poser sur le visage de l’infirmière qui les regardait, l’air tout aussi endormi qu’eux.

- « Bonjour, Miss Klieth…! »

Elle retint à grande peine un coup de coude donné pour réveiller Dennis, optant plutôt pour se glisser lentement hors du lit afin de s’assoir sur le banc posé près de la table de chevet. La quatrième année espérait alors que ce simple geste suffise à réveiller son ami.

Prenant place sur le banc, Galactée reprit possession de son ruban bleu qu’elle attacha dans ses cheveux précipitamment, évitant le regard de Cristal et criant mentalement à Dennis de se réveiller le plus vite possible.

(Je sais que c'est assez court, mais bon j'ai pas trop la tête en forme. J'ai fait ce que j'ai pu. J'espère que vous m'en voulez pas u_u.)

Après avoir occupé d’un blessé à regarder sa blessure de le soigné et tout. Il voulait rester ici par précaution. Bien qu’elle savait qu’il n’avait rien de trop grave et qu’il allait vite se remettre en un rien temps. Elle fait un signe de tête comme quoi il pouvait rester. Une voix l’appela, elle se retourna avec petit sourire distrait.

« Bonjour, Mademoiselle Clearwater. Vous avez bien dormi… »

Sa voix était un peu lasse, et la regardait toujours d’un regard qui disait que ce n’était pas un hôtel et un bien une infirmerie, mais elle la comprenait un peu. D’être la près de la personne qu’on éprouve des sentiments, qu’on peut s’empêcher de s’approcher un peu plus.

Cristal les laissaient un peu tous les deux seuls, elle reviendrait voir la blessure de Ketler d’ici dans quelques minutes. Le temps de préparer de ce qu’elle a besoin pour le jeune homme. Elle dirige près l’armoire à pharmacie, sans trop entendre ce que les deux personnes qui discutaient (je vais pas jouer la curieuse lol).

Au bout de quelques minutes plus tard, l’infirmière s’approche de Clearwater au moment où elle lui demandait « ...comment tu te sens ? ». Elle patiente encore un peu, à moins que Ketler soit pressé de savoir sur sa blessure va mieux ou pas.