Infirmerie

« Il s’est passé quoi William ? » .. Il s'était passé quoi, il s'était passé que William n'avait pas trouvé Sébastien assez tôt. Il s'était passé que l'adresse dans le dossier n'avait mené nulle part. Il s'était passé qu'il avait du avoir recours au ministere de la magie pour retrouver une trace de la famille Windfall sans résultats. Il s'était passé qu'il avait du se rendre dans l'allée des Embrumes pour payer un informateur et enfin avoir une piste. Il s'était passé qu'il avait foncé vers l'adresse indiquée et avait croisée le jeune Windfall sur le chemin, dans un état grave, couvert de coups, de marques et au bord de l'évanouissement. Il s'était passé que lui, William Kay, directeur de Poudlard, n'avait pas pu assurer la sécurité d'un de ses étudiants.

Dans une colère noire contre lui même, William s'était approché de la fenetre, regardant la noirceur du parc au dela de son propre reflet, les mains dans les poches. Il répondit d'une voix sourde.

"Je ne sais pas. Il s'est évanoui dès que je l'ai trouvé. J'attends son réveil pour avoir une explication. Pour ces marques, peut il s'agir de morsures? Avez vous un moyen de détecter un empoisonnement, une contamination? Je dois assurer la sécurité des autres étudiants..."

Son regard bleu s'était plongé dans celui de l'infirmier. Il était d'un sérieux et d'une gravité rare dans les yeux de William.

Attendant une quelconque réponse, le violet regarda l’un des directeurs se diriger vers une fenêtre, en colère contre lui-même. En colère contre lui-même, de quoi ?! D’avoir fait le boulot du ministère, ces incapables ?! Ne n’était pas à William de faire le travail d’un autre, il n’avait pas à chercher lui-même un élève !

« Ne n’est pas grave, je trouverai. Dit-il,rassurant , vous feriez-mieux de vous asseoir et de vous reposer un peu, il fit venir à lui du chocolat de chez Honey Duke, vous allez manger ça, Faelin peut aussi s’occuper des élèves, vous allez vous surmener et atterrir ici alors qu’on aura besoin de vous sur le terrain. Déléguez un peu, vous avez une co-directrice et un professeur de défense contre les forces du mal et d’autres professeurs qualifiés pour aider !
Oui, j’ai un sort qui détecte d’éventuelles contaminations et un autre pour les empoisonnements, ensuite, si je n’ai pas les contre poisons nécessaires, il suffira de demander à M. Rogue de les faire, je vais aussi chercher s’il existe des moyens de préventions qu’on donnera aux élèves, au cas où … »

Il détourna le regard des prunelles bleues, s’approcha de son patient et, de sa baguette, fit un mouvement et prononça une formule en grec ancien. Le corps de Sébastien Windfall luit d’une couleur or et Max annonça qu’il n’avait pas été contaminé par une maladie. Il relança un charme et annonça qu’il n’avait pas non plus été empoisonné. Il soupira de soulagement tant pour le jeune homme, hors de danger, que pour le fait de ne pas avoir à être confronté au prof de potions…
Il examina le bras du jeune homme et répondit que ça n’était pas une morsure, pas de plaies, ni de traces de dents pour le confirmer, ça ne pouvait pas non plus être un hématome, il aurait déjà changé de couleur sinon. Peut être une trace de brûlure légère, non, sûrement cela puisqu’il n’y avait aucunes traces de contamination, ni même d’empoisonnement, sinon, le sort aurait réagi !
Il fit venir à lui une autre pommade moldue, très efficace contre les brûlures, de la biafine. En rassurant le directeur, il en étala sur les marques :

« Voilà, il devrait bientôt revenir à lui, reste à savoir comment il a bien pu se brûler, ou qui l’a fait… »

Un petit garçon, doté d’une imposante masse de cheveux blonds, complètement ensanglanté, sanglotait seul dans l’obscurité. Il n’y avait rien d’autre autour de lui que des monceaux de cadavres démembrés desquels semblaient provenir des lamentations assourdissantes.
Ses mains étaient posées tout contre son visage, qu’il éloigna ensuite pour les regarder : sa main droite était atrocement mutilée, l’autre tenait une baguette sur laquelle un liquide rouge sombre perlait doucement. En contemplant ce spectacle, les sanglots du garçonnet redoublèrent ainsi que les plaintes.

"Tout est de ta faute."
"Tu nous as tués."
"Assassin !"

Il ferma longuement les yeux en se cognant les tempes de ses petits poings frêles tout en pleurant à chaudes larmes.
"Arrêtez, je vous en supplie…"

Le silence fut immédiat.
Quand il rouvrit les yeux, il regarda instinctivement à nouveau ses mains qui avaient mystérieusement grandies. Une intense douleur le transperça soudainement tandis que son bras droit se couvrait de poils et que ses ongles prenaient des allures de griffes acérées. La transformation accomplie, sa main se resserra autour de son cou, mue par une volonté propre, avec une force impressionnante.
Le jeune homme ne se débattait pas, et alors qu’il sentait ses os craquer peu à peu il entendit une voix grave résonner dans sa tête.

"Alors c’est comme cela que tu veux périr ? De ta propre main? Pourquoi ne résistes-tu pas ?"

D’une voix étonnamment claire au vu de la situation, il répondit sans détour.
"Parce que j’ai tué. Parce que j’éprouvais un véritable plaisir à les voir périr sous mes assauts, je ne me suis jamais senti aussi bien qu’à ces moments-là..."

L’étreinte se fit plus forte.
- "Et alors ? Si tu n’avais rien fait, c’est toi qui serais mort."
- "Je n’ai pas eu peur pour ma vie… j’étais complètement aveuglé. Je jubilais."
- "Tu savais déjà que tu aimais par-dessus tout le combat."
- "Mais pas le meurtre !" hurla-t-il, son cou de plus en plus compressé.
- "Mais tu as conscience de ta faute. Tu n’es pas forcément une mauvaise personne. Vis pour te le prouver, Sébastien. Mélodia a besoin de toi, ta mère également." fit la voix d’une voix douce en se faisant de plus en plus lointaine.
- "… papa ?" la voix du blondinet était cassée. "Papa ?... Daddy ?..."
Dans un silence total, le membre animal reprit peu à peu une forme normale en relâchant son emprise et tout devint flou.

Le fugueur s’était réveillé en ouvrant doucement les yeux. Il ne comprenait pas où il était et ne voyait que des silhouettes au dessus de lui. La dernière chose dont il se souvenait était ce froid intense quand il luttait sur son balai pour retourner à Poudlard sans perdre connaissance, il avait entendu crier son nom et vu quelqu’un s’approcher dans les airs avant de fermer les yeux.
Tandis que sa vision se faisait plus nette, il sentait qu’on lui étalait délicatement quelque chose sur l’avant-bras. Une douleur soudaine, venant de multiples endroits de son corps, le lança, ce qui eu pour effet de le faire gémir.

[j’post en prem’s :p]

Maxime regarda le jeune homme qui s’agitait comme s’il faisait un cauchemar et le vit ouvrir les yeux, il sourit aussitôt, ravi de le voir revenir vers eux et échapper à son mauvais rêve !
Il l’entendit gémir de douleur et se dit qu’il était donc bien réveillé, qu’il n’avait pas ouvert les yeux par une sorte de reflex, comme quand on prend une personne en photo, pendant qu’elle dort, avec un flash qui fait ouvrir les yeux à la victime.
Ayant fini d’étaler l’onguent, il partit se laver les mains et revint avec une petite fiole d’antidouleur qu’il ouvrit. Il aida le jeune homme à se redresser, en faisant attention à ne pas lui faire trop mal, le moins possible et le fit boire.

« Comment vous sentez-vous à présent jeune homme ? Vous nous avez fait une belle peur vous savez ?! »

Le réprimanda-t-il un peu, laissant le soin à William de le faire plus énergiquement s’il le jugeait nécessaire. Il le cala un peu mieux dans les coussins et engouffra un bonbon qui disparut aussitôt dans l’abîme qu’est son estomac…


« Je vais commander un repas léger aux elfes, vous ne ressentez sans doutes pas le besoin de manger, mais il le faut, pour que vous récupériez plus vite et mieux ! »


Il agita sa baguette et, quelques minutes plus tard, il tendait une cuillérée de soupe au blond en disant "faites aaaaaaaaaaaaaah"

Lorsque Sébastien ouvrit les yeux, William sentit un poids enorme quitter son ventre mais il sentit aussi sa colère monter comme par un principe de vases communiquants, l'un laissant la place à l'autre. Il se retrouvait dans la peau de ces parents qui en retrouvant un enfant fugueur qu'ils croyaient perdu, le giflent fortement avant de tomber en sanglots. Non qu'il ait le moins du monde envie de sangloter, mais il se sentait capable si ce n'est de violence physique, au moins de violence verbale.

Aussi compta t-il jusqu'a 30, le temps que l'infirmier s'occupe du jeune homme à peine réveillé, puis il s'avança vers le lit, le regard inhabituellement dur et dit d'une voix blanche.

"Heureux de vous voir conscient monsieur Windfall. J'ai fait prévenir le professeur Gemma qui sera là d'une minute à l'autre. Quant à moi je veux vous voir dans mon bureau aussi vite que possible. "

Alorsqu'il s'en allait, il se retourna, une main sur la poignée de la porte entr'ouverte.

"Au cas où une envie de voyage vous prendrait encore, sachez que je vous ai placé sous un enchantement de Traceur qui me permettra de vous rattraper des que vous quitterez l'enceinte du chateau. Et je vous le déconseille."

William sortit, refermant la porte derriere lui vivement avant de regagner son bureau.

Nexuosus tournait en rond dans son bureau quand quelque chose de beaucoup trop brillant s'engouffra par une fenêtre. Un patronus en forme de Fléreur vint délivrer le message tant attendu par le professeur. Sébastien venait d'être ramené par le Directeur Kay.

En une seconde, l'albinos avait pris sa forme de chauve-souris et volait dans les couloirs à tombeau ouvert. Arrivé dans le hall où il croisa William, Nex reprit sa forme humaine et s'entretint quelques minutes avec lui. C'est donc en furie, mais également très inquiet qu'il pénétra bruyamment dans l'infirmerie.

Il chercha des yeux le lit de Sébastien, à côté duquel se trouvait l'infirmier, et se dirigea vers le garçon en piteux état à pas rapides. Il l'observa une seconde, sans faire attention à Maxime. Ses contusions, ses plaies, ses ... morsures ? Il ne lui fallut pas plus d'une seconde de plus pour lui asséner une claque magistrale. Son aspect de grand blessé ne pouvait pas faire éviter ça à Sébastien.

"ET NE T'AVISE PLUS DE RECOMMENCER C'EST CLAIR ?!!"

Il avait fait ce que William s'était retenu de faire. Et restant debout à côté du lit, les poings serrés, ses yeux rubis commencèrent à lentement se remplir de larmes de rage et de soulagement.

Dans un état semi-comateux le jeune homme se laissa faire quand il sentit que quelqu’un l’aidait à se relever, il comprit alors qu’il était dans un lieu amical ou tout du moins que quelqu’un était là et ne lui voulait pas de mal. Il avala donc sans hésitation ce que l’on proposait. Alors que l’infirmier parlait et que sa vision s’accoutumait de la luminosité, il le reconnut.

"… Je suis… à Poudlard ?... aouch…"

Il posa machinalement sa main droite sur le coin de ses lèvres et sentit une grosse bosse et une légère douleur tandis qu’il la frôlait. Il regarda ensuite son bras et contempla les petites marques semblables à des brûlures, il lui sembla que Maxime lui parlait et avant qu’il ne puisse s’en apercevoir il se retrouva avec une cuillère, si près de son visage qu’elle le faisait loucher.
Il remarqua alors que quelqu’un d’autre était dans la pièce et le regardait… le directeur. Il n’avait encore jamais eu affaire à lui directement mais il l’avait déjà vu dans la salle commune.

"Merci… mais je crois que monsieur le directeur veut me parler avant…"

C’est à ce moment là qu’il s’avanca en le regardant d’un air sévère.

* Nex va arriver… je vais passer un sale quart d’heure…*

"Très bien, monsieur, je viendrai vous voir dès que je serai autorisé à me lever. "

William fit aussitôt mine de partir. Les paroles qu’il prononça ensuite firent se nouer l’estomac du blondinet, il préféra ne rien répondre en se disant qu’il aurait des choses pénibles à lui annoncer bien assez tôt…
Il allait devoir affronter la colère d’un homme à qui il tenait comme un père, les reproches du directeur de l’école dans laquelle il venait juste d’arriver, il s’imaginait déjà l’état de sa mère quand elle apprendrait ce qu’il venait de faire et il allait sûrement avoir des ennuis avec le ministère… Autant dire que, absorbé totalement par ses pensées, il ne sentit littéralement arriver le professeur Gemma que quand la bosse de sa joue se mit à le lancer terriblement et qu’une voix tonna dans l’infirmerie.
Il leva doucement la tête et plongea ses yeux dans ceux de son mentor, exactement comme il lui avait appris : en toutes circonstance il faut garder la tête haute. Il ne put toutefois s’empêcher d’avoir un moment d’hésitation quand il vit les yeux rubis s’emplirent de larmes, et sans en prendre conscience ce sont les siennes qui coulèrent aussitôt.
Il s’était laissé emporté, il n’avait gardé en tête que les enseignements qui l’arrangeait… toujours garder la tête-haute, oui, mais à condition de ne pas s’accabler de honte et de garder son sang-froid ! Et quelques heures plus tôt c’est bien ce qui lui avait manqué : du recul et de la prudence. Il avait agi comme jamais il ne serait vu agir, ce n’était pas lui à ce moment là… Alors sa tête se baissa sous le poids des remords, ses cheveux s’humidifiant en tombant sur son visage.

"Nex… je… je … I’m so sorry… j’ai…je… I’m just a fool..."

Les mots restaient coincés dans sa gorge, il respirait difficilement et sanglotait comme un gamin : il craquait. Toutes ses certitudes se fissuraient dans son esprit, il avait toujours voulu être un exemple pour sa sœur, il avait voulu remplacer son père, il avait voulu soutenir sa mère dans les moments difficiles. Ne jamais montrer de signes de faiblesse : ne jamais pleurer, ne jamais craquer, ne jamais se laisser aller, ne jamais se laisser tout simplement vivre.
Et il était là, salement amoché sur son lit d’infirmerie, à pleurer comme il ne s’en croyait plus capable, comme il s’en était persuadé lui-même. La douleur physique n’était rien, ce n’est pas non plus son ego qui souffrait, il était loin de ce genre d’estime pour lui-même, c’était toute sa personne qui ressentait la douleur. Pour la première fois il sentait toute la douleur qu’il avait retenue en lui circuler même dans la plus infime partie de lui-même.

"I’m not my dad... I’m not Thomas… I’m just me…
…but who am I ?... I’m… nothing… strictly nothing… Barely more than a mere child…
Daddy… why aren’t you here?..."

Les larmes n’en finissaient plus de couler sur ses joues, ses yeux étaient injectés de sang, ses draps trempés et les pointes de ses cheveux aussi mouillés que si elles venaient d’être plongées dans une bassine d’eau.
Cela fait mal de prendre conscience que l’on n’a qu’une vie et qu'elle est si fragile.

Max fronça les sourcils sous la voix inhabituellement froide de l’un des directeurs de l’école. Cela lui faisait drôle d’entendre cette intonation de sa part, lui qui était si enjoué d’habitude, alors, soit il avait eu peur, soit il était terriblement en colère, ou un mélange des deux ! Il acquiesça à la réponse du pouf et affirma :

« Dès qu’il sera sur pied, je vous l’enverrai William »

Affirma le violet avant de tressaillir à cause de la porte, qui s’ouvrit quelques instants plus tard de façon tout aussi brutal qu’on l’avait fermé, il n’eut cependant pas le temps de rassurer le vampire que ce dernier se jeta sur le blond et le gifla. Maxou réprima un frisson en voyant les yeux rouges du professeur de DCFM en général pas annonciateur d’une bonne nouvelle, surtout quand celle-ci résultait d’une fugue… Fusillant le blanc du regard, il s’approcha du blessé et lui répondit :

« Oui vous êtes à Poudlard, à l’infirmerie pour être plus précis où devrait régner un silence total »

Insista-t-il en fixant Nex dont les larmes perlaient. Il refusa d’insister plus et s’éloigna du lit, les laissant se retrouver, tout en gardant un œil discret sur la scène, au cas où des envies de meurtre se feraient sentir !!!!
Il fronça les sourcils en l’entendant parler deux langues en même temps et revint sur ses pas en s’adressant au professeur :


« Il est choqué, je vais lui administrer un calmant et installer un lit si vous voulez rester ici, il ne dormira peut être pas, mais sera dans les nuages, complètement stone comme diraient les moldus… »


Il laissa au vampire le temps de dire quelque chose avant de chercher la potion qu’il faudrait, il savait qu’ils étaient tous les deux comme père et fils et pensait que le vampire pouvait prendre la décision de le faire boire cette potion ou non…

Ses yeux rouges fixant ces yeux bleus qui s’emplissaient de larmes, Nexuosus desserra doucement les poings et vint s’asseoir au bord du lit de Sébastien. Le jeune garçon qu’il aimait tant venait de se mettre à pleurer comme il ne l’avait jamais fait et dans ses sanglots, du français venait apporter des bribes de phrases lourdes de sens. N’ayant pas vraiment fait attention à Maxime auparavant, il lui fit un léger signe de la tête et le laissa aller chercher la potion dont il parlait.

Ses bras vinrent alors se placer autour du jeune Windfall et le bercer doucement comme pour essayer de le calmer. Il fallait qu’il fasse de son mieux pour lui. Rassemblant toutes ses connaissances de français, il commença à parler à Sébastien sur un ton tranchant mais empli de douceur.

“Indeed you were an imbecile…“

Seulement, les allusions à Thomas firent revenir des souvenirs peu plaisants … Et surtout, voir ce jeune homme se perdre lui-même fendait le cœur de Nex. Il releva doucement la tête du blondinet et plongea son regard dans le sien.

“Listen to me carefully. Never, never you must think that you are nothing. Even without your father, you became somebody of single. And if your father is not there any more, it’s because you have the same propensity for wanting to protect your family. Then for reassuring you, you resemble to him more than you believe. Yet… I would like you to avoid finishing the same way.“

Au milieu des larmes pour Sébastien, quelques-unes furent pour Thomas Windfall et le ton de Nex devint un peu plus amer alors qu’il pensait à la triste fin de cet homme qui, voulant sauver les siens, n’avait pas pensé à ce que sa perte pourrait leur causer …

Nexuosus ne savait trop que faire face à tout ça. Sébastien semblait totalement perturbé et continuait d'appeler son père. Avant que l'albinos ne commence à se prendre trop sérieusement la tête, le blondinet se releva. Il aurait voulu l'en empêcher seulement la phrase que prononça le gamin s'enfonça violemment dans le coeur de Nex. Son visage s'assombrit et alors qu'il allait répondre, sa gorge le brûla vivement. Il grogna et se redressa en croisant bras et jambes, les sourcils froncés pour observer ce que Sébastien voulait lui montrer.

A la vue de l'alliance de son ami, son visage se décrispa mais afficha un air triste qui devenait un peu trop habituel ces derniers jours. Il passa le bout de ses doigts sur l'anneau d'or, se souvenant du mariage de Thomas et de sa femme, des sourires radieux qu'ils avaient encore à cet époque. Il leva son regard vers le blondinet et lui fit un petit sourire triste.

"Je t'accompagnerai et je te soutiendrai. Tu peux toujours compter sur moi."

Il se leva et lissa tranquillement ses vêtements avant de poser une main sur l'épaule de son protégé.

"Tu ferais un très bon auror, ton père serait fier de toi. Mais il faut à tout prix que je t'apprenne à contrôler tes émotions. Enfin, si ça t'intéresse bien sûr. Je n'ai pas la prétention de remplacer ton père Sébastien, mais je ferai mon maximum pour t'épauler. Pour le moment repose toi bien, le Directeur ne va pas te louper."

En revenant avec la potion dans les mains, Max se retrouva devant un tableau des plus étranges, et qui, pourtant n’était pas gênant, Nex berçait le jeune poufsouffle, comme un père, si on lui avait dit qu’un jour il verrait un vampire, professeur de surcroit, bercer un élève dans son infirmerie, il aurait envoyé cette personne tout droit dans l’aile psychatrique de Sainte Mangouste avec une belle chemise à manches longues en prime… Mais maintenant, il n’était plus étonné, il vivait à Poudlard après tout, non ? Des tableaux qui parlent, des armures qui grinces en bougeant, des élèves possédés… On ne peut pas dire que c’était son lot quotidien, mais cela mettait un peu de piment dans sa vie !
Il déposa la potion sur la table de chevet :

« Pour le moment ne vous inquiétez pas du directeur et buvez donc cela, vous avez besoin de repos ! Nex, je vous appelle quand il se réveille ?, demanda-t-il en prenant un bonbon et en tendant le paquet à l’albinos et au blond, vous en voulez ? »

[un certain jour de mi-septembre]

C'était le petit matin quand le hibou arriva enfin en vue des hautes tours du château. La brume d'automne attardait ses bras vaporeux sur les cimes des grands sapins et le lac semblait recouvert d'un voile abandonné par une mariée trop pressée. L'école dormait, plus pour longtemps. La grande aiguille de l'horloge approchait du 6, rejoignant la petite pour un câlin passager. Le hibou lui, volait calmement, prenait son temps. Il tourna un temps autour des tours, puis se posa sur la fenêtre de l'infirmerie qui était fermée. Un coup de bec pour prévenir de sa présence et il mit sa tête sous son aile en attendant qu'on lui ouvre.

" DRIIIIIIIIIIIIIIIIIING"

7h du matin, un jour d'école, un infirmier endormi sursaute, comme tous les matins à l'audition de cette sonnerie tant redoutée, autant par les élèves que par les profs, et les infirmiers...
Comme tous les matins Max se retient de jeter son réveil à travers la pièce, non pas à cause de la sonnerie, du moins, pas en partie, mais parcequ'il a la forme d'un bonbon!
Il saute, en fait non, il se traine et manque de se casser la figure en roulant sur le côté... Comment ça pas réveillé? Mais non, mais non! Il va prendre une douche, glisse sur le savon et se rattrape de justesse!Il sort, s'habille et passe, comme tous les matins, par l'infirmerie pour voir comment vont ses malades, il n'y a personne aujourd'hui, mais c'est une habitude qu'il a prise!
Entendant un bruit, il regarde autour de lui et repère un hibou à une fenêtre.

*Bizarre, d'habitude, ils livrent le courrier au ptit dej'!*

Il va lui ouvrir récupère la lettre et donne un dragé de Bertie Crochue au volatile. Il ouvre la missive...

Si monsieur Hibou avait eu une montre ou avait su lire l'heure, il se serait rendu compte qu'il avait attendu 1/2 h avant qu'on lui ouvre. Mais comme il n'avait pas de montre et que en plus il ne savait pas lire l'heure, il attendit, tête sous l'aile, l'arrivée de l'humain. Heureusement pour lui, le message qu'il portait etait et avait été attaché avec une dextérité qui témoignait d'une grande habitude. IL ne le gênait donc pas, tandis qu'il attendait sur le rebord étroit de la fenêtre.

Enfin, un bruit venant de l'intérieur lui fit ressortir la tête de sous ses plumes et ses grands yeux détectèrent un mouvement. Aussitôt, un coup de bec fut donné sur la fenêtre et la fenêtre finit par s'ouvrir. Docilement, il se laissa saisir par les mains douces et chaudes et reçut sa récompense avec reconnaissance avant de s'envoler pour retourner à la poste sorcière, non sans laisser une fiente sur l'appui de la fenêtre.

Le message était court et écrit d'une main légère et raffinée. Une douce effluve de parfum montait du parchemin roulé.

Citation :

Cher Maxime

Je n'ai de cesse de vous revoir depuis notre dernière rencontre. Vous étiez si vif et énergique ce 7 juillet... Votre coeur d'or m'a fait tomber sous votre charme. J'ai enfin trouvé le courage ce mercredi de vous écrire ces lignes à l'heure où la lune se lève. Les ténèbres montantes auront peut être raison des couleurs que mon coeur battant fait monter à mes joues. J'ai pu me libérer de mes obligations et vous attends avec une grande impatience. Ne soyez pas en retard.

Aurora.

"Raaaaaaaaaah mais c'est pas vrai ><
saleté de volatile! t'es dans une infirmerie par Merlin!
on n'y fiente pas "

Ainsi retenti la douce voix de l'infirmier, légèrement maniaque et fou de bonbon, de bon matin.
Il regarda ledit volatile en se retenant de lui balancer un récurvite et ouvrit la lettre.
Il pensait à une réponse de Willou et fût surpris de sentir du parfum Oo...

*bon, ok, c'est bien l'écriture de William, mais le parfum c'est quoi? il me drague? OO*

Vous pensez bien qu'il n'avait pas encore pensé à lire...
Ce qu'il fit avec une certaine reluctance, pas qu'il aimait pas Willou hein! enfin, pas comme ça quoi...!!!
C'est au fur et à mesure qu'il avançait dans sa lecture qu'il comprit qu'il s'agissait en fait d'un leurre!
Il dût cependant relire la lettre trois voir quatre fois avant de bien comprendre ce que voulait le blond, il était tôt, que voulez-vous?!

*rendez-vous le 7 septembre au vif d'or à la tombée de la nuit!*

Il prit bien soin de griller la lettre et d'en faire disparaître les cendres afin de ne pas souiller ce lieu sacré qu'est l'infirmerie! Enfournant une poignée de bonbon, il se mit en route vers la grande salle pour un ptit dej' consistant!

[ Table de serp, ben ouaih, ça surprend pour un préfet de pouf ._. ]

Après avoir quitté la table de serpentard et son inhabituelle fréquentation, Gaëlys avait gagné le hall. Dans sa poche, il sentait le rouleau de parchemin, pétition soigneusement pliée. La porte de Poufsouffle s'ouvrit et il entra en entrainant derrière lui l'odeur des croissants et des toasts qui s'échappait des cuisine voisines. Un sourire aux filles présentes qui avaient arrêté leur conversation pour le regarder passer et il fila prendre une douche.

Un quart d'heure après, il nouait sa cravate d'or et de noir et ébourriffait ses mèches encore humides avant de sortir, son étoile luisant dans la lumière du jour. Un couloir, un escalier, un autre couloir, puis deux autres escaliers et enfin un couloir, un virage et une porte de bois s'afficha devant lui.

Infirmerie.

Il la poussa doucement et salua l'infirmière, demandant à voir Zachary Cornwell. Si on lui avait dit qu'un jour il prendrait sur son temps pour rendre visite à l'imbécile prétentieux qu'était le préfet de Gryffondor, il aurait éclaté de rire. Mais là il ne riait pas du tout.

Le blond dirigea donc ses pas vers le lit qu'on lui avait indiqué et tira légèrement le rideau pour passer de l'autre côté.

"Salut Cornwell."

Gaëlys n'était pas le seul à être surpris, si on avait dit un jour à Zach que le blond prendrait le temps venir le voir, il aurait surement beaucoup ri. Il était d'ailleurs tellement dans les vapes qu'il prit d'abord l'apparition du poufsouffle pour un délire dû à la maladie.

"La vache ... La fièvre était vachement plus supportable quand je rêvais de Lib Oo ..."

Il avait passé semaine très étrange, flottant dans les sphères plus ou moins confortable d'une forte fièvre qui refusait de descendre. Les potions de l'infirmier calmaient ses douleurs au crâne et à l'estomac mais le rendaient complètement groggy, lui qui n'avait pas l'habitude d'être malade. Résultat, ses moments de lucidité étaient ponctués de plaintes plus ou moins feintes pour apitoyer ses visiteuses ou la jolie infirmière, mais entamer une deuxième semaine bloqué ici n'avait pas été pour améliorer son moral.

Se redressant sur les coudes, il regarda le poufsouffle d'un air étonné. Bizarre tout de même comme rêve Oo. Il n'était pas en manque d'affection à ce point.

"Salut Keryann ... T'es vraiment là ._. ?"

La surprise fut suivi d'un instant de malaise. Paraître faiblard devant une fille qui s'apitoie oui, et encore, pas trop longtemps, devant son principal rival, ça ne le faisait pas. Il ne pouvait pas grand chose contre ses cernes et son teint pâle mais il se redressa pour s'asseoir appuyé contre le montant du lit, passant une main dans ses cheveux sombres pour les ordonner un peu.

"Heu ... Qu'est-ce que tu veux ?"

La mention de Lib dans les rêves enfiévrés de zach lui fit lever els sourcils et secouer la tête d'un air désespéré. Bien sûr il fallait qu'il l'attaque sur Liberty. Mentionner une autre fille dans ses rêves aurait été sans intérêt forcément. Gaëlys ne préféra pas relever et regarda le préfet des lions essayer de paraître en forme et solide ce que ses yeux et son teint démentaient.

"Oui je suis vraiment là, à moins que tu ne fantasmes ma présence et ça ça ferait encore plus peur que n'importe quoi."

En ce début d'année, l'infirmerie n'avait pas eu le temps de se remplir et seuls quelques lits étaient occupés. Ils étaient assez éloignés mais par mesure de prudence, Gaëlys préféra fermer les rideaux, les isolant complètement. Puis il s'approcha du lit de Zach et s'assit sur le bord.

"Je sais que t'es pas bien, et j'aurais préféré attendre que tu te sois rétabli complètement avant, mais là ça devient urgent et comme apparemment t'en as encore pour une semaine... Je pouvais vraiment pas attendre plus. Je suis venu pour ça..."

Le blond capitaine se releva pour extirper la pétition pour le retour de Kay de sa poche mais le parchemin semblait coincé dans un des plis, il se releva donc davantage tout en tirant sur la feuille qui finit par sortir d'un coup entrainant dans son élan une pièce de deux mornilles et un autre objet qui atterrit directement sur le drap qui couvrait le bas du corps de Zachary : un petit étui argenté carré qui enveloppait quelque chose de circulaire. Le préservatif brillait sous les chandelles et Gaëlys vira au rouge vif, se jetant dessus pour le récupérer.

Dans l'ennui de sa retraite à l'infirmerie, le jeune homme pensait que la venue de Gaëlys serait sa plus grosse surprise ... Il avait tort et s'en rendit vite compte lorsqu'un objet qu'il connaissait bien tomba sur le drap qui le couvrait : les AVANCES de Gaëlys étaient autrement plus choquantes !

Yeux exorbités, Zachary tentait d'intégrer l'information dans un contexte logique, ce qui n'était pas facile alors que son cerveau concourait pour le 1er prix du "je pédale dans le semoule". Il n'avait jamais été d'une intelligence particulière mais enfin, d'habitude, dans des conditions de réflexions normales, il était parfaitement apte à comprendre ce qui se passait autour de lui ... Mais là rien à faire, le préfet faisait un blocage.

Il devait rêver. Enfin, plutôt cauchemarder. Ou alors Gaëlys Keryann préférait vraiment les hommes, et la rumeur qu'il avait lancé pour déstabiliser son rival se retournait contre lui >< ! D'un autre côté, c'était assez arrangeant pour ses affaires ... Yeux vagues, il eut la soudaine impression assez justifiée que la fièvre recommençait à le faire divaguer et passa la main sur ses yeux pour recouvrer ses esprits, avant de lancer un regard méfiant à Gaëlys. L'infirmerie était déserte, ils étaient cachés par le rideau, le poufsouffle avait toujours été plus solide que lui et il avait le malus de la maladie ... Il n'était pas sûr de ce qui se passait et son regard incertain en témoignait, mais enfin, ça ne semblait pas se présenter très en sa faveur ...

"Si tu te lèves pas tout de suite de mon lit, je te mords, et ça n'aura absolument rien de sexuel >< !"

Il ne fallait pas que monsieur croit que, parce qu'il était à moitié vélane, tout le monde tombait à ses bottes ! Jamais Zachary Cornwell ne passerait du côté obscur de la force, JA-MAIS ! Même si ça faisait un terrain de chasse supplémentaire ... JA-MAIS >_< !

La honte. Jamais il n'avait éprouvé une honte pareille. Il devait avoir les joues d'un rouge à faire jalouser la plus belle des écrevisses alors qu'il essayait de récupérer son préservatif sans trop toucher Zach sous le fin drap. La menace du Gryffondor ne fit rien pour soulager ses couleurs. Croyait-il vraiment qu'il avait l'intention de...? Jamais de la vie ça ne lui était venu à l'esprit qu'il avait pourtant ouvert et il s'en défendit vivement.

"N'importe quoi, t'imagines pas des choses! Je ne suis pas sensible à ton charme viril! désolé!"

Et alors qu'il récupérait enfin son bien, il faillit de nouveau lui échapper quand la voix de Liberty le fit sursauter. Ce n'était pas son jour, vraiment pas T_T. La blonde était arrivée tandis qu'il se vautrait sur le lit de Zachary et elle avait posé son plateau sur la table. Discrètement, il rangea le petit écrin argenté qui glissa entre ses doigts précipités. Il dut s'y reprendre a trois fois pour le faire entrer dans sa poche. Ce qui attira bien sur l'attention de la vive attrapeuse. Là, il pouvait mourir de honte. Mais il ne mourrait pas autrement que la tête haute.

Les joues toujours coquelicot, il s'assit près de la jeune fille, la faisant remonter de quelques centimètres par effet de balance.

"Bien sur que non, c'est tombé de ma poche quand j'ai sorti la pétition... Tiens, c'est ça que je voulais te donner."

Il tendit le parchemin au préfet de Gryffondor. Difficile de garder de l'applomb quand la fille que vous convoitiez avec romantisme, vous trouvait avec un préservatif à la main. Vraiment pas facile.

Gaëlys toussota en remettant sa cravate en place. Changer de sujet était surement la meilleure façon de survivre.

"On s'est réunis, on est pas mal à pas être d'accord avec le remplacement de Kay. On s'est dit qu'on devait agir. Avec Lib on pense qu'on peut avoir le soutien de certains profs comme Rogue, il était proche de Kay. Melusine, tu sais, à serp, pense qu'une pétition des élèves peut marcher. Alors chaque préfet en prend une pour la faire signer par le maximum d'élèves. Si on s'y met tous on a peut etre une chance. En plus Finchley commence à mettre des trucs en place qui plaisent pas trop : Les profs sont obligés de faire une ronde de surveillance régulière dans le parc. Hein Lib?"

Ramenant ses jambes sous lui pour éviter que Gaëlys n'ait à l'effleurer, le gryffondor gardait une moue incertaine. En temps normal, il aurait réagi plus vite et se serait moqué du teint pivoine de son collègue préfet. Les informations faisaient lentement leur chemin dans son esprit brumeux et il haussa les épaules, circonspect mais rassuré :

"Moué ... T'es quand même super louche comme mec toi ..."

Un instant de réflexion.

"Nan mais, t'imagines la déception si j'étais une nana ? Tu me balances un préservatif à la gueule et après tu me dis nan ... T'étonnes pas après d'avoir une réputation de frigide ..."

Pas peu fier d'être parvenu à aligner plusieurs phrases, et d'avoir même réussi à se moquer du capitaine des poufsouffles, il osa un sourire vaguement railleur:

"Et tu comptais t'en servir avec qui ? Tu sais comment ça marche au moins ? Je t'explique si tu v... Lib !"

De malicieux, son visage s'était éclairé soudainement d'une joie sincère, mais son sourire en coin revint vite quand elle s'attaqua à son tour au pauvre "Lylys".

"Oh non pitié, me laisse pas tout seul, il me fait peur v.v ..."

Constatant que le ton de pauvre chiot battu passé encore mieux avec la fièvre, son attention papillonnante se porta ensuite sur le plateau, sorte de miracle au milieu de cette pièce stérile où la vie semblait avoir été interdite, il l'avait d'autant plus constaté aux heures des repas où il n'avait, de toute façon, pas pu avaler grand chose. Joignant les mains dans la position de l'adorateur hébété, il s'exclama avec ferveur :

"Merlin vous bénisse, toi et elle >< ! J'veux bien partager les biscuits, mais le thé est à moi, pas touche ! T'as le droit de venir avec nous Libou hein, plus on est de fou plus on rit ..."

Tapotant le matelas à côté de lui, il attrapa ensuite la tasse brûlante. Il n'avait jamais été un fana de thé, mais celui-ci lui semblait le meilleur du monde, d'autant plus qu'il pouvait y réchauffer ses mains glacées. Décidant que les malheurs de Gaëlys avait assez duré, ou peut-être plus simplement les oubliant comme il avait tendance à tout zapper depuis qu'il vivait dans un nuage cotonneux, ses yeux se posèrent sur la pétition.

"Qu'est-ce qui se passe ici alors ? A part quand on s'est vu -précisa-t-il à l'adresse de Liberty-, j'ai pas trop suivi les journaux cet été, je suis pas abonné ... Kay est renvoyé définitivement ? C'est le gros lard de la répartition qui a pris sa place ? Je sais j'étais là, mais j'ai encore du mal à faire la différence entre ce que j'ai rêvé et ce qui s'est vraiment passé ..." S'excusa-t-il avec un geste de main distrait qui faillit lui faire lâcher sa tasse.

Le regard de Liberty semblait le transpercer de toutes parts, plein d'un indescriptible sentiment à mi chemin entre surprise et déception. Gêné, le Poufsouffle écoutait la suite de la conversation entre les deux préfets.
La discussion allait bon train, Liberty expliquant à Zachary ce que sa soudaine fièvre lui avait fait rater, Zachary jouant le rôle du grand malade pour apitoyer Liberty... Une réflexion de Cornwell lui fit justement lever les yeux:

Citation :

" A part quand on s'est vus cet été..."

La fin s'était perdu, Gaelys s'était bloqué là. Zach et Lib s'étaient vus pendant l'été? Ses yeux bleus cherchèrent une confirmation dans ceux de la jeune fille mais la demoiselle s'était lancée dans une tirade sur le complot tellement évident contre Kay...

Une pique glacée s'était enfoncée dans le cerveau du blond, l'empêchant de se concentrer sur ce que la Serdaigle disait. Il n'avait pas entendu parler de cette rencontre. Pourquoi ces deux là s'étaient-ils vus? Non qu'il fut obligé de tout savoir des agissements de la jolie blonde mais ce n'était pas dans le caractère du lion de ne pas se vanter d'un tel exploit. Non, il se faisait surement des fausses idées. Pas Liberty.
Et pourtant ce fut elle qui lui donna le coup de grâce avec la dernière phrase qu'elle prononça. Ce n'était certes pas la politique que Cornwell avait eu en tête à ce moment et Gaël savait très bien ce que c'était. Evitant le regard de Liberty, il se leva et prit un biscuit à son tour. Faisant quelques pas, il ajouta d'une voix bien moins calme que ce qu'il aurait voulu.

"Peu importe comment tout ça est arrivé , que ce soit une manigance de Finchley ou une erreur de jugement du ministère. ce qui est important c'est de tout mettre en œuvre pour ramener monsieur Kay à son poste. Syl était introuvable ce matin. Dès que tu la vois, remets lui la pétition. Je la connais, elle va venir prendre de tes nouvelles. A moins que je me trompe, des fois on a des surprises."

Il ne précisa pas toutes fois s'il parlait de la surprise qu'il avait eu d'apprendre la peut-être liaison des deux préfets ou celle qu'avait eu Liberty de le trouver avec un préservatif à la main. Elle croyait quoi? Qu'il était parfait? Et qu'est ce que c'était que ce regard de déception de tout à l'heure? Elle avait l'air bien moins prude avec l'autre. Cornwell qui en rajoutait avec ses moqueries débiles. Un liquide amer continuait de se déverser dans ses veines et lui fit ajouter à l'adresse de Zach:

"Et pour ce que tu as dit tout à l'heure, déjà t'es pas une fille et en plus je ne suis pas du genre à leur balancer des préservatifs à la tronche. Je ne m'appelle pas Cornwell, les filles je les respecte. Mais j'ai peut-être tort, apparemment y'en a à qui ça plait..."

Aussitôt les derniers mots sortis, il les regretta.