Une nuit bien avancée

Le préfet de Poufsouffle avait été ramené sans encombres à son dortoir. Une chance que la maison des noir et or se trouvât si près de la grande salle, les risques de croiser une professeur en ronde ou même leur adorable directeur en avait été amoindries. Matthew avait ensuite tenu sa promesse et après avoir marché silencieusement avec Cristal dans couloirs et escaliers; il avait poussé la porte de l'infirmerie et s'était effacé devant elle par galanterie. Il la suivit et referma la porte derrière eux.

"Et bien, c'était une drôle de soirée! Au nez et à la barbe de notre ami Oscar. Rien que ça, ça me plait! Je peux?"

Une cigarette était levée comme un point d'interrogation. Matthew s'était approché d'une fenêtre, l'avait entr'ouverte avant de s'asseoir sur le rebord de bois. Il regarda un instant la nuit qui enveloppait le parc.

"Je pense que William se serait bien amusé aussi..."

Dans la salle infirmerie, elle entendit la porte se fermé derrière eux. Cristal ne savait pas trop si elle devait mettre sa blouse blanche ou pas, il n’y avait pas de malade. Tout compté fait elle laissait la blouse sur la chaise.

« Oui très drôle et amusante cette soirée. » répondit-elle, la jeune femme essayait de se montrer un peu plus de joie, mais elle n’y arrivait. « Ce cher Oscar qui est plus ou moins à accroché aux règlements, on arrive toujours en détourné une ou deux. Ca me plait aussi, j’avais besoin de changé un peu les idées et de voir cette soirée. »

Elle retourna tout en restant près de la chaise.

« Oui, oui, allez-y. »

Cristal affichait un petit sourit et le regarda s’approché près d’une fenêtre. Quand la fenêtre fut entrouverte, elle sentit un souffle vent passé devant son visage dégagé. Au moment où Matthew prononça le prénom, elle ferma inconsciemment les yeux.

« Je crois aussi… »

Elle avait dit cette phrase dans un murmure et elle tremblait un peu, ce n’était ni à cause du froid ou du vent. Elle essayait de retenir encore ses larmes qui menaçaient de la trahir encore sa promesse. Elle voulait devenir forte, mais elle était deux doigts de se fondre en larme de tout sa faiblesse qui grandit de jour en jour. Son manque de sommeil qui n’arrangeait rien les choses. Et… ses pensées troublées… Cristal serrait ses bras autour d’elle-même, elle voulait tant que les choses s’arrangeraient pour elle…

"Finchley? Plus ou moins attaché aux règlements? C'est une blague? Non seulement il faut qu'on respecte à la lettre les anciens mais en plus il en impose de nouveaux..."

Matthew avait allumé sa cigarette et la fumait tranquillement en regardant par la fenêtre. La pluie s'était arrêtée mais le vent lui avait forci et secouait assez fortement la cime des arbres de la forêt interdite. On les entendant grincer jusqu'au château. A moins que ce ne soient les ronflement de la vielle madame Pince. Le blond prit une nouvelle bouffée. ses pensées étaient loin de Poudlard.

"Oui c'est sûr que William aurait aimé. Tu te souviens quand on était en 7ème année? Tu étais en quoi toi? 5ème? 6ème? ... Tu te rappelle ce duel de bouffe qui avait opposé William à Elain? Elle l'avait battu ! On en était pas revenu... Après ils avaient passés la nuit à vomir tripes et boyaux... "

Le mégot décrivit un arc rouge en tombant par la fenêtre. Matthew la referma et se tourna vers la pauvre Cristal qui n'avait pas l'air d'aller bien du tout. Doucement, il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras.

Cristal l’écoutait attentivement sans bouger d’un pouce. Elle lui répondit toujours d’une voix tremble.

« Ce n’est pas une blague, enfin ça pourrait l'air, mais je ne pense pas. Tout ce que je dis ce que directeur, ne fait que rendre Poudlard encore plus compliquer. »

L’infirmière se desserra un peu de ses bras autours d’elle-même, même si ses tremblements n’arrêtaient pas pour autant. La salle de l’infirmerie était tellement calme, mise à part des bruits de grincements. Elle avait l’impression de se sentir seule, abandonnée au bout du monde. Même si elle savait bien qu'elle n'était pas seule, Matthew était là, tout deux dans la même pièce. Quand Matthew se mit à parler du passée. Elle avait une envie de hurler, pour qu’il cessa de parler de William, mais elle ne fit rien, elle restait là à écouter.

« Je m’en souviens de cette fameux soirée… Par contre pour l’année que j’étais, je ne sais plus trop… Un duel d’enfer je peux dire… »

Cristal ne rajoutait plus rien d’autre, elle sentit ses larmes monter aux bords de ses yeux. Elle refusait de craquer. Aussi soudain, elle se trouvait dans les bras de Matthew. Elle enfouie son visage près son torse pour étouffer ses cries. Elle ne tenait plus, tout se lâchait d’un coup. Des larmes se mirent tombé comme une averse de pluie. Elle avait encore une fois rompue sa promesse.

« Pardonne-moi, Matthew… Je me sens trop faible de tout… Je… Je ne dors plus… si je m’endors, je ne pense qu’à Willou… et ça vire en cauchemar… » dit-elle en sanglot, ses jambes étaient à deux doigts de cédé à ses faiblesses au point de s’écrouler comme un château de cartes. Sa main agrippe la manche du professeur. « Je me maudite de ne pas être une personne… suffisamment forte… S’en ait trop pour moi… j’en peux plus, j’en souffre beaucoup trop… Il me manque tellement… »

Tandis qu’il écoutait Cristal déverser son désespoir si longtemps retenu, Matthew perçu un cri de chouette à l’extérieur. Etrangement ce cri lui fit chaud au cœur. C’était un cri de chouette tout ce qu’il y avait d’habituel, de banal dans une école comme Poudlard, mais ce cri montrait qu’au fond rien n’avait changé. Que malgré tout ce que Finchley pouvait mettre en place ou balayer, ce qui faisait les fondements de Poudlard demeurait intact. ILS étaient les fondements de Poudlard : les étudiants qui gardaient l’esprit des quatre maisons envers et contre tout, et eux, les professeurs, barrière humaine entre une direction tyrannique et ces même étudiants qui n’avaient commis d’autre faute qu’être nés dans la mauvaise famille, avoir été répartis dans la mauvaise maison. Mais ça ne durerait pas, il en avait l’intime conviction.

Dans ses bras, les sanglots de Cristal s’atténuaient peu à peu. C’était une bonne chose qu’elle ait craqué auprès de lui, plutôt que d’avoir envoyé toutes ses fioles à la tronche de Finchley dans un accès de rage. A cette idée, il eut un sourire qu’il corrigea vite, il ne voulait pas que Vanille, comme disait Willou, croit qu’il se moquait de son chagrin ou qu’il le prenait à la légère.
Tout en caressant ses cheveux, il continua à la serrer contre lui pour qu’elle s’apaise totalement.

« Willou est un idiot. Oh ne me jette pas ce regard noir, c’est un idiot et un beau spécimen en plus ! Comment ne peut-il pas voir ce qui nous crève les yeux à tous et qui nous les crevait déjà en 7eme année. Des sentiments aussi forts que ceux que tu lui portes devraient l’éblouir… Il faut que tu lui parles tu sais ? Dès qu’il reviendra. Car je suis sûr qu’il reviendra. Et peut–être plus rapidement que ce à quoi tout le monde s’attend. Regarde les élèves, regarde nous ! On a baissé les bras ? Non ! Et tu ne vas pas le faire non plus. Tu vas dormir, je t’amènerai demain une potion qui te fera reprendre du poil de la bête. Il ne faudrait pas qu’il revienne et tu trouve toute amaigrie et pâlichonne. »

Il se pencha à son oreille et chuchota.

« Je suis en contact partiel avec lui et il va bien rassure toi; il se bat et son recours approche. »

Matthew se redressa et la lâcha.

« Bien je vais te laisser dormir, Lunaé va se demander où je suis passé et si elle apprend que j’ai passé la nuit avec toi, elle va se faire des idées. »

Cristal vidait toutes les larmes de son corps dans les bras de Matthew. Elle se sentait si bien, un peu trop même. Elle était à deux doigts de se mettait à rêver de lui, mais elle se reprend très vite à la raison. Ce n’était pas très correct de faire ça, à la limite de dire que c’était un peu malsain de se mettre à rêver sans faire trop attention. Elle avait une excuse, ses pleures, ses fatigues perdues. Voilà pourquoi son esprit peut parfois prendre une tournure un peu folle…

Quand elle sentit les mains de Matthew sur ses cheveux et de rester un peu plus dans ses bras. Ses larmes commençaient peu à peu à se calmer, et elle écoutait attentivement. Quand elle entendit : « Willou est un idiot. » Elle le regardait un peu étrangement. Elle attendait un peu avant de parler, et ferma les yeux pour mieux concentrer

« J’aimerais tant lui dire ce que je ressens pour lui. Si… Si il pouvait être là, maintenant, je lui dirais tout ce que j’ai sur le cœur. Mais… » Elle s’arrêta un moment de parler et ouvrit doucement ses paupières aux yeux complètement rougit. « Mais il n’est pas là, comment veux-tu que je lui dise. J’en ai presque assez d’attendre d’au point de m’étouffer moi-même à quel point je l’aime. Je vais essayer, enfin pas essayer, mais de faire un effort de tenir le coup. Je… »

Cristal se tût, il avait raison. Elle devait dormir, elle manquait cruellement de sommeil. Et elle était également amaigrie, pâlichonne comme il le disait et certainement pas très jolie à voir. Après ce chuchotement, Cristal leva la tête. Elle réfléchissait un moment aussi vite qu’elle put, avant qu’il ne s’en aille.

« Matt… je… Je voudrais te demander quelque chose de très important… Heu en faite… non ce n’est pas grave… »

Elle avait une idée en tête de Matthew pourrait arranger un rendez-vous assez prudent, qu’elle puisse voir Willou et lui dire enfin ses sentiments au plus vite que possible. Mais elle avait peur que Matthew refuse de faire un rendez-vous. Elle avait tellement envie le dire, elle avait déjà dit à la sœur de Willou. Elle n’avait plus envie d’attendre plus longtemps.

Elle s'était recroquevillée contre lui, s'installant au creux de ses bras. Matthew n'avait aucunement pris conscience du trouble de Cristal. Il l'avait consolée comme on console un enfant, sans aucune arrière pensée et était à des années lumières d'imaginer une telle réaction de sa part. C'est peut-être pour ça qu'il ne l'avait pas lâchée, caressant ses cheveux et son dos doucement pour faire taire ses pleurs.

"Oui il faut que tu essayes. Enfin, je ne veux pas te donner de faux espoirs hein? Je ne t'y encourage pas parce que Willou m'a fait part de ses sentiments. Je ne sais pas quelle sera sa réaction... On ne parle quasiment jamais de .. tout ça tu vois?...J'espère juste que tu ne seras pas déçue. Mais ce dont je suis sur c'est que tu ne peux pas rester à l'attendre indéfiniment."

Matthew avait fini par lâcher l'infirmière et s'apprêtait à partir. La nuit était déjà bien avancée. Heureusement, les larmes de la jeune femme avaient fini par se tarir et même si son corps était encore secoué de sanglots étouffés, l'atmosphère s'était allégée. Le blond professeur ne se voyait pas la laisser en plan, en larmes, prête à se jeter dans les bras du premier calamar géant venu ... ou pire de Finchley.
Tout en réprimant un frisson, Matt se tourna vers Cristal. Un service? A cette heure-ci? Bon elle était bouleversée et à bout de nerfs mais c'était un peu tard pour les services non? Enfin bon, tant qu'il était là, pourquoi pas... Et puis c'était bientot l'heure du biberon des petites, Lunaé s'en occuperait.

"Vas-y, dis moi? Allez Vanille tu en as trop dit ou pas assez..."

Il lui sourit gentiment - chose qu'extrêmement peu de personnes avaient eu la chance de voir - pour l'encourager à continuer. Décidément, c'était une drôle de nuit.

Avant qu’elle ne put lui répondre au moment où elle fut libérée des bras de Matthew. Cristal respira un peu pour reprendre ses esprits au clair et essuyer son visage mouillé de ses larmes.

« Tu as… Attend une seconde, est-ce que j’ai bien compris. Il t’a… »

Elle s’arrête net, et le regardait avec les grands yeux sans comprend. Dont Matthew en savait un peu plus sur les sentiments de Willou. Malgré pour Cristal qui était très proche de lui, à parler de tout et de rien. Excepter sur les sujets sentimentaux, bien que par moment elle pouvait sentir des choses différentes quand Willou était là avec elle. Mais elle n’avait jamais osé dire ce qu’elle ressentait à ce moment là, l’infirmière avait un peu peur. Elle était quelque peu surprise, ça elle l'était. Cristal lui parla avec une voix calme et mesuré.

« Il t’a fait part de ces sentiments. Quand ça ? » Elle secoua la tête, quelques mèches de ses cheveux sortaient de son élastique. Elle avança près de la fenêtre pour regarder l’horizon.

« Excuse-moi, c’est peut-être quelques choses qui me regarde pas. Je vois ce que tu veux ce que tu veux en venir. Non, enfin je ne sais pas si je le serais ou pas, autant dire que je nage un peu dans la confusion. Exactement je ne peux pas l’attendre indéfiniment, même si je m’accroche beaucoup trop. Mais que faire quand on aime une personne très profondément... »

L’infirmière se retourna et afficha un petit sourire. La pièce était tellement calme et reposant. Cela ne l’empêchait pas de se serré contre elle-même, peu après elle restait contre le rebord de la fenêtre. En remarquant que Matthew était sur le point de partir. Matt se retourna.

Cristal le regardait avec un air la plus sérieuse possible, elle était prête à tout quoi qu’elle fasse. Elle n’avait qu’une seule idée en tête de revoir Willou et dire ce qu’elle avait sur le cœur. Rien ça et rien d’autre. Avec le sourire de Matthew, elle sentait un poids en moins s’envolé comme par magie.

« Quand tu m’as dit que tu étais en contact partiel avec Willou. J’ai eu une petite idée qui m'est passé par la tête, mais j’ai un peu peur que tu le refuses. Mais comme je l’ai dit, je veux tout lui dire sans plus attendre. J’ai pensé que si tu arrangeais un rendez-vous en tout discrétion en dehors de l’école, entre lui et moi. C’est peut être un risque de ce que je te demande, c’est plus forte que moi… Je veux le revoir… »

Sa mèche de cheveux qui commençait à lui gêné, elle les passa derrière l’oreille. Cristal lui avait tout dit et elle le regardait toujours. Quelle que ce soit la réaction qu’il pouvait avoir, elle s’enfichait autant de jouer carte sur table.

D’un geste vif des mains, Matthew voulut immédiatement dissiper le malentendu.

« Non, non, justement ! Il ne m’a jamais parlé de ses sentiments envers qui que ce soit… Alors je ne peux vraiment pas savoir si tu as une chance qu’il te dise oui quand tu te déclareras… Je suis désolé de ne pas pouvoir t’aider plus que ça à ce sujet… Etrangement, William est quelqu’un qui semble très ouvert et bavard, mais il est très réservé sur sa vie amoureuse… »

C’était drôle… Enfin pas drôle ahahah ! Mais drôle dans le sens d’étrange. Il avait l’impression d’avoir réussi en ces quelques 20 minutes, à connaître beaucoup plus de Cristal qu’elle n’en avait laissé paraître en plusieurs années. Bien sûr, comme tout leur ancien groupe d’amis, il avait perçu les sentiments de l’infirmière, mais il n’avait jamais pensé que cela puisse la torturer ainsi après si longtemps. Mais ce qui avait le plus choqué Matthew c’était l’immense solitude dans laquelle vivait la jeune femme. A bien y regarder qui avait-elle autour d’elle ? William a qui elle rêvait en secret, des amis ? il ne lui en connaissait pas d’assez proche pour qu’elle puisse se confier, de la famille ? Peut-être, il n’en avait aucune idée…

Dans a poche, ses doigts jouaient avec son briquet alors qu’elle lui faisait sa demande. Un rendez-vous avec William ? Voilà qui serait difficile à obtenir. Willou lui demanderait sûrement le pourquoi d’une telle demande et que lui répondrait-il ? Mais pouvait-il refuser ?

Posant la main sur la poignée de la porte il acquiesça.

« Ok, je vais lui demander. Je dois le voir très bientôt, enfin je vais essayer de le voir. Je lui demanderai je te le promets. Je ne peux pas te révéler où ni quand mais je te promets de lui en parler. J’y vais Cristal, vas te coucher, il est horriblement tard. Je passerai demain pour la potion. Bonne nuit. »

Un petit signe de la main, un sourire, et la porte se referma sur l’infirmerie silencieuse, laissant Cristal seule avec un immense espoir.