En voiture ! [départ de fin d'année]

"Jte retrouve dans le wagon Axelle, à toute !"

Elle laissa la grande Serdaigle qui s'était arrêtée un peu derrière pour discuter avec quelques copines et échanger quelques bises avant la grande séparation, et avec ce qui aurait dû être un signe de la main si elle n'avait pas été si lourdement chargée, Liberty s'éloigna en direction des quais de la gare de Pré-au-Lard.
Un lourd sac de voyage était suspendu à son épaule, et son chaudron plein de ses livres scolaires et de son Nimbus Century, tenu dans l'autre main, contrebalançait le poids du sac et lui donnait une démarche grotesque.
Près de ses chevilles, Balthazar, un vieux chat noir et obèse se déplaçait à peu près avec la même allure.
Si les vacances laissaient la jeune Serdaigle perplexe, à la fois libre et soulagée de toute pression scolaire, mais aussi triste à l'idée de quitter ses amis pour deux mois, et certains pour peut-être toujours -elle eut un pincement au coeur en songeant à l'ennui dans lequel serait plongée la Salle Commune sans les cris stridents d'Axelle- mais elle était au moins satisfaite d'une chose : retrouver ses bons vieux vêtements moldus sans jupe plissée ni cravate. C'est donc vêtue d'un débardeur bleu ciel orné d'une fleur blanche sur la poitrine, d'une jupe en jean et d'une paire de claquette blanches (telle la vacancière que désormais elle était), et ses cheveux blonds séparés et deux longues couettes derrière les oreilles, que Liberty posa chaudron et sac de voyage, lorsque le rouge flamboyant du Poudlard Express entra dans son champ de vision.

"Bon, je passe cinq-dix minutes dans le compartiment des préfets histoire de faire acte de présence, puis je rejoins les autres," déclara Liberty pour elle-même, bien que l'on put croire qu'elle parlait à son chat. "Où est la dame qui vend des bonbons ? ( '') "

Il régnait dans l'atmosphère comme un parfum d'été. Au milieu du quai bondé, n'importe qui pouvait s'en apercevoir : entre rires et cris, lourdes malles et tenues estivales ; tandis que l'ensemble de la population de Poudlard s'entassait dans un espace restreint, limité par l'unique voie.

Liam n'échappait pas à la règle. Il avait réenfilé jean, tee-shirt et vieilles baskets, et, pour contourner le problème du poids de sa malle, profitait qu'il échappait encore aux lois du ministère tant qu'il était sur un quai sorcier en faisant flotter sa malle à côté de lui. Juste derrière Liberty et la surplombant sans difficulté, le serdaigle saisit au vol l'une des questions de la jeune fille, et il lui adressa un sourire en désignant son sac à dos, seul bagage qu'il portait effectivement :

"Elle, je sais pas, mais j'ai fait des gâteaux pour le voyage si tu veux."

En réalité, leur confection avait été l'occasion de dire au revoir aux cuisines, aux elfes, et surtout, à son principal cobaye durant ses longues années : Gregor. A l'aide d'un peu de magie, et au désespoir de son ami pourtant euphorique à l'idée de quitter pour toujours l'école, il avait finalement réussi à garder ses cookies en boule moelleux et chauds, alors que la glace qui garnissait l'intérieur des petites sphères conservait sa forme première et sa température.

" Hey ! Tat >.< !"

Le train venait d'entrer en gare, au grand dam de Liam. En effet, le niffleur jusqu'alors posé plutôt sagement sur son épaule, venait de prendre peur au bruit des roues et à la vue de l'envahissante vapeur. Plongeant au sol, il avait abandonné son propriétaire pour zigzaguer entre les élèves, s'éloignant autant que faire se pouvait de la source de sa terreur.

"Tous les ans c'est la même chose ... Tat !"

On aurait pu croire que le petit Ratatouille aurait été discret vu sa taille, mais déjà, quelques cris indiquèrent qu'il était reperé. Le passage d'un rongeur contre leurs chevilles dénudées avait effrayé des premières années qui avaient bondi sur leurs malles, et l'agitation s'élevait de plus en plus de minute en minute.


"Et Merlin ... Tu peux garder mes affaires Lib ?"

Plié en deux, le jeune homme fendit la foule, à la recherche du rongeur perdu.

Alors qu'elle envisageait de partir seule à la recherche de la marchande de bonbons, l'attention de Liberty fut attirée par la voix de l'un de ses camarades de maison. De plus, la proposition qu'il lui fit était très alléchante.

"J'essaierai d'y penser ! ( **)" répondit-elle, se souvenant des talents culinaires du jeune homme.

A ses chevilles, le poil noir de Balthazar se hérissait sur son dos arrondi. Il crachait et montrait ses crocs d'un air menaçant en fixant de ses yeux jaunes le rongeur posé sur l'épaule de Liam.
Mais en moins d'une seconde, le niffleur avait bondi au sol et disparu entre les jambes des gens sur le quai. Balthazar ne fut pas aussi rapide que le rongeur, mais aussi furtivement que son corps lourd le permettait, il se lança a sa poursuite.

"Hey Balth !" s'exclama Liberty en même temps que Liam partait à la suite de son niffleur, lui demandant de surveiller ses bagages. "Mais ... ._. "

Tout s'était passé si vite qu'elle n'avait pas vu comment Sascha Ombrelune avait fini transformée en glaçon. Elle décida que la surveillance des bagages de Liam et des siens n'était pas une priorité et s'approcha rapidement de Sascha. Elle lui fit penser à une de ces gravures en 3D au milieu d'un bloc de verre, comme souvent les moldus ont en décoration chez eux, quelque part sur une étagère.

"Je crois que mon chat à l'intention de bouffer ton niffleur, Liam !" s'exclama-t-elle comme si cela pouvait résoudre le problème de Sascha et atténuer la panique d'Aenas. Puis elle ajouta, se tournant vers cette dernière : "Peut-être avec un incendio ?"

Ani s'était sentie apaisée par le garçon et sans même s'en rendre compte, elle attrapa ses valises et monta tranquillement à sa suite pour aller s'asseoir dans un compartiment un peu plus loin.
Elle inspira profondement et se calma au point de finir par s'endormir, fatiguée de toute cette agitation matinale...

[edit de Willou : Aeneas je te rappelle que les posts doivent faire 5 lignes à l'écran minimum]

Riku avait eu de la peine à retrouver toutes ses affaires. Mais encore plus à fermer ses valises. Même en sautant dessus ._.
M'enfin ; elle avait réussi \o/

Elle se retrouvait donc dans le train, à la recherche d'un wagon, si possible avec du monde qu'elle connaissait dedans. Après avoir parcouru la moitié du train et croisé pas mal de monde (dont Sascha congelée Oo), elle arriva enfin devant un compartiment lui semblant vide. Elle y entra joyeusement, faisant claquer les portes et entreprit de s'installer tranquillement quand elle s'apperçut que Klarann y était allongé.

"Rann !!!! Je t'avais pas vu ! Je te dérange pas au moins ? Désolée j'ai fait du bruit ^^ Je peux m'installer avec toi ?"

Un boursouflet ? Où avait-il vu un boursouflet ? Le 6ème année n'eut pas le temps de s'interroger plus longtemps et un plongeon plus loin, il rata de nouveau son pauvre niffleur terrorisé par la confusion du quai. Entre les élèves qui manquaient de l'écraser, ceux qui le visaient de leur sort, et le chat de sa préfète qui voulait l'attaquer, Liam s'inquiétait pour la santé, tant physique que mentale, du pauvre rongeur.

Le brun, habituellement plutôt doux, pesta tout haut. Il ne voyait plus son compagnon. Avisant le chat à l'affût, il suivit la direction de son regard et fonca droit derrière, récupérant in extremis l'animal avant qu'il tombe dans les griffes de Balthazar.

"C'était moins une ._. ..."

Distraitement, il suivit la suite des évènements provoqués par son niffleur, un petit sourire gêné au coin des lèvres. C'était un peu sa faute tout ça. Mais il ne pouvait malheureusement pas enfermer l'animal à moins de rendre celui-ci complètement fou, et il n'était pas un tortionnaire tout de même ! Rassurant à voix basse son petit compagnon tandis qu'il le bloquait au creux de ses bras, il jeta un coup d'oeil curieux au chat qui, à ses pieds, guettait d'un sale oeil le rongeur maintenant à l'abri.

"Lib, par ici ..."

Attendant qu'elle ait récupéré son animal, il lui adressa un gentil sourire avant de reprendre ses valises.

"Et donc, on dirait que c'était pas ma faute tout ce bordel ._. ..." Lui murmura-t-il au moment où il montait dans le train, un sourire à la fois malicieux et penaud aux lèvres.

Evidemment, il avait fallu que Klarann se la ramène avec son ton impérieux. Liberty remercia son intervention d'un regard électrique, tandis que le jeune homme aux cheveux longs s'occupait de Sascha alors qu'on ne lui avait rien demandé. Au moment où elle allait le lui faire remarquer, la voix de Liam l'appela, et elle laissa la pauvre Sascha congelée entre les mains d'Aenas et celles de Klarann pour rejoindre l'autre Serdaigle.
Voyant le petit niffleur tremblant de terreur dans les bras du jeune homme, elle attrapa son chat par la peau du cou et le porta face au rongeur.

"Balt, présente tes excuses à Liam et à son niffleur !"

Le gros chat cracha, agita ses griffes, jusqu'à ce que finalement Liberty le relâche. Vexé, la queue dressée et le museau levé, il s'éloigna de sa démarche pataude et monta dans le train en traînant avec difficulté son large derrière sur les marches.

"T'en fais pas," répondit Liberty à Liam qui semblait s'inquiéter du remue-ménage que la fuite de son nifleur avait provoqué, "mais qu'est-ce qu'il fait celui là ... "

"Celui-là", c'était Klarann, qui faisait monter Sascha dans le train.

"Et ses valises elles sont où ? Et puis d'abord elle était pas sencée rester à Poudlard avec sa frangine ?"

Liberty poussa un profond soupir. Imitant Klarann, elle fit léviter ses bagages qui suivirent Liam dans le train, pour elle-même fermer la marche.