Couloir et escaliers venant des cachots de Serpentard

« Samuel… Alors on en est là Mélusine ? »

Si elle lui tournait le dos, lui s’était retourné et fixait, sur la queue de cheval brune, un regard d’un vert intense. Les mains dans les poches, il attendait une réaction. N’importe laquelle mais une réaction. N’importe quoi plutôt que cette indifférence. Oui il l’avait sacrément remballée, oui il l’avait même évitée durant quelques jours, oui il avait été odieux, mais ça, sa mauvaise foi était loin de le reconnaître.

Il avait passé des heures à réfléchir à cette situation, au nouveau lien qui les unissait maintenant. C’était tellement bizarre, déstabilisant… et puis elle aussi elle l’avait évité, elle aussi elle lui avait sorti des mots affreux !

Mais bon.

Elle lui manquait et c’était aussi évident que difficile à admettre. Le 7ème année était resté sur sa marche.

« Rassembler tout le monde et même les profs c’était déjà une victoire en soi. Qu’est ce que tu faisais au milieu des préfets d’ailleurs ? »

Lui ? Tourner autour du pot ? Bien sûr !

Oui ils en étaient là. A se dire leur prénom en entier. D'un geste qu'elle voulait naturel, nonchalant et surtout absolument pas nerveux, elle passa une main sur sa queue de cheval.

Elle avait cru qu'il lui crierait dessus, lui dirait qu'elle était stupide de bouder comme ça, s'excuserait, la prendrait dans ses bras. Elle lui aurait surement pardonné, faible qu'elle était.

Au lieu de ça, Sam choisit de faire la gigue autour du pot. D'un haussement d'épaule qui se voulait blasé (ça commençait à faire beaucoup de geste qui se voulait quelque chose), elle répondit:

"Gaelys et Liberty m'ont surprise en train de... enfin ils ont compris mon bouleversement au départ de Kay. "

Elle se tourna vers lui avec un sourire mauvais et incroyablement serpentard.

"Ils ont compris qu'il valait mieux me canaliser en m'ayant dans leur camp."

Elle resta un instant à le regarder. Et son sourire se fit un peu moins serpentardesque.

"Mais au final c'est peut etre toi le plus extrême de cette école."

Les yeux de Sam se plissèrent, signe d’incompréhension, de doute et de questionnement… Qu’avait bien pu faire Mel pour que les préfets choisissent de la prendre avec eux ? Et puis certes, lui aussi était furieux du renvoi de Kay mais pas au point d’être bouleversé ou de commettre des choses hors de contrôle.
Intrigué il allait demander des explications mais sa demie-sœur – c’était vraiment très étrange – continua et lui fit secouer la tête d’un air qui ne se voulait pas, mais qui était, exaspéré.

« Moi j’essaye de renouer de dialogue et toi tu m’envoies encore des saloperies à la gueule. Tu disais que je te connaissais mal, mais apparemment tu me connais mal aussi Mélusine. Tu veux quoi que je rampe, que je m’excuse, que je te courre dans les bras en hurlant ma détresse et en implorant pardon ? Ça n’arrivera pas. Ça n’arrivera pas parce que je préfèrerais crever que reconnaître que tu me manques. Ça n’arrivera pas parce que j’ai pas l’habitude de courber l’échine. Ça n’arrivera pas parce que j’estime que j’avais des raisons d’être « bouleversé », comme tu dis, de te voir, TOI, avec une photo de LUI. »

Et voilà qu'elle s'était retournée et semblait vouloir s'en aller. Il haussa la voix pour l'arrêter.

«Ça n’arrivera pas parce que je suis un serpentard. Ca n’arrivera pas parce que je suis un Gamegie et que j’ai un caractère de merde tout autant que toi petite sœur ! Alors soit tu te retournes et tu me regardes en face soit tu continues à jouer à la conne et tu viendras pas te plaindre! »

Voilà la seule façon qu’avait trouvé Sam de lui dire qu’elle lui manquait.
Il était incapable de trouver une autre manière de lui tendre le calumet de la paix.
Etre Sam voulait aussi dire : être maladroit et socialement inadapté.
C’était ainsi.

Mélusine haussa un sourcil interloqué. Quand elle avait parlé "d'extrême" elle voulait parler de sa proposition de bloquer l'accès à Poudlard à Finchley. Elle resta coi devant ce malentendu suivit d'une explosion totalement Samuelesque. Incapable de garder un visage neutre, elle se retourna et sentit ses épaules se crisper.

Il avait décidément une drôle de façon d'exprimer ses sentiments. Une fois l'orage passé, elle ne se retourna pas. Mais sa voix s'éleva, tendue comme ses épaules entre lesquelles son cou avait disparu.

"Tu me fais plutot penser à un crétin de Gryffondor à hurler comme ça."

Elle se retourna, les poings crispés, et descendit les marches une à une. Son regard planté droit dans celui d'émeraude.

"Tu as raison, Sam. Tu n'as jamais rampé devant personne excepté ton père. Tu n'as jamais courbé l'échine excepté devant ton père. Tu préfère te rabaisser devant lui plutot que foutre ton égocentrisme à la con dans ta poche pendant cinq minutes et admettre que tu as eu tort devant quelqu'un qui com... qui est sensé compter pour toi."

Elle était descendu, marche après marche, le forçant à reculer dans l'escalier. Elle s'arrêta lorsqu'ils furent bloqué par un mur.

"Oui je veux que tu t'excuses Sam. Je veux que tu t'excuses d'avoir, comme toujours, pensé à toi, même si tu étais parfaitement conscient que j'avais incroyablement besoin de toi à ce moment là. "

Elle desserra lentement les poings sans vraiment s'en rendre compte.

"Et je ne suis pas ta soeur. Je ne le serai jamais. Mon vrai père ce n'est pas le tiens. Du sang ça n'est que du sang. "

Elle recula d'un pas et croisa les bras sur sa poitrine.

"Mais j'aimerais comprendre. Pourquoi ça t'horrifiais tellement que je le sois ? Parce que je serais une preuve de plus de l'infidélité de ton père ? Ou c'est juste parce que c'était moi ?"

Le contact froid du mur dans son dos lui fit stopper sa retraite et l’index de Mélusine heurta douloureusement son sternum. Sam grimaça et faillit baisser les yeux mais il tint bon et ne cessa pas de fixer la serpentard. Malgré les coups que ses mots lui assénaient, il soutint son regard sans ciller. Il eut même un sourire qui fit briller ses yeux verts d’un éclat malsain.

« Alors je ne pense qu’à moi ? Et toi qu’est-ce que tu es en train de faire hein ? J’en ai rien à foutre si ça te fait mal Samuel puisque moi je suis heureuse d’avoir retrouvé mon père ! Ce père qui n’a jamais pris soin de toi, finalement, il n’a pas été meilleur qu’avec moi ! Je ne m’excuserai pas d’avoir été égoïste, à moins que tu n’en fasse autant Mel ! »

Doucement, il la prit par les épaules et la fit un peu reculer. Sa chemise restait humide du contact du mur quand il s’assit sur les dernières marches de l’escalier des cachots. Personne n’y était passé depuis le début de leur discussion, à croire qu’on s’était passé le mot.

« Arrête ton délire. Tu vas me faire le coup du : c’est pas mon père, je ne le reconnais pas comme tel et tout ça ? Sois au moins honnête avec toi si tu ne l’es pas avec moi. Si c’était vraiment le cas pourquoi tu aurais gardé sa photo hein ? Pis en parlant d’être honnête, j vais te dire Mel : Oui c’est parce que c’est TOI que ça me mets dans un tel état… »

Il la dévisagea un instant puis continua.

« J’avais décidé de me barrer après mes études, de couper les ponts avec toute cette merde, de virer tout ça de ma putain de vie. Mais maintenant que tu en fais partie … J’peux tirer un trait sur eux mais pas sur toi… Tu comprends ça idiote ? Toi j’peux pas… Je suis coincé maintenant… Ca fait chier, merde ! »

Elle avait envie de le frapper. De le faire se recroqueviller comme une araignée après avoir été écrasée. Elle avait vraiment du mal à se retenir...

- Egoïste ? Si vouloir avoir une famille chez qui rentrer pendant les vacances, savoir d'où on vient, c'est égoïste alors oui je le suis monsieur-je-sais-tout.

Il la fit reculer et s'assit sur les marches. Mauvaise idée, il était à la merci du moindre coup de pied qu'elle pourrait lui asséner...

- Je vais te surprendre mais oui, je ne le reconnais pas comme mon père, ton père. Et arrête d'être aussi crétin. Tu me fais honte à être aussi idiot... J'AVAIS sa photo tant que j'ignorais qui il était, que j'ignorais que c'était ton père. Tu crois que ça me fait plaisir de savoir que je viens d'une raclure pareille ?

Mais son dernier couplet la déstabilisa. Elle resta silencieuse une longue minute. Elle avait pourtant encore envie de crier. De lui faire mal. Pourquoi diable Sam devait être aussi stupide ?

- Et où est le problème ? Tu ne pouvais pas m'en parler avant ? Non bien sûr la seule chose que tu pouvais faire c'était de m'agresser, de me traiter comme si je l'avais fait exprès ! Comme si c'était de ma faute ! Tu n'es qu'un idiot Sam Gamegie ! Un crétin ! Encore plus débile qu'une limace racleuse de fond de chaudron !

Et alors qu'elle aurait voulu l'étriper sur place, pour lui avoir brisé ses derniers espoirs concernant son père, pour ne pas avoir été là, pour avoir été Sam, pour lui dire ça alors que la seule chose qu'elle voulait faire c'était le détester en paix, Mélusine fondit en larmes.

- Moi je veux tout oublier...

Un bruissement plus haut et quelques chuchotements. Apparemment, ils n’étaient pas si seuls que ça dans ces escaliers sinistres où il était si facile de se dissimuler. Certains avaient l’air de trouver de l’intérêt à leur dispute. Samuel décida de les ignorer.

Crétin, idiot, égoïste, débile… Décidément, le pauvre Sam en prenait pour son grade. Même s’il n’y paraissait pas, chacune des insultes de Mélusine enfonçait une pointe acide dans ses tripes. Le Serpentard n’avait pas relevé les yeux, il attendait que l’orage passe, orage qui avait repris après une brève accalmie.

Une des insultes n’avait pas été pour lui mais pour son père. Et l’entendre, sincère, dans la bouche de Mel avait levé un lourd voile de son cœur. Le fait qu’elle traite de « raclure » son abject paternel valait toutes les excuses, tous les « je t’aime » du monde. Sam fit un mouvement pour se lever mais l’arrivée de deux garçons en bas de l’escalier lui fit interrompre son mouvement. Il se poussa contre le mur de pierre pour les laisser passer tout en leur jetant un coup d’œil. Coup d’œil qui se prolongea en observation intensive. Qu’est-ce que c’était encore de ça…

Des Gryffondors… Des Gryffon dans les cachots de Serp en dehors des heures de cours. Des Gryffon avec des vêtements tellement étriqués qu’ils avaient du mal à monter les escaliers. Des Gryffons qu’il n’avait jamais vus, ça il en était certain : des beaux gars comme ça, il les aurait remarqués… Il les regardait disparaitre dans le colimaçon de l’escalier, remarquant que l’un d’eux portait une casquette qui lui disait quelque chose, quand un sanglot le fit se retourner vivement.

Mel, le visage dans les mains pleurait à chaudes larmes. Ses épaules se soulevaient au rythme de ses sanglots et le cœur du couetté se serra douloureusement. Melusine était la fille la plus forte qu’il ait jamais connue, alors la voir comme ça lui fit comprendre tout le mal qu’il lui avait fait… Oubliés les Gryffon et les chuchotements plus haut.

« Oh Mel je… »

Un fort bruit métallique le fit sursauter, laissant sa phrase en suspend. Quelque chose de lourd dévalait l’escalier en rebondissant dans un vacarme effrayant sur les marches de pierre. La main de Samuel glissa sur l’humidité de la roche alors qu’il voulait se lever. Il retomba durement sur la marche puis quelque chose lui fracassa le crâne, réduisant la douleur de son postérieur à un petit chatouillis. Quelque chose qui roula aux pieds de Mélusine. Un vieux chaudron encore résonnant des chocs qu’il avait pris.
Les mains sur la tête, Sam s’était levé d’un bond, baragouinant insultes et menaces jusqu’à ce que de grands papillons noirs se développent devant ses yeux. Papillons qui anéantirent sa conscience alors qu’il s’affaissait le long du mur et que des pas galopaient pour remonter l’escalier et fuir au loin.

Les puissants BONG BONG BONG rebondissant sur les marches puis sur la tête de Sam firent relever ses yeux à Melusine. Elle regarda, le corps hoquetant encore de ses sanglots incontrôlable, impuissante, Sam s'effondrer lentement contre le mur. Tremblante de sa crise de larme, elle se jeta néanmoins sur lui et essaya tant bien que mal de ralentir sa chute. La jeune fille croula sous le poids du couetté et elle se retrouva assise par terre, un Sam inconscient dans les bras.

Les soubresauts de sa poitrine se calmèrent peu à peu et Mélusine finit par reprendre ses esprits, portant une main à l'arrière du crâne de Sam. Une bosse lui remplit la paume et quelques gouttes de sang vinrent s'y glisser. La stupeur l'estomaqua et retint le cri d'effroi au fond de sa gorge. Ouvrant et fermant la bouche comme une carpe hors de l'eau, la serpente poussa de toutes ses forces sur ses jambes pour se relever et tituba pour soutenir l'assommé contre son flanc. Elle farfouilla de ses doigts tremblant dans sa poche à la recherche de sa baguette et, une fois la main dessus, la dégaina et lança un mobilicorpus.

Soulagée du poids de Sam, elle pris une longue respiration avant de le pousser du bout de sa baguette dans les escaliers, le guidant vers l'infirmerie.

Le long du chemin, elle en profita pour remettre ses idées en ordre. L'adrénaline et la colère retombant, elle ne parvenait pas à stopper ses tremblements et cru qu'elle allait à son tour tomber dans les pommes. Elle tint cependant bon en rassemblant ses pensées. Il lui avait semblé, juste avant qu'il ne se fasse assommer par un chaudron, que Sam avait eu un geste vers elle. Peut-être pour s'excuser ?

Elle leva les yeux vers le visage pâle de son meilleur ami. Et elle prit une ferme décision : Sam resterait son meilleur ami, son frère de coeur.

Elle poussa la porte de l'infirmerie et après s'être assurée que Sam était pris en charge, elle attendit jusqu'à ce que les paupières du couetté battent doucement et reviennent à la vie pour s'éclipser. Elloe avait une lettre importante à écrire à sa mère.

[>> Réconfort d'un orvet tristounet ]

Sascha était arrivée à l'heure en cours, avec son sac, et même pas essoufflée. Un bon point pour commencer sa mission "élève modèle"

Bon elle n'avait pas vu Julien de la journée, ce qui était déjà moins bien compte tenu de la scène du matin, et l'avait laissé dans un doute très désagréable. Mais elle avait tenté - avec un succès relativement mitigé d'après elle, mais les Professeurs l'avaient finalement troué plus concentrée que d'ordinaire... - d'être attentive aux différents cours. La rouquine avait vu arriver avec joie la fin de cette journée. Être calme, écouter, répondre correctement autant que possible, ne pas faire l'andouille en classe.... de quoi épuiser n'importe quel Sorcier normalement constitué.... à son avis en tout cas.

L'estomac de la Serpentard émis un gargouillement de protestation. De quoi l'affamer aussi. Elle mourrait de faim. Bon sang elle n'avait rien pu grignoter depuis le déjeuner, et en plus tout a son affaire pour se tenir correctement elle n'avait même pas pu se goinfrer comme à l'ordinaire. Elle grimaça. A ce train la elle ne tiendrait pas la semaine, c'était clair et net. Elle allait devoir trouver une solution. Rapidement. Sous peine de mourir d'inanition dans un coin du Château, ou pire, de s'y habituer et de devenir comme ces filles qui ne mangeaient rien de la journée....

Repoussant son envie de filer directement au dortoir pour chercher quelque chose à se mettre sous la dent dans ses affaires, elle soupira et s'adossa au mur non loin de l'entrée de Serpentard. Axelle avait intérêt a se dépêcher. Elle repoussa une mèche de cheveux derrière son oreille droite, puis croisa les bras et scruta le couloir dans l'espoir de repérer la silhouette de la journaliste.

La rouquine n'eut pas le temps de répondre à la question qu'elle entendit chuchoter dans le couloir qu'Axelle était déjà la et pendue à son bras. Elle attendit que l'avalanche de questions et autres remarques qui suivit se tarisse sans ouvrir la bouche. Ce n'était pas comme si elle n'avait pas l'habitude. Ou plutôt comme si elle n'avait pas eu l'habitude.... avant qu'Axelle décide de prendre le large....

La rouquine réprima une grimace de dépit et parvint même a esquisser un sourire avant de répondre.

"Non tu n'es pas en retard, je viens de sortir de la salle de Botanique, Finchley est passé alors que j'aidais à ranger le matériel, alors je me suis dit que c'était pas une mauvaise idée de rester un peu plus longtemps."

Elle baissa le ton.

"Je suis quasi sure qu'Arzur-Morgan n'a pas été dupe un instant, elle me connait trop bien, mais bon elle n'a rien dit et j'ai pu rester. Non pas que ça m'ait apprit quoi que ce soit de plus, mais bon... Bref c'est pour ça que je n'ai pas eu le temps d'aller manger, et maintenant j'ai tellement faim que je pourrai manger un Troll."

Elle hésita un instant puis décida finalement de ne pas relever ni l'allusion a Julien, ni la remarque d'Axou concernant le fait qu'elle était contente d'être de nouveau au Château. Muselant la remarque acerbe qui lui vint aux lèvres - après tout c'est bien Ax qui avait quitté le Château en coupant tous les ponts avec autant d'empressement en fin d'année - elle garda un silence prudent. L'ex-Serdaigle allait surement lui expliquer ce qu'elle avait en tête, et il était hors de question qu'elle laisse a nouveau sa rancœur prendre le dessus.

"Je n'ai pas le droit de me promener dans les couloirs après le couvre feu, alors il ne va pas falloir qu'on traine trop. A moins que tu ai une dérogation pour les élèves que tu interviewes"


Ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie.

« C’était Colyne ça ? °_° … Mais elle… ça… enfin comment… et … nooooon, c’était Colyne ? »

L’information avait du mal à se frayer un passage entre les couettes de l’ex-Serdaigle. Comment pouvait-on associer cette horreur ambulante qui semblait dégoutter du plafond avec la – certes excentrique – Serpentard ? Elle aurait bien aimé voir la tête d’Oscar Finchley qui se serait retrouvé nez à nez avec Flint au détour d’un couloir lors de ses rondes ! Quoiqu’il valait mieux que cette rencontre n’ait jamais lieu, sans quoi Colyne, sang-pur ou pas- serait sûrement renvoyée pour que son « originalité » n’entache pas la réputation de l’institution Poudlardienne.

Axelle se remettait doucement de ses émotions et Sascha, pas perturbée le moins du monde –Axelle supposait que ses cris lui avaient fait plus peur que l’apparition de Colyne – réfléchissait à haute voix à propos de leur problème de local. Il fallait que ce soit discret, sûr, à l’écart des rondes… Mais oui ! l’appartement de la directrice était une excellente idée !

« On pourrait encore lui demander non ? Mon appart à moi est situé au bout du couloir des profs et de toutes façons je dois y repasser pour prendre… °_° … J’ai un appart… J’AI UN APPART SASCHA MAIS QU’ON EST BETE !! VIENS ! »

Lui attrapant la main, Axelle entraînant sa belle rousse dans les couloirs et escaliers, glissant le long des murs et évitant les endroits les plus éclairés. Finalement, un coup de baguette sur une porte plus tard, elles se retrouvèrent à l’abri dans l’appartement que Poudlard avait mis à sa disposition.

« Pfiooooouuuu ! Welcome home ! »

Et elle tourna dans le salon, faisant tournoyer sa jupe qui remonta haut sur ses cuisses avant de retomber lorsqu’elle se précipita pour saisir les mains de la Serpy et les tenir serrées entre les siennes entre leurs poitrines.

« T’as vu comme c’est grand ? Et beau ? »