Les toilettes

Décomposée. Voilà un mot qui résumait parfaitement la face de Gaëlys. Décomposée. Debout devant la porte des toilettes, dansant d'un pied sur l'autre, le jeune poufsouffle regardait d'un air désespéré l'écriteau qui était accroché au montant de la porte des toilettes des garçons. "Hors service".

Pris d'une envie urgente alors qu'il travaillait à la blibliothèque, le blond avait rangé en vitesse ses affaires, passé son sac sur son épaule et avait gagné les toilettes toutes proches à pas rapides. Il savait bien qu'il ne fallait pas qu'il boive plus d'une tasse de thé au petit déjeuner ... Gaëlys s'était donc retrouvé à essayer d'ouvrir la porte en vain quand il avait enfin relevé les yeux pour voir le parchemin magiquement posé là. "Hors service".

Son regard dériva alors sur la porte voisine : toilettes des filles. L'hésitation ne fut pas longue car il était sûr de ne pas tenir jusqu'aux toilettes les plus proches, celles près de la grande salle. Un coup d'oeil à droite, un autre à gauche et il poussa doucement la porte. Il passa prudemment la tete par l'ouverture, s'attendant à entendre un hurlement strident, mais rien. Il n'y avait personne. Tout réjoui, il entra et se précipita dans la premiere cabine. Après tout, elles n'allaient pas râler pour un petit pipi.

Comme toute personne bien constituée, Natalya devait aller aux toilettes de temps en temps. Voire même souvent. Son organisme lui permettait néanmoins de n'avoir besoin d'y aller que deux à trois fois par jour, soit à peu près deux fois moins que la plupart des filels de Poudlard. Elle estimait que c'était une chance.

Elle entra donc dans les toilettes des filles et entendit du bruit. Visiblement elle n'était pas seule, mais qu'importe. Le bruit venait de la première cabime. Elle choisit donc naturellement la deuxième.

Elle ferma la porte à clef et se mit à son affaire. Le regard perdu sur le sol, elle vit juste les pieds la personne d'à côté à travers le petit espace que faisait la paroi de la cabine avec le sol. Les pieds étaient orientés face aux toilettes. Bizarre pour une fille de faire pipi debout... Elle devait être drôlement adroite pour viser juste.

Et puis ça fit *TILT*. Soupçonnant une blague de Serpentard, elle s'écria :

"Qui est là ?!? C'est interdit aux garçons, ici !"

Et sans doute aurait elle put avoir une réponse si la porte ne s'était pas ouverte à ce moment précis. Enfin ouverte.... Propulsée à grand bruit contre le mur serait un terme plus approprié. Ce fut donc dans un vacarme qui aurait couvert toute velleité de réponse que la porte s'ouvrit. Suivit de très près par un hurlement :

"REVIENS ICI STUPIDE BESTIOLE A PLUMES !!!!!!!

Le hibou- car oui c'est bien d'un hibou que l'on parle - qui s'était quelques instants auparavant silencieusement glissé dans les toilettes des filles par la porte entr'ouverte, fit littéralement un bond en l'air avant de rejoindre le plafond en quelques coups d'aile. [HJ : il a faillit périr écrasé entre la porte et le mur mais il le sait pas XD]

La fuite de la bestiole n'échappa pas à la rouquine ébouriffée qui avait ouvert la porte. Avec une lueur un peu folle dans le regard elle entra lentement dans les toilettes, la baguette magique à la main, jetant un regard meurtrier a la pauvre bête.

"Tu vas me rendre ca tout de suite, ou tu fini au menu de ce soir idiot de piaf...."

dit elle sourdement.

Et en effet si l'on y prétait un peu plus d'attention, on pouvait voir que le dit piaf avait quelque chose en gueule.... en l'occurence le courrier que la Serp avait fourré dans son sac le matin même au petit déjeuner, pour le lire plus tard, étant comme d'ordinaire a la bourre.

Plus tard elle se dirait sans doute qu'elle avait sérieusement besoin de dormir, et que les révisions jusqu'a point d'heure ce n'était pas une bonne idée, mais pour le moment elle n'y pensait pas. Pas plus qu'elle n'avait remarqué qu'il y avait du monde dans les toilettes d'ailleurs.

~ Un autre jour ~

Habituellement dans sa tenue de pompon-girl, Eve était sans aucun doute la plus délicieuse des Gryffondor. Sa jupe plissée rouge et or, spécialement conçue pour l’occasion, lui tombait précisément au-dessus des genoux, son tee-shirt grenat à manche longue lui seyait la taille à merveille et ses pompons brillaient de mille feux dorés. Sur son tee-shirt, au milieu d’un blason, une grande et fière tête de lion prête à rugir et dans ses longues couettes noires, des rubans rappelant eux aussi les couleurs de sa maison.

Oui elle était sans doute la plus charmante des Gryffondor mais voilà, à cet instant précis Eve pleurait. Car son uniforme n’avait plus rien de beau lui. Sur son tee-shirt, le noble lion avait disparu et de sa crinière il ne restait qu’une armoirie vide ; ses deux pompons gisaient brulés à ses pieds et une de ses couettes, défaite, lui tombait sur la joue. La même joue entaillée sur laquelle on avait gravé Sang-de-Bourbe à coup de sortilège.

‘On’ s’était les trois voyous de Serpentard qu’Eve avait surpris, taguant des injures sur la porte d’Etude des Moldus. Ceux-là même qu’elle avait insultés de tous les noms sous le coup de la colère, en les menaçants de les dénoncer aux préfets. Ils avaient ricané de ses avertissements et le plus âgé d’entre eux l’avait traité de sale Moldu et de parasite de l’école. La brunette avait aussitôt répliqué en sortant sa baguette magique, prête à se venger en duel mais les trois comparses avaient eu raison de sa folle bravoure. Plus expérimentés et surtout plus nombreux, ils eurent rapidement l’avantage. Désarmée, elle avait subi la plus déshonorante de ses défaites lorsqu’ils l’avaient marqué au fer rouge puis laissé toute seule dans le couloir.

La jeune fille, en proie à la plus grande des tristesses s’était claustrée dans les toilettes les plus proches afin de laisser libre court à ses pleurs. L’intrépide lionne avait déserté et à la place se trouvait une gamine de quinze ans, effrayée et démolie. L’aboiement du chien de sa préfète lui fit doucement relever les yeux. L’animal, une balle dans la gueule, ignorant ce qui venait de se tramer n’attendait qu’une chose : une partie de jeu. Devant les grands yeux bruns et innocents qui la fixait, Eve sentit une nouvelle vague de sanglots la submerger et la jolie Gryffondor enserra le cou de Keth en gémissant, plongeant son nez dans le pelage réconfortant du canidé.

Dans un couloir calme, Chris se promenait, enfin pas totalement, il marchait d’un pas rapide. Il était en colère parce que ses cheveux ne tenaient pas en place, encore une fois. Il était à son huitième fois à refaire une queue simple, mais ce fichue élastique où plutôt ses cheveux qui refuse de rester tellement ils étaient irrégulier. En jurant plusieurs fois dans des mots incompréhensibles, le Poufsouffle s’arrête net.

Il avait cru entendre quelque chose non loin des toilettes. Chris tendit l’oreille, mais n’entendit rien. Sûrement une musique qui venait de finir une mélodie, ou un oiseau. Il continue sa marche tout jurant et subitement il s’arrêta encore une fois devant la porte cette fois-ci. L’homme plaçait son oreille contre la porte, il entendait bien des pleures, il n’avait pas rêvé.

Le Poufsouffle hésitait de rentrer ou de passer l’impasse de cette pleure derrière la porte. Il ne voulait pas avoir affaire à une personne en proie de tristesse. Pour tout avouer, il n’aimait pas voir les gens pleurer. Son choix est fait, il passa la tête entre la porte, il remarquait avec surprise une fille là toute seule. La main poussa la porte, il lui parla d’une voix calme avec un soupçon de colère.

« Est-ce que ça va ? » Il s’approcha doucement près de la jeune inconnue et posa une main sur son épaule, avec une délicatesse qu’il put pour ne pas l’effrayé. « N’ayez pas peur de moi. »

Chris la regardait avec stupéfait de ce qui lui était arrivée. Heureusement il avait prit une veste, c’était un coup de chance et assez rare pour lui d’avoir une veste. Le Poufsouffle enleva sa veste et le mit sur les épaules de la jeune fille qui ne connaissait toujours pas son nom. Il resta là accroupi, le coude sur le genou et son menton poser sur sa main. Chris la regardait avec ses bleus de glace, sans bouger dans son silence.

Keth n’y comprenait rien : elle voulait jouer et voilà qu’on lui pleurnichait dessus et ce n’était même pas Sylvaen en plus ! La chienne avait cessé de battre de la queue. Une patte sur le genou de la Gryffondor recroquevillée, les yeux levés, elle poussait des couinements qui se voulaient compatissants. Un bruit, inexistant pour l’ouïe humaine, lui fit dresser les oreilles et elle se débattit, secouant vigoureusement la tête pour se dégager des bras de l’adolescente. La Gryffondor releva le nez de la fourrure, ses yeux inquiets, gonflés et rougit par l’eau salée.

Quoi, qu’est-ce qu’il y a Keth ?

Pour toute réponse le chien se mit à l’arrêt alors qu’un grondement rauque et continu résonnait dans sa gorge. Elle avait bien compris qu’on lui avait fait du mal à cette sorcière et son devoir en tant que chien (et plus fidèle ami de l’homme) était de la protéger. L’animal se mit à aboyer de façon dissuasive quand un élève passa la tête par la porte.

Un garçon !
Merlin, c’était un garçon !

En temps normal, Ève aurait paniquée à cause de son apparence : décoiffée, les vêtements en vrac, le rimmel qui coulait, la joue enflée, les yeux rouge, le nez qui gouttait… Bref, pas de quoi marquer des points auprès de la gente masculine. Mais avec ce qui venait de se passer, une toute autre panique s’empara d’elle : et s'il faisait partie du groupe de ses agresseurs? La panique laissa place à la colère. Non, elle ne se laisserait pas humilier une seconde fois! Déterminée, la brunette sera les dents, l'air plus menaçant que jamais. La baguette en l'air, elle était prête à dégainer au moindre écusson de Serpentard.

Poufsouffle.

Aussitôt Ève, posa une main sur le museau de Keth pour la faire taire et baissa sa baguette. L'image du prince Gaëlys, celui qu'elle aurait voulu voir plus que tout, se dessina devant ses yeux : son sourire chaud comme un soleil, son aura bienfaitrice, sa présence rassurante, tout ces petits détails qui lui firent ressentir sa vulnérabilité de plein fouet. La Gryffondor sentit sa gorge et son cœur se serrer. Elle laissa venir à elle le jeune homme. Le contact de sa main sur son épaule et l'incroyable délicatesse dont-il fit preuve fit s'écrouler ce qu'il lui restait d'assurance. Elle plongea son regard larmoyant dans les prunelles bleu glacé tandis qu'il posait avec douceur sa veste sur ses épaules.

Merci. Souffla t-elle en resserrant le tissu autour d'elle.

Le Poufsouffle, ne disait rien. Il se contentait de la fixer en silence et Ève lui fut reconnaissance de ne pas la brusquer car sa présence et le silence lui faisait du bien. Son souffle se fit plus régulier et ses larmes se tarirent. Néanmoins, elle était toujours sur le qui vive, ses yeux ne cessaient de surveiller la porte, et de nervosité elle grattouillait vigoureusement la tête de Keth.

Tu n'as croisé personne dans les couloirs ? … Pas de Serpentard ? … Lui demanda t-elle d'une voix apeurée.

La pièce était plongée d’un silence long, excepté des pas qui venaient dans les couloirs. Pour Chris le silence ne lui gênait pas, c’était tout simplement reposant. Et il pouvait bien durer longtemps, mais la jeune fille avait soufflé un mot. Rien qu’un petit mot, c’était déjà mieux que rien du tout. Le Poufsouffle affichage un tout petit sourire.

« De rien. »

Chris remarquait que la jeune fille ne cessait de regarder la porte. Vue l’état se trouvait la Gryffondor, il ne put s’empêche de penser de ce qu’elle a bien pu en durer. Là toute seule sans défense, sans que personne qui ne puisse l’aider. Il a eu une sacrée chance de passer par là. Ses regards changèrent un peu de direction, Chris regardait sur le chien qui protégeait la demoiselle en détresse.

A cet instant la jeune fille reparla de nouveau, le Poufsouffle avait tout son attention sur elle. Il la regardait avec un regard de surpris, mais quelques choses de rassurant. Chris comprenait mieux maintenant, tout ce qui est arrivé à cette Gryffondor… C'était à cause des Serpentards, ces gens-là ne savent pas apprécier d’autres maisons, qu’a eu même. Il éprouvait une profonde colère envers les Serpentards, qu’il ne la montra pas à la jeune fillle.

« Non j’en ai pas croisé… » répondit-il avec une voix calme pour la rassurée encore plus. « Ils doivent être loin à l’heure qu’il est. »

Le Poufsouffle avait une envie, mais une envie de rien de méchant. Une main tenait le ruban d’une couette encore intact, il tira doucement pour qui se défait. La couette de la jeune fille se détache pour laisser tombée sa longue chevelure.

« Je pense que c’est mieux ainsi, que laisser une couette... » dit-il avec douceur, ce qui lui arrivait que rarement. « Je ne veux pas me parait impolie. Puis-je connaître votre nom. »

Encore une fois, il afficha un petit sourire qui montrait plein de compassion pour la jeune fille. Tout sembla un peu étrange d’être aussi attacher à une Gryffondor qui le connait à peine dans ces moment-là. C’était peut-être que pour lui, elle faisait un peu pensée à sa petite sœur, quand son autre frère l’embêtait de trop. Il cessa de penser à sa sœur et regardait toujours la Gryffondor.

« Ils doivent être loin à l’heure qu’il est. »
Sa phrase fut une délivrance. Comme si, grâce à ses dires, il venait de lui permettre de respirer de nouveau. Les liens invisible qui retenaient jusqu'alors sa peur s'envolèrent comme par magie et elle sentit l'air frais s'engouffrer dans ses poumons. Elle se sentait plus légère, moins oppressée. La tranquillité du garçon et la fermeté paisible de ses mots paraissaient l'apaiser. Et ses yeux bleus étaient si hypnotisants qu'elle aurait pu rester des heures à les regarder, oubliant le monde autour. Ce qui d'ailleurs aurait pu arriver s'il n'avait avancé la main vers elle. Dans un mouvement brusque, Ève plaqua ses cheveux sur sa joue scarifiée, de peur qu'il ne s'aperçoive de l'inscription que les Serpentard avaient laissés. La plaie saignait encore et les cheveux s'y collèrent, ce qui lui arrachèrent un sifflement de douleur. A l'évidence, le Poufsouffle n'avait encore rien remarqué et ce fut sur la couette encore intacte que son attention se porta, libérant ses cheveux qui glissèrent sur ses épaules et dans son dos.

Il n'avait fallut que de ce geste pour que son cœur ne s'affole et sonne l'alerte, et Ève se leva pour s'éloigner du jeune homme, abandonnant ses pompons rouge et or sur le sol. Le dégout de s'être fait marqué comme un animal la rongeait de l'intérieur, comme un ver dans une pomme. Personne ne devait le voir! Pas même le plus gentil des garçons! Ou elle en mourrait de honte!

La Gryffondor s'approcha d'un évier mais même avec toute sa volonté, elle ne réussit pas à lever les yeux pour affronter son image dans le miroir qui le surplombait. Elle ne pouvait pas se regarder, pas dans cet état, pas encore... C'est en gardant le dos tourné à son interlocuteur qu'elle lui répondit :

Ève Burton, chef des cheerleader pour les Phoenix.

Une phrase apprise par cœur. Un phrase qui impressionnait toujours les filles et piquait la curiosité des garçons. Une phrase qui annonçait la couleur, forçait le respect et faisait des envieux. Mais dans ce lieu et à ce moment précis, elle ne voulait strictement plus rien dire...

J'avais un entrainement... Commença t-elle avant que les mots ne se coincent dans sa gorge et que les larmes ne se remettent à couler sur ses joues. Pourquoi je suis intervenue, j'aurais du passer mon chemin comme les autres! Mais nan, je voulais encore me faire remarquer, qu'on parle de moi : Ève l'intrépide, Ève la valeureuse! … Ève l'idiote oui... La Sang-de-Bourbe...

Chris la regardait toujours, malgré ce petit mouvement de peur. Cela ne le surprend pas, pas le moindre du monde, il la comprenait très bien. Tant de chose lui était arrivée. Il garda son petit sourire en laissant la jeune fille se lever. Le Poufsouffle restait là un moment, les mains croisées sous le menton.

Quand soudain, il entendit son nom au plus grand complet. Chris était comment dire… content de connaître son nom, aussi étrange que cela lui parait. Il ne comprenait pourquoi était-il content d’entendre le prénom de quelqu’un, peut-être pour ne pas être dans l’ignorance. Ou alors… c’était tout autre chose, qu’il n’ignorait totalement. Le Poufsouffle se lève et se présente à son tour en tournant un peu pour être face à elle. Il ne voyait que du dos, mais cela ne lui gênait pas.

« Enchanté de te connaître Eve. » disait-il d’une voix plein d’assurance et un brin de petite joie. « Mon nom est Christopher Saint-Clair, mais tout le monde m’appelle Chris. »

Une présentation simple et sans complexe. Chris n’était pas du genre à en faire long, au plus court était mieux et rapide. Il se place contre un mur, également un pied qui rejoint aussi le mur. Dans une surprise qu’il n’attendait pas où Eve commence à dévoiler petit à petit de ce qui c’était passé. Au moment où il entendit « La Sang-de-Bourbe... » Chris se redresse, il n’était pas étonner, ni choquer, ni quoi ce soit. Il restait impassible… Qu’elle soit Sang-de-Bourbe ou pas, cela ne lui changeait rien du tout. Il répondit dans une voix de confiant au point de s’étonner lui-même.

« Tu sais quoi… Que tu sois Sang-de-Bourbe, ne me gêne vraiment pas. Tu es, ce que tu es. Je peux te dire, je t’accepte de ce que tu es et je ne vais pas dire que je m’en fiche sincèrement. Au contraire, tu es une personne pleine de courage. »

Une mèche lui tomba devant les yeux, il avait un peu marre de ses cheveux qui ne tenait pas. Il tira son élastique qui le mettait autour de son poignet. Sa chevelure complètement lâcher et irrégulier, ressortait encore plus ses yeux de glaces.

« J’apprécie les gens qui ont dû courage. Excuse-moi si je me répète un peu. Ca me gêne pas que tu sois Sang-de-Bourbe, tu es un humain comme tout le monde. Tu es juste un peu différent, comme beaucoup d’autres personnes. » acheva-t-il avec sourire, plus petit, mais normal.

Le Poufsouffle se demandait ce qui lui arrivait, c’était rare pour lui de se montrer de plus en confiance avec quelqu’un. Ce n’était pas comme si il n’avait jamais confiance en quelqu’un, c’était totalement différent. Lui rebelle et ténébreux, avait du mal à se reconnaître lui-même. Au point de se donner une sacré gifle, si il le voulait. Est-ce à cause de la présence de la Gryffondor, qui ne se montrait pas sur son vrai visage. Ou bien est-ce qu’il était en train de rêvé, mais tout ceci était réelle. Il fallait qu'il se reprenne… facile à dire qu’à faire face à cette charmante demoiselle.

Dire ces mots avait été difficile, comme si finalement elle cautionnait l'attitude de ses agresseurs. Peut-être ces Serpentard n'avaient-ils pas tord ?! Peut-être que sa place n'était pas ici au milieu de sorcier de sang-pur, descendants de grandes lignées. Finchley avait peut-être raison de vouloir créer des classes distinctes afin de séparer les vrais sorciers des enfants de Moldus et de dispenser ces derniers des cours qui demandaient de la dextérité et une certaine maitrise de ses pouvoirs. Elle était l'exemple même de la sorcière incapable de contrôler son don de Métamorphomage.

Ses nerfs tremblaient, elle pouvait le sentir dans ses jambes encore faibles. Eve posa ses mains sur le marbre glacée de chaque coté du lavabo, trouvant un appui pour la soutenir, en revanche elle garda obstinément la tête baissée afin de ne pas affronter la terrible image que lui renvoyait la glace. La voix du Poufsouffle, étonnamment joyeuse dans une telle situation, retentit et elle pu, elle aussi, mettre un prénom sur son visage.

J'aurais préférée te rencontrer dans d'autres circonstances Chris.

De savoir qu'elle avait un échange privilégié avec un garçon doté d'un regard aussi troublant aurait du, ordinairement, la faire sourire ou tout du moins faire scintiller ses yeux. Toutefois la matinée d'aujourd'hui n'avait rien d'ordinaire et la Gryffondor laissa son armada de la séduction au port. Elle entendit Christopher remuer derrière elle et s'attendit à le voir réapparaitre à ses côtés, mais le jeune homme resta à sa place. Le discours qu'il lui tint lui arracha un petit sourire. Il l'a trouvait courageuse mais elle savait que ça n'avait été que de l'inconscience. Dans son malheur, elle avait eu de la chance ; ils auraient pu davantage la briser. La suite la fit carrément rire, un rire anormalement cruel, et elle se retourna vers le jeune homme, une flamme noire dansant dans ses prunelles.

Différente. Si tu savais a quel point! Regarde. . .

Et sous ses yeux, elle se métamorphosa. C'était la première fois qu'elle le faisait devant quelqu'un qui ne faisait pas partie de sa famille car cela lui demandait encore beaucoup de concentration et d'énergie. Mais il l'avait cherché! Ses cheveux remontèrent en boucles dorées le long de ses épaules, ses yeux devinrent d'un vert aussi tendre que la feuille nouvelle, et son visage gagna en rondeurs d'enfants. Face à Chris, se tenait maintenant une fille différente d'Eve même si la copie n'était pas totalement parfaite.

Ça c'est Iris Campbell, une deuxième année de Gryffondor. . . Je peux être qui je veux Christopher mais à leur yeux je resterais toujours une fille de Moldu. Et ils me l'ont affirmer de tel sorte que je ne peux pas l'oublier.

Sur la joue maintenant dégagée et nettoyée de tout sang, le Poufsouffle pouvait clairement lire le message inscrit par les Serpentard. Les coupures, elles, n'avaient pas disparues...

Tout en restant là, contre le mur à l’écouter de manière très attentive. Quand il l’entendit : « J'aurais préférée te rencontrer dans d'autres circonstances Chris. » Il aurait voulu répliquer, mais il ne fit rien. Rencontrer dans d’autres circonstances… Qu’est-ce que ça changerait, peut-être la rencontre ce serai passer autrement. Il n’en pensait pas moins, de tout à façon pour lui, ça aurait été la même chose, enfin ce qu’il croit. Chris n’était pas moins sûr.

Le Poufsouffle regardait à la fois le sol et la fille. Au moment où Eve se retourna, il avait tout son intention sur elle. Mais qu’est-ce qui lui prenait à la fin, tout devenait trop bizarre… Vraiment trop bizarre, il allait se ressaisir d’être celui qui devait être pas autrement. Chris allait dire quelque chose, mais il n’avait pas eu le temps à cause que la Gryffondor se métamorphosait sous yeux. Elle n’était plus Eve, mais une autre personne…

La réaction de Chris n’était pas étonné, ni surprise, ni que soit d’autre. Il était normal, mais un petit coup de… lunatique montra un petit sourire amuser, à la fois sadique et rebelle au point de lâcher un petit rire sans rien de méchant. Il trouvait très amusant ce petit jeu, même ça ne l’ait pas du tout, mais pour lui… Oui ça l’ait…

« Bien quoi soit devenue une autre personne tu resteras… Toujours Eve, et pas Iris, même ta métamorphose que tu maîtrises. » répondit-il, d’une voix chaufrettant (J’arrive pas à avoir la bonne orthographe u_u, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire.) Chris redressa, le pied quitte le mur et commença s’approcher de la fille. « Qui tu veux peut-être, mais pas avec moi… Moldu, oui et ceux qui l’ont affirmer, les Serpentards. »

Arrivé près de Eve, qui pour lui restera toujours Eve et pas autrement. Il continua à avancer en insistant à la fille à reculer. La gryffondor était contre le mur maintenant, Chris place ses deux mains sur le mur entre la fille. Il la tenait comme une prisonnière, mais le Poufsouffle n’allait lui faire aucun mal. Il la regardait bien droit dans les yeux.

« Les Serpentards sont des idiots, ils pensent qu’à eux… Je peux te dire une chose, même si je n’en sais rien, si il y en a ou pas. Enfin bref, il se peut qu’il est parmi des Serpendarts qui sont comme toi… Un simple Moldu, il fait tout pour cacher… Alors imagine si les Serpendarts apprenaient, ce serait un énorme calvaire pour ce Moldu. Encore bien pire que toi. »

Le Poufsouffle se montrait... enfin son côte rebelle qu'il était depuis toujours. Malgré qu’il voyait le message inscrit sur le visage de la Gryffondor. Il hésitait de toucher les coupures ou une autre option. Chris choisit l’autre option, il s’approcha un peu du visage d’Eve… Il souffla très légèrement sur les coupures qui risquait de piquer un peu, pour aider un peu à cicatriser ou à disparait peu l’importait. Il le faisait souvent avec sa sœur à souffler sur ses blessures, c’était un des secrets que Chris gardait pour lui bien au fond de lui.

(J'espère que tu n'auras pas trop peur de moi Mr.Red

)

Le Poufsouffle ne lui avait pas fait peur, pas vraiment, mais il l'avait profondément mise mal à l'aise. A tel point que ses joues étaient devenues rouges comme des pivoines et qu'elle s'était immédiatement dé-métamorphosée, retrouvant sa véritable apparence. Elle avait pensé qu'il arrêterait d'avancer une fois qu'il serait à ses côtés mais, il avait continué, l'obligeant à reculer jusqu'à ce que son dos heurte le mur. Les grands bras de Christopher s'étaient posés sur la pierre, de chaque côté de la Gryffondor et l'empêchait de partir. Les incroyables yeux bleus se plongèrent dans les siens et le jeune garçon parla d'une voix intensément grave. Cette scène, elle l'avait vu des dizaines de fois dans les films d'adolescente qu'elle regardait en boucle avec sa sœur : le moment ou le bel inconnu réconfortait la triste fille. Et elle avait, de tout son cœur, souhaitée vivre la même chose parce que c'était terriblement romantique.

Quand il rapprocha son visage, la belle brunette sentit son cœur s'emballer et son cerveau se mit à fonctionner à toute allure. Et s'il l'embrassait, fallait-elle qu'elle le repousse ou au contraire qu'elle l'embrasse aussi ? Et si, au contraire, il attendait que ce soit elle qui fasse le premier pas ? Et si, en fait, il n'avait pas du tout l'intention de l'embrasser et qu'elle allait commettre une énorme boulette en posant ses lèvres sur les siennes ? Et si, et si, et si ?

Faire sa coquette avec les garçons, roucouler sans rien de sérieux, ne lui posait aucun soucis car ce n'était qu'un jeu d'adolescente dont elle ne mesurait pas véritablement l'importance. Mais là, elle ne faisait plus la malicieuse parce que, face à Christopher, elle n'en menait pas large. Finalement, elle était bien trop paralysée pour faire quoique ce soit et, tel un faon prit au piège, elle se contenta d'ouvrir de grand yeux innocent et d'attendre.

Le souffle chaud du garçon sur ses coupures la fit rougir encore plus. Elle était convaincue qu'il pouvait entendre son cœur galoper dans sa poitrine tellement les battements résonnaient fort dans sa tête. Mince, à quoi Christopher jouait-il ? Ils ne se connaissaient même pas !

Tu as raison. Concéda t-elle dans un sourire figé. Je ne devrais pas pleurer sur mon sort, il y a bien plus mal loti que moi... Liam par exemple, il s'est fait violemment casser la figure par Shane... puis regardes, Samuel s'est fait virer de l'équipe des pompon girls de Serpentard ce qui, entre nous est tout à fait normal parce que les cheerleeders sont là pour encourager les joueurs et lui bah... il n'a pas trop le profil quoi ! Et puis y'a Lynn qui elle en est amoureuse. Et Liberty qui est partagée entre Gaëlys et Zachary...

Oui, elle racontait n'importe quoi. Elle était totalement hors-sujet. Mais il fallait absolument qu'elle parle, quitte à passer pour une vraie pipelette - ce qu'elle était - pour chasser le trouble qui l'avait soudainement envahit.

C'est vraiment pas la joie en ce moment. On dirait qu'une malédiction a frappée Poudlard. Fit-elle plus pour elle-même que pour Chris.

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