A mi chemin du terrain de quidditch

[Venant d'aucun topic]

Le bordel. Sa tête etait remplie d'un incommensurable bordel sans nom où tout se mêlait et s'emmêlait. D'abord il y avait eu sa rencontre avec Elian Parker de Serdaigle qu'il connaissait de vue uniquement avant cette fameuse heure d'étude où tout avait dérapé. Il s'était créé depuis en lui une espece de tourbillon où différents sentiments se mélangeaient au point de ne plus rien y comprendre : enthousiasme, surprise, interet, angoisse, honte aussi..

Ensuite il y avait cette discusson qu'il avait surpris entre les tableaux dans le couloir juste après que son monde se retrouve cul par dessus tête. Les tableaux qui risquaient de lui faire avoir de gros, de très gros problèmes si ils ne tenaient pas leur langue. Et quel interet avaient-ils à la tenir finalement?

Puis il y avait cette potion de malheur dont il fallait qu'il se sorte sans en trouver la force, et pour ce probleme, il ne savait pas du tout vers qui se tourner malgré les insistances de Julien.

Julien.

Ce qui ramenait une fois de plus vers Elian, son petit ami allait surement mal réagir si il apprenait ce qui s'était passé entre eux et ce meme si la responsabilité de Sam etait la moindre des deux.
Sans en etre conscient, Sam passa son doigt sur la fine cicatrice qui barrait sa joue suite à l'agression du maudit gryffondor dans le parc. Cela ne remontait pas a plus d'une quinzaine de minutes et son menton résonnait encore de la douleur du choc du harnais. Et Elian qui avait fui. Le laissant là avec ses questions, ses réflexions et l'horrible sensation d'avoir blessé celui qui aurait pu devenir son ami.

Alors qu'il remontait vers le château, Samuel ne prêtait pas attention aux autres élèves alentours. Ce qui fit qu'il ne vit pas la préfète des Gryffondor qui remontait elle aussi vers le château depuis un autre coin du parc. Si il avait été dans son etat normal, il l'aurait repérée et attendue en voyant son air préoccupé. Mais il ne voyait que le noeud inextricable à l'intérieur de sa tete.

[ >> Sans un regard en arrière...]

Sylvaen remontait vers le Chateau en courant, les yeux fixés au sol. Rien d'étonnant donc a ce qu'elle ne voit pas Samuel et le percute relativement violemment. Assez tout du moins pour se retrouver projetée en arrière et heurter le sol sans douceur, se tordant un poignet au passage, dans un réflexe pour se rattraper. Elle s'en rendit a peine compte, levant un regard qui tendait plus vers le gris acier que vers son bleu habituel vers l'autre élève.

Elle s'apprétait a lancer une réplique à l'autre lorsqu'elle reconnu le Serpentard. La réplique en question mourru avant meme de naitre, et la Préfète de Gryffondor resta assise au sol en silence, la machoire serrée. Elle fini par baisser les yeux, laissant ses cheveux retomber vers l'avant, lui dissimulant en partie le visage, et murmura un "désolée"

Toute sa rage était retombée aussi vite qu'elle était venue, et la jeune fille se sentait soudain fatiguée. Fatiguée de s'expliquer, fatiguée de faire des efforts, fatiguée de ne pas être comprise, fatiguée d'entendre des louanges sur son pere...

Le choc surprit Samuel qui fut lui aussi projeté en arriere mais sans chuter, soit pas bon réflexe soit par coup de chance. une réplique cinglante avait failli franchir ses levres mais il n'eut que le temps de souffler d'agacement avant de se rendre compte de qui etait par terre, visiblement sonnée par leur rencontre relativement violente.

La préfète des lions etait assise dans l'herbe, sa jupe remontée haut sur ses cuisses et, le visgae caché par le rideau de ses cheveux, elle massait son poignet. Un vague "désolée" monta jusqu'à lui. C'était bien la première fois qu'il voyait Sylvaen comme ça. Il valait mieux pour un certain capitaine de quidditch que ce ne soit pas sa faute si son amie etait dans cet etat.

Le serpentard s'approcha de son amie et la prit par le bras et la taille pour l'aider à se relever.

"Hey.. ça va Syl? ... Shuis désolé j t ai vraiment pas vue.. Syl? "

Une fois la jeune fille debout, le couetté passa sa main sur sa joue, la debarrassant des meches noires qui venaient la cacher. Doucement il lui releva le menton.

"Ca va? "

La jeune fille se laissa relever, s’aidant de la prise que lui offrait son ami. Elle secoua doucement la tête de droite a gauche, le regard toujours fixé sur le sol. Elle aurait simplement voulu lui dire que ce n’était pas grave, qu’il n’y était pour rien, et puis qu’elle ne s’était même pas vraiment fait mal…

Et puis Sam lui releva doucement le visage en lui demandant calmement si ca allait. Et tous les « oui ca va ne t’inquiètes pas » s’évanouirent dans la nature. Faisant un pas en avant, la Préfète des Lions vint poser le front contre l’épaule de son ami et répondit dans un murmure.

"Non… Je suis si fatiguée Sam"

Ajouta t’elle dans un sanglot discret.

"Mais dis moi que ca va aller mieux, même si ce n’est pas vrai. Peut être que j’y croirais un peu alors. "

Elle pleurait. Il sentait sa poitrine se soulever douloureusement contre lui, il sentait les larmes mouiller peu à peu sa chemise. Décontenancé, Samuel entoura gauchement la préfète des lions de ses longs bras, appuyant un peu sur sa nuque pour lui faire mettre le nez dans son cou. Ses doigts dans ses cheveux d'ébène, son souffle dans son oreille, il lui parla doucement.

"Oui ça va aller mieux parce que on est tous là et moi le premier pour être près de toi quoiqu'il arrive. Il y a des moment où on ne peut pas tout régler tout seul et je sais bien de quoi je parle crois moi... Il faut que tu aies confiance en moi Syl.."

Samuel savait pourtant que ces derniers temps, il était difficile de lui faire confiance. Cette fichue potion avait fait de lui un être imprévisible et violent. Beaucoup s'étaient écartés de lui et il ne pouvait pas leur en vouloir. Mais il venait de prendre les choses en mains grâce à Julien et Lynn et esperait qu'il n'était pas trop tard.

Ses soucis n'étaient pourtant la papriorité pour le moment. Le Serpentard connaissait Sylvaen depuis 6 ans maintenant mais la jeune fille fragile qu'il tenait serré contre lui n'avait plus rien à voir avec la préfète aux épaules solides et au calme olympien qu'il connaissait.

Sa main droite caressait son dos, la gauche s'était glissée dans sa nuqe, sa voix se faisait un nid dans son oreille.

"Dis moi ce qui se passe... C'est Cornwell qui te fait mal comme ça? .. Ou alors.. Cet imbécile de Keryann qui n'a toujours pas vu quelle fille exceptionnelle tu es?"

Loin d'imaginer qu'il etait complètement à côté de la plaque, Samuel échaffaudait déjà des plans pour faire comprendre aux deux joueurs de quidditch le mal qu'il faisaient à sa Gryffondor préférée et pour le leur faire regretter.

Sylvaen se laissa attirer tout contre son ami, enfoui son nez dans son cou, étouffant ses sanglots discrets contre l'épaule du Serpentard. Elle qui d'ordinaire détestait montrer la moindre faiblesse, elle qui avait apprit au cours des années a toujours se montrer calme et à l'écoute des autres, elle s'autorisait - enfin - à demander du soutient.

Le murmure de Sam au creux de son oreille la calma un peu. Elle noua les bras autour de sa taille, cherchant encore un peu plus de réconfort dans cette étreinte amicale. La main qui caressait son dos fit qu'elle se détendit. POur un peu elle aurait vraiment cru que tout allait s'arranger, que tout allait aller mieux, juste parce qu'il le disait.

Elle secoua la tête de droite a gauche avant de répondre tout aussi doucement, mais d'une voix un peu plus assurée.

"Non, non... Ils n'y sont pour rien. C'est..."

Elle s'interrompit un instant. Dire simplement "mon père" aurait parut totalement futile. Comment expliquer tout ce que celà représentait pour elle, tout ce que ca avait gaché... Comment expliquer qu'en quelques minutes il venait de boulverser l'univers qu'elle s'était construit en six ans a Poudlard.

Le doux contact des bras de Sylvaen sur sa taille lui lui venir un sourire. Elle n'allait peut etre pas bien mais elle acceptait son réconfort, son aide, et ça c'était déjà un pas. Elle avait commencé de lui dire ce qui se passait mais sa voix s'était éteinte. Il allait essayer de lui faire continuer sa phrase interrompue lorsqu'une main vint de poser sur son epaule et le fit se figer.

La voix qui s'éleva alors aurait pu etre celle de Matthew Rogue, froide et calme, aussi dure qu'un cristal de roche. Mais les mots ne collaient pas avec le maître des potions.
Sa fille?

Samuel lâcha Sylvaen pour se retourner et se trouver nez à nez avec un homme de large carrure et haute stature au regard aussi dur que son ton. Il lui fallut juste un temps pour faire le lien entre ce qu'il voyait, les mots qu'il avait entendus et l'humeur de la jeune fille qu'il tenait dans ses bras quelques minutes auparavant. Il etait face au père de Sylvaen. Qu'est ce que ce bonhomme faisait là? Qu'est ce qu'il avait bien pu dire ou faire à sa préfète de fille pour qu'elle soit aussi déprimée.

Sans baisser le nez, décidé à ne pas se laisser impressionner par cet homme malgré son imposante prestance, Samuel répondit poliment mais fermement.

"Je ne sais pas ce que vous imaginez monsieur, mais je ne faisais que consoler mon amie. Apparemment quelque chose ou quelqu'un lui a fait perdre son joli sourire. Je m'appelle Samuel Gamegie, ravi de vous rencontrer monsieur Danselune."

Le jeune serpentard avait tendu vers l'homme une main qu'aucun tremblement n'agitait bien qu'il sache, pour en avoir souvent parlé avec Sylvaen, que son père avait une profonde aversion pour les ressortissants de la maison au serpent.
Qu'est ce que cet imbécile faisait à Poudlard?

Sylvaen n'eut pas besoin de trouver les mots, la suite des evenements parla pour elle. Le nez enfouit sontre l'épaule de Sam, la jeune fille n'avait pas vu approcher son père. Elle sursauta presque lorsque la voix de celui ci claqua, lourde de colère. Elle s'écarta instinctivement de Samuel. Le réconfort qu'elle aviat trouvé dans les bras de ce dernier avait été de courte durée, et elle crispa involontairement les épaules, baissant les yeux, prete a subir la colère qui allait sans aucune doute suivre.

La Prefete bloqua sa respiration lorsque Sam répondit d'une voix calme, allant jusqu'a tendre la main à Audric. Ce n'était pas a lui d'affronter la tempête qui allait suivre, il n'avait somme toute pas grand chose a voir dans l'histoire, et c'était a cause d'elle qu'il se retrouvait dans cette situation. Avalant douloureusement sa salive, la jeune fille releva les yeux et s'avança, se mettant au niveau de son ami.

"Merci Sam."

dit elle avec un petit sourire avant d'ajouter :

"Tu voulais me voir papa ?"

La voix était basse mais ferme.

Le père Danselune avait l'air aussi aimable et avenant qu'une armée de trolls un jour de disette. Pourtant Sam ne cilla pas lorsque l'affreux tyran lui broya la main dans une pince de fer digne du plus metallique des alchimistes mais là je m'égare...

Samuel donc, ne baissa pas les yeux et encaissa l'insulte polie qui lui arriva en pleine face. Il y répondit meme en gardant son calme, ce qui etait plutot rare ces derniers temps.

"Si le respect, la politesse et la franchise sont pour vous synonyme de présomption alors oui je suis fier d'etre un digne représentant de Serpentard monsieur."

Durant cet echange de politesse, Sylvaen s'était rapprochée, revenant à la hauteur du couetté. Elle avait l'air de vouloir affronter la colere de son père et pour avoir longtemps vecu dans la terreur du sien, Samuel savait ce que cet effort coûtait à la jeune fille. Il aurait bien voulu l'aider, mais il sentait que c'etait à elle de régler ce problème. Il se contenta juste d'une legere caresse sur la main de la préfète pour lui signifier sa présence à ses côtés et ses encouragements.

Puis l'infect parla et ce qu'il dit claqua dans le silence. Il voulait l'emmener tout de suite? Mais et la fin d'année? Il n'avait pas le droit de faire ça ! ... Pourtant... Sam regarda Sylvaen, attendant de voir si elle allait s'incliner ou riposter.