Dans un des rayonnages de la section Histoire de la Magie

C'est un Sam, le nez en l'air, que le digne préfet de Serdaigle faillit bousculer. Le serpentard, donc, avait le nez en l'air, comme la plupart des élèves qui venaient dans cette bibilothèque, chacun cherchant son livre dans les étagères supérieures avant de fouiller dans celles du bas, comme si la probabilité qu'il fut en haut était plus grande qu'il fut en bas. Peut etre aussi parce que ce que l'on cherchait depuis des heures semblait un Graal perché dans les hauteurs divines.

Mais le Sam, malgré sa haute taille, avait le nez peut etre encore plus en l'air que les autres étudiants. En équilibre précaire sur la pointe des pieds, il semblait regarder au dessus de la derniere étagère. Il sauta meme à plusieurs reprises, comme pour voir l'invisible, sans succès cependant.

Mais revenons au début de ce si beau samedi. Samedi matin faisant suite à une longue semaine de cours. Samedi matin où on pouvait faire une grasse matinée bien méritée et passer le reste de la journée à dormir, manger et lézarder dans le parc sous les rayons du soleiol encore chaud de septembre.
Samedi matin où Samuel avait été réveillé avant 7 heures par des braillements issus du dortoir des filles -_-
Samedi matin où on avait piqué le dernier croissant juste sous son nez -_-
Samedi matin où il devait sonder les strates de la bibliothèque pour trouver un livre sur "le role des hautes autorités magiques lors de la chasse aux sorcières du Moyen Age" -_-
Comme si ça pouvait interesser quelqu'un d'autre que le couillon qui avait écrit le livre -_-

C'est donc avec une motivation à la mesure de son amour pour Baker qu'il était venu, en ce lieu poussièreux - des coups à mourir d'une crise d'éternuements - pour chercher ce fichu bouquin. Alors qu'il errait dans le rayonnage d'étude des moldus, il avait détecté un étrange mouvement sur le haut des rayonnages... Mouvement accompagné d'un bruit tenu qu'il avait suivi, essayant de se prouver qu'il n'avait pas eu des visions, pour finir par se retrouver dans le rayonnage d'histoire de la magie et à moitié dans les bras de Hiyo.

Surpris, le couetté recula d'un pas en bafouillant des excuses que lui meme entendait à peine. Décidément le grand serdaigle continuait à lui faire perdre ses moyens. Il réussit cependant à formuler une phrase qui resterait surement dans les annales de Poudlard.

"J'ai vu un lapin °_° "

Hiyo adressa un grand sourire au Serpentard, balayant ses excuses d'un revers de main.

"Ce n'est rien, je ne regardais pas où j'allais... C'est de ma faute."

Le jeune homme haussa ensuite les sourcils aux paroles que prononça Sam ensuite, retenant difficilement un rire.

"Un... lapin ? Ici ?"

Hiyo parcourut le rayonnage des yeux, rayonnage parfaitement vide, mis à part les deux élèves et la pile de livres flottant toujours juste derrière le Préfet de Serdaigle. Il demanda ensuite, d'un ton qui montrait qu'il tentait tout de même de prendre le couetté au sérieux :

"Hum, tu l'as vu où ce lapin ? Il ressemblait à quoi ? C'est ennuyeux tout de même il ne faudrait pas qu'il détériore les livres..."

Le jeune homme aux yeux améthystes prenait toujours le parti de croire les gens, jusqu'à ce qu'il puisse prouver d'une manière ou d'une autre qu'ils avaient tort... De plus, Sam n'était pas connu comme un affabulateur, contrairement à certains. Et enfin, dans cette école, il pouvait se passer à peu près n'importe quoi... Alors un lapin dans une bibliothèque, après tout, ce n'était pas si impossible que ça...

La voix du beau Hiyo s'épanouit dans l'atmosphère feutrée de la bibliothèque, provocant mille picotements sur la nuque du serpentard qui pour un peu en aurait oublié son lapin. C'était impossible que ce mec là n'ait pas du sang vélane comme Keryann... Ou alors, Sam n'imaginait même pas ce que ca serait si il en avait *_*

Toujours est-il que le préfet des piafs semblait le croire et cherchait du regard, du haut de ses quelques centimètres de plus que lui, un quelconque mouvement au dessus des étagères. Sam opina du chef et répondit d'une voix rendue chuchottante.

"J'l'ai vu au rayon des moldus... Il me guettait de la haut, pis d'un coup, il a disparu ! Il est comme ça .. à peu pres .." Samuel écarta ses mains d'un bon demi mètre " Et il a des oreilles super longues ! "

D'un geste désinvolte, le serpentard poussa la pile flottante de livres pour la dépasser et continuer de chercher lorsque soudain, quelque chose bondit juste devant lui - il sentit le souffle du déplacement d'air sur son visage - pour atterrir à à peine un mètre devant ses pieds. Surpris et effrayé, Sam bondit en arrière avec un cri strident et attrapa Hiyo par la taille, se serrant contre lui, la tete appuyée contre son insigne de préfet et les yeux hermetiquement fermés.

" QUESSEKSSA??? >.< "

Hiyo interrompit sa recherche le temps de regarder Samuel lui décrire l'animal et de hausser les sourcils.

"Aussi gros que ça ? Mais ce n'est pas un lapin ça... c'est... c'est... un monstre !"

Le jeune homme marque une pause, songeur, avant d'ajouter :

"Et comment il est monté là haut ?"

Hiyo avait reporté son regard améthyste sur le haut des étagère, mais il n'eut pas le temps de s'attarder sur cette question car Sam lui sauta littéralement dessus, le faisant sursauter par la même occasion. C'est avec une certaine gène qu'il se rendit compte qu'il serrait le Serpentard contre lui et il relâcha son étreinte pour chercher ce qui avait effrayé le couetté à ce point, bien que Samuel, lui, restait hermétiquement collé à lui, les yeux fermés.

Ses yeux se posèrent alors sur ce qui avait effrayé le Serpentard, et il haussa les sourcils. C'était...

... Un gros lièvre.

Un lièvre aux très longues oreilles qui avait atterrit avec un POF sonore et semblait humer l'air de son nez gigotant comme on hume le fumet d'une brioche au four en se demandant ce qui peut sentir si bon. Ce lièvre, Sam ne le connaissait pas, mais même si ça avait été le cas, il ne le voyait pas, bien trop occupé à se cacher dans la chemise de Hiyo au point même de ne pas s'être rendu compte, ni avoir apprécié, le fait que le préfet des aigles l'avait un instant serré dans ses bras.
Lui par contre ne se gênait pas pour faire durer le câlin forcé. Comme tout bon serpentard, qui aurait vendu père et mère - enfin plutôt père en ce qui concernait Sam mais ça c'est une autre histoire - il contourna le préfet sans le lâcher, se serrant cette fois contre son dos, les bras toujours scellés autour de sa taille, le mettant ainsi entre lui et le monstre. Comme rien ne se passait , Salm risqua un coup d'oeil sur le côté du bras droit de son bouclier vivant pour voir ..

Un lièvre...
Un lièvre de belle taille... Mais qui ne semblait manifester aucune agressivité...

Sam relâcha donc le beau préfet et vint se placer à ses côtés.


"Tu vois que y'avait bien un lapin. "

Il s'accroupit, couette sur l'épaule et avança sa main vers le museau humant, ses doigts bougeant doucement et sa bouche produisant un son qu'on utilisait d'habitude pour appeler un chat.

"Petit, petit.. viens..."

Puis l'image d'un lièvre adorable, se changeant en monstre à la bouche remplie de triple rangées de dents acérées qui lui arrachait la main et l'avant bras lui vint à l'esprit. Ni une, ni deux, Sam se releva et reprit Hiyo comme bouclier. Ses mains sur les hanches du serdaigle, il dit simplement.

"Vas-y toi..."

Hiyo regardait le lièvre avec perplexité. D'où cet animal pouvait-il bien sortir ? Il sentait Sam se glisser dans son dos et lui lança un regard rapide pour esquisser un sourire amusé en le voyant regarder prudemment sur le côté l'animal qui était apparu devant eux. Puis il l'observa, curieux, quand il s'en approcha pour l'inciter à venir vers eux. Il ne sut pas ce qui passa soudain dans l'esprit du Serpentard pour le faire bondir ainsi et se réfugier derrière lui, l'utilisant comme bouclier, mais à l'évidence cela lui laissait la tâche d'amadouer la bête, ce qu'il avait autant envie de faire que de... se retrouver réparti chez les serpents par exemple...

« Eh bien, Samuel, tu as peur d'un lapin ? » demanda-t-il dans un sourire qui se voulait mi-amusé, mi-sympathique.

Quoi qu'il en soit, il n'avait apparemment plus trop de choix. Le lapin n'avait pas l'air agressif, le Préfet s'approcha donc, s'abaissant comme Sam l'avait fait un peu plus tôt pour avancer sa main doucement, en un geste qu'il espérait doux, il ne fallait pas que le lièvre décampe ! Il ne manquerait plus qu'ils se retrouvent tous les deux à le traquer dans toute la bibliothèque...

Dans le même temps, le jeune homme aux yeux améthyste faisait lentement glisser sa main libre vers sa baguette qu'il avait rangée dans la poche arrière de son pantalon...

Tandis que Hiyo pliait ses longues jambes souplement en déployant des trésors de lenteur, Sam recula d'un pas, prudent. Ce qui ne l'empêcha pas de répondre à la pique que le préfet des aigles lui avait lancée, mi figue mi raisin.

"Non j'ai pas peur des lapins d'habitude, mais à Poudlard un lapin n'est pas forcément un lapin ! Et puis excuse moi mais il est plutôt gros ce lapin ! Et puis en plus j'ai pas ma baguette ! Et puis j'ai pas peur je suis juste prudent."

Et pendant qu'il se défendait, faisant preuve d'autant de mauvaise foi que de couardise, il regardait Hiyo avancer sa main vers le lièvre.

Le dit lièvre, intéressé par cette chose parfumée qui s'en venait vers lui, avait tendu son nez frémissant et tentait de reconnaitre l'étrange animal qui venait à sa rencontre.
Couleur : inconnue
Odeur : inconnue
Son : inconnu.
Trop d'inconnues pour un sage lièvre. La bouche s'ouvrit rapidement et les incisives mordirent encore plus rapidement le majeur du préfet avant que, danger oblige, le lièvre ne fasse demi tour pour s'enfuir vers le rayonnage des potions.

"ITAMORDU ! IFOULCAMP !"

La réaction du lapin fut fulgurante et le Préfet de Serdaigle n'eut pas le temps de retirer ses doigts avant que les dent ne viennent s'enfoncer profondément dedans. Il poussa un cri étouffé alors que son autre main atteignait sa baguette et la brandissait vers la créature qui détalait déjà vers le rayonnage des potions. Inutile de lancer un sort à la va-vite, il risquait trop de faire plus de dégâts que de bien. Il se releva en regardant ses doigts qui saignaient à profusions et maugréa :

"Saleté de bestiole... Par Merlin, il a des dents d'au moins cinq centimètres de long c'est pas possible !"

Il agita sa baguette quelques instants au dessus de sa main et la blessure disparut aussi bien que la douleur et il n'eut plus qu'à essuyer le sang avec un mouchoir en tissu tiré de sa poche. Il le rangea ensuite avant de se tourner vers Samuel.

"Tu avais raison de te méfier, je ne sais pas d'où il sort mais il a l'air sauvage... On part à la chasse au lapin..."

Il ajouta tout de même :

"On ne fait pas trop de bruit, sinon la bibliothécaire va rappliquer..."

Il désigna les rayonnages un peu plus loin :

"Il est parti par là, vers les Potions. Une fois qu'on la repéré, on se sépare et on l'encercle, et on l'immobilise avec un sort. D'accord ? Et on vise ! Pas question de toucher une bibliothèque !"

Des étoiles.
C'étaient bien des étoiles qui brillaient dans les yeux de Samuel tandis qu'il regardait le valeureux et courageux préfet de Serdaigle soigner si bravement sa blessure.
A peine une plainte, aucun signe de sang froid perdu... Si Sam avait été mordu, sûr qu'il aurait pesté, hurlé, et couru comme un damné après ce fichu lapin. Mais non, Hiyo restait zen et, tandis que son doigt se régénérait rapidement, il mettait déjà un plan au point.

Tout à sa contemplation, Sam réagit à un mot : sort.

"Quoi? Un sort? mais... enfin... Je peux pas... je suis... enfin... j'ai pas ma baguette ! Et puis... je sais je le coince et tu lui jettes un sort! Ok? Ca sera mieux comme ça! "

Et pour sûr, ça serait mieux ! A moins qu'Hiyo ait envie de ressembler à un troll, de perdre ses jolis cheveux, ou de se retrouver avec une jambe en mousse, mieux valait ne pas demander à Samuel de jeter un sort. Mais cela le serpentard ne s'en vantait pas.

Il partit donc sans attendre à la chasse au lapin. Le lièvre avait tourné à gauche dans le rayon des potions et, à pas de loup, Samuel le suivi. Il le trouva en train de renifler un livre relié de cuir d'une étrange couleur fauve ondulante. Il fit signe à Hiyo et fit demi tour, pour emprunter le rayon de botanique et ainsi revenir dans les potions en coinçant le lièvre entre Hiyo et lui. Il s'approcha doucement.
Sentant quelque chose approcher, le lapin se redressa sur ses pattes arrières avant de se rendre compte qu'il était pris en tenailles. Aussitôt, il bondit vers le rayonnage, espérant trouver un trou suffisamment large pour s'y faufiler. Mais il ne fut pas le seul à bondir, Sam se jeta en avant tel un gardien de foot moldu et l'attrapa à pleines mains.

Il aurait bien poussé un cri de joie s'il n'avait senti le sort lancé par Hiyo heurter son dos de plein fouet.

Hiyo regarda le Serpentard avec étonnement lorsque celui-ci parut gêné à l'idée de devoir lancer un sort, avant de dire qu'il n'avait pas sa baguette. Il haussa ensuite les épaules et suivit Samuel vers le rayonnage des potions où avait fui le lapin. Ils le débusquèrent rapidement et Sam eut la bonne idée de contourner le rayonnage pour le coincer de l'autre côté. Le jeune homme lui adressa silencieusement un signe d'approbation, pouce levé et grand sourire, avant de pointer sa baguette sur le lapin.

L'animal s'aperçut de la manœuvre et tenta de fuir, mais le Serdaigle était rapide et dans l'instant qui suivit il énonça :

"PETRIFICUS TOTALUS !"

Seulement, ce qu'il n'avait pas prévu, c'était que Sam dans son enthousiasme allait oublier le plan et se jeter valeureusement dans la mêlée. Le sort le frappa de plein fouet et l'immobilisa totalement, tandis que le lapin fuyait à toutes pattes sans demander son reste. Le Préfet se précipita vers le couetté pour annuler le charme, murmurant :

"Finite Incantatem."

Penché sur le jeune homme, ses yeux améthyste emplis d'inquiétude, il demanda d'un ton contrit :

"Ça va ? Je suis désolé je n'ai pas vu que tu voulais l'attraper..."

C'était la première fois que Samuel se retrouvait pétrifié sur place. C'était une sensation étonnante. Plus aucune sensation corporelle, comme si tout son corps avait disparu d'un coup, mais que ses autres sens avaient du coup été décuplés. Il avait vu très nettement, comme de plusieurs angles en même temps, Hiyo s'approcher de lui. Il avait ressenti son inquiétude, il avait senti son parfum avec une incroyable intensité et il entendait sa voix comme si elle résonnait à l'intérieur de sa tête.

Puis la sensation disparut. Tout redevint normal et Sam put s'asseoir, heurtant presque Hiyo penché sur lui. Le serpentard porta sa main à l'arrière de sa tête qui avait heurté le sol et qui, sevré de l'effet du sort, se rappelait à sa mémoire de façon lancinante et aiguë.

"Outch... ... Oui ça peut aller... C'est rien... C'est moi qui... IL EST LA !"

Sam voulait pointer le lièvre du doigt mais sans réfléchir, il saisit la baguette que le prefet des aigles tenait encore à la main et jeta un sort d'immobilisation qui heurta le lapin et... l'immobilisa.

Comme en etat de choc, Sam regarda la baguette, puis le lapin, puis la baguette, puis Hiyo, puis le lapin.

"Il est mort?"

Il se leva lentement et s'approcha de l'animal avant de le saisir et de l'approcher de son oreille. Il entendit clairement le son des battements du coeur du lapin et le donna doucement à Hiyo.

"Il est vivant..."

Le regard d'émeraude se posa une fois encore sur la baguette et Samuel répéta comme s'il ne s'adressait à personne d'autre qu'à lui même.

"Il est vivant.. et immobilisé... mon sort a marché... O_O.. MON SORT A MARCHE !! J'AI REUSSI MON SORT ! YOUHOU!"

Et il se mit à danser au milieu des rayonnages, la baguette de Hiyo à la main.