[ Sortie Prè au lard ] Dans la rue

« Maxence, tu m’aurais pas pris mon porte-monnaie ? »
« Pourquoi je l’aurais pris ? »
« Va savoir, je le trouve plus… »
« Espece de tête en l’air va ! »

Un éclat de rire se fit entendre dans la rue qui séparait les boutiques de Pré au lard, des unes et les autres. Charlies avait pris la grande décision de faire partie de cette belle sortit, le soleil brillant de mille feu, la chaleur n’était pas trop étouffante, tout semblait parfait pour une sortie quoi. Mais voilà, maintenant qu’ils sortaient tout deux de zonko, Charlie réalisa que quelque chose manquait dans sa poche arrière de Jeans. Croyant à une mauvaise blague de son frère, Charlie n’y preta pas vraiment attention. De toute façon, Maxence était souvent reconnu pour son mauvais gout dans le côté « c’est une face » et son humour n’était pas mieux.
Haussant donc les épaules, Charlie se remit en chemin, ne sachant plus vraiment ou se rendre cette fois. De toute façon, la moitié des boutiques était remplit d’étudient et y mettre un pied, devenait l’une des plus grandes aventures de leur vie.

« Tu as besoin de quelque chose d’autre, frangin ? »

Charlie releva vivement la tête sous le mot « frangin », un petit sourire en coin, il croisa les bras derrière la tete, tenant quand même son sac d’achat entre son index et le majeur. Qu’il réfléchit… Avait-il besoin de quelque chose d’autre ? Des draguées surprises ? Non, ça il en avait des tonnes et des tonnes … D’ailleurs, il ferait une vente de bonbon dans la salle commune des Gryffondors plus tard dans la soirée… Donc, ça il n’en avait pas besoin. Maintenant, du côté des farces et autres bidules inutiles dans la vie de tout les jours. Ça aussi il en avait assez, trop même … Alors non, surtout qu’ils en sortaient aussi.
Mordillant sa lèvre inférieur, les yeux vers le ciel, le rouquin fronça les sourcils.

« Non je ne vois pa… Oh, mais si, là je vois ! »
« … »

Les deux frères tournèrent la tête vers une boutique de Quidditch. Justement, parlant de Quidditch, lui qui avait fracasser sa dernière batte (toute neuve, qui plus est) devait maintenant s’en procurrer une nouvelle. Sinon, il pourrait facilement être … Hors de l’équipe, bien qu’elle ne fut pas encore complètement. Reste que les entrainements avant quand même lieu, et encore, avec un capitaine comme Zach, il ne pouvait être autrement.
Le pas lent, Charlie s’approcha de la vitrine au moment même ou un large sourire se dessina sur son visage.

« Encore ???? Mince, Late c’est la troisième en même pas deux mois et en plus tu ne fais pas de match encore !»
« Oui, j’ai un bon bras, parait ! »

Maxence leva les yeux vers le ciel, alors que Charlie lui saisit la main.

« Allez, donne mon porte monnaie que je me paie la batte de mes rêves ! ( **)»
« Mais… Puisque je te dis que je ne l’ai pas. »
« … »

Panique…
Si Maxence ne l’avait pas, si lui non plus, si le vendu de chez Zonko ne lui avait pas ramener, cela voudrait donc dire que …

« Chiasse ! On ma piquer mon porte-monnaie ! »

[Hall]

Devant ce même magasin de quidditch, un autre couple un peu différent stationnait, guettant la vitrine avec perplexité.

"Moi j'te dis Sam, on reviendra plus tard hein, c'est pas le moment ..."

Dansant d'un pied sur l'autre, la main dans celle de son grand couetté, le petit rose regardait un groupe en train de se faire virer du magasin. Eux-mêmes s'étaient promenés un peu avant de venir ici, espérant que les gens courraient dans les boutiques au début et que ce serait moins bondé ensuite mais finalement, il y avait toujours autant de monde, que ce soit dehors ou dedans.

Juju poussa un soupir. Heureusement qu'il faisait beau et que le fait de voir Sam plus détendu que depuis de nombreuses semaines le mettait dans une bonne humeur à toutes épreuves. Et ce n'était pas rien dire car Merlin seul sait combien il était rapide à passer du rire à la colère. Le garçon se gratta la tête puis réajusta le sweat qu'il avait enroulé autour de sa taille en attendant. Apercevant du coin de l'oeil les deux frères, il leut adressa une grimace :

"T'façon t'aurais pas pu rentrer, Sweepman pète les plombs, il a foutu un groupe dehors en les traitant de voleurs ._. . Non mais plus ça va, plus il devient barge lui !"

Levant les yeux vers le grand serp qui l'accompagnait, il tira légèrement sur sa manche pour attirer son attention :

"On fait quoi ?"

Des jours qu’il jouait au grand silencieux et qu’il n’était pas sortit de son dortoir. Enfin, presque. Dès qu’il s’agissait des sorties de plein air sous le soleil éclatant, Lyle préférait ne pas trop se montrer afin de ne pas déranger la tranquillité des autres et surtout pour ne pas s’énerver contre tout le monde.

Cependant, il en avait carrément marre de rester dans ce foutu dortoir depuis le début des vacances. C’était vraiment gonflant. Il restait là, assis sur son lit, bouquinant pendant des heures et ne sortant de sa chambre qu’à l’heure des repas.
Mais ce matin là, quand il descendit dans la salle commune, une espèce de macaque dégarnis et complètement ahuri s’était amusé à le chercher, lui poser plein de questions bien personnelles et … Lyle ne l’avait pas supporter et lui avait mis sa main dans la figure.

C’était quand même pas sa faute s’il détestait quand l'été arrivait… fallait pas l’emmerder, point. Et comme il était partit dans son trip, il avait bien besoin de prendre l’air. Mais bon, sortir dans le parc pour voir tous ces gamins hilares et débiles, peu pour lui… C’est pourquoi, la dernière solution qui lui restait : se rendre à Pré-au-Lard.

Quand il allait là bas, il se sentait libre, comme un adulte qui pouvait enfin vivre de lui-même sans dépendre de personne. Quel endroit incroyable tout de même. Et bien qu’il y régnât une ambiance fortement estivale, il s’en fichait, il voulait y aller. Peut être même qu’il aimerait aller à la tête du sanglier ? Ouais, les gens y seraient sûrement moins lourds.

Il fonçât sous la douche, s’habilla en vitesse, revêtant un t-shirt, une chemise et son pull d’élève. Dans un climat pareil, on n’était jamais trop prudent - ce merveilleux soleil pourrait peut être se tirer ? Il faillit s’étrangler en resserrant sa cravate autour du cou, mais ne fit que tirer méchamment sur son piercing à la lèvre.

*Bordel de aïieuh è_é*

Bien remonté, il se glissa dans ses chaussures, enfila sa cape et s’extirpa - non sans précipitations - de sa salle commune. Il avait vraiment l’impression d’étouffer. Bon, il n’était pas en train de nous faire une pseudo-crise-anti-poudlard hein ! Mais bon, n’importe qui serait resté enfermé ainsi pendant des jours aurait eu besoin de sortir. D’ailleurs, il se trouvait vraiment stupide de ne pas l’avoir fait avant. Mais bon, plus têtu qu’un Lyle… durement trouvable !

Il avait deux choix : marcher jusqu’au village ou attendre l’autorisation de prendre une calèche. Dans son cas, la réponse était bien vite trouvée. Il était pressé de s’enfuir, il n’attendrait donc rien du tout. Mains dans les poches, menton en l'air, il grommelait comme un vrai p’tit vieux. Après ces heures de trainassage dans le château, il était devenu complètement mou. Tout ce dont il avait besoin, c’était d’une bonne boisson bien stimulante et d'un ouragan d'eau suffisamment glaciale pour le réveiller de la tête aux pieds. Tss, encore des idées de sado-maso… décidément, on ne le changerait pas c’ui là.

Après vingt bonnes minutes de marche éprouvante, il finit enfin par apercevoir l’entrée de Pré-au-Lard. Il croisa quelques élèves qui, aussi courageux qu’il l’était, avaient décidé de faire le trajet à pieds. Cela dit, il ne leur accorda pas un regard, et le pas bien franc et décidé, il poursuivit son chemin, dont il finit par atteindre le bout.

Sans perdre un instant, il se dirigea vers la tête du sanglier. Il n’avait pas franchement très envie de voir des têtes de sorciers camés, mais le désir de s’éloigner des bébés poudlariens était trop fort. Seulement, le destin en avait décidé autrement. Quand il voulut franchir le seuil du bar, un gros balafré l’en empêcha, lui foutant un bon coup de coudes dans les côtes.
Etouffant un hurlement de douleur, il se releva, tenant ses côtes, grimaçant, ce qui ne le mettait pas à son avantage. Bien, terminées les idéologies macho. Il irait Aux Trois Balais sans rechigner – et demanderait un anti-douleur à Rosmerta x_x.

En marchant dans la rue principale du village de sorcier, son attention fut soudainement attirée par les gérémiades d'un rouquin sappé en Gryffondor - ... décidément quelle chance. En plus, celui ci avait un merveilleux langage « Chiasse ! On ma piquer mon porte-monnaie ! ». Habité d'une soudaine compassion - ou d'un ennui mortel, c'est pareil - pour les lions vulgaires, il s'aprocha des quatres garçons - dont celui au portefeuille volé - et se cola à la vitrine en exclamant des grands "Ohh" et des grands 'Ahh" en regardant le matériel sportif. A vrai dire, lui n'en avait rien à secouer du Quidditch... Mais bon, chacun sa façon de faire des rencontres hein.

Mauvaise nuit. Mauvais réveil. Etrangement, Heather n'avait déjà plus que des flashs de sa matinée. Le réveil, de très mauvais poil, où elle avait décidé qu'elle n'irait pas à la sortie. Puis, en s'habillant, elle a changé d'avis. Puis, la toilette, où non, elle ne le ferait pas. Puis au petit déjeuné, si, elle irait. Elle a regretté sur le chemin mais finalement elle s'amuse assez à l'heure actuelle, fondue dans la masse. Et dire que certains osent la traiter de lunatique.

Elle examina rapidement le petit groupe en sa compagnie. Des Serpentards, principalement. Heather avait toujours eu les verts plus en affection que les Pouf ou les Gryff. Elle considérait que ces derniers se voilent la face par rapport à la vérité des choses, même si pour elle, les méthodes des reptiles étaient ou trop extrêmes ou complètement laxistes. Pour des gens censés utiliser la ruse pour arriver à leur fin, d'après ce qu'elle à pu lire dans l'Histoire de Poudlard, elle les trouvait un tantinet à côté de la plaque.

Et soudain, voilà que le petit groupe s'agite.

Piqué au vif de sa curiosité, Heather se trouva soudain très, très réveillée. Ses yeux se mirent à farfouiller la scène à la recherche d'un détail suspect, de quelque chose qui n'aurait pas dû y être. Quelque part, elle se félicita d'avoir suivit la vielle règle des Nangle qui consiste à dire que le meilleur moyen de ne pas dilapider tout son argent en courses inutiles, c'est de ne pas en emmener. Au moins, elle ne serait pas la cible du pickpocket, elle ! Attention, l'inspectrice Nangle va mener l'enquête ! Elle va fouiller cha…

"OUCH ! Mais qu'est ce que…"

Elle sentit comme un grand pincement désagréable sur la nuque. Elle tâta la zone où elle l'avait senti. Rien. Justement, rien. Pas la chaînette en or du pendentif que ses parents lui avaient offert pour ses dix ans et qu'elle n'enlevait absolument jamais. Alors là, s'en était trop. Si cleptomane il y avait, elle allait le trouver, et lui faire rendre son pendentif. A grand coups de genoux dans le bas ventre s'il le faut. Elle cria, tendu comme un ressort.

"QUE PERSONNE NE BOUGE !"

Réaction stupide, soit, mais instinctive. Si elle avait un tant soit peu d'autorité, elle leur demanderait de vider leur poche. A la place, elle se détendit tout aussi subitement et demanda d'une voix un peu gênée.

"Je ne suis pas la seule à qui il manque subitement quelque chose, hein ?"

S'escrimant à machouiller un caramel sauteur qui bondissait dans sa bouche dès qu'il desserrait les dents, Samuel était bien plus concentré sur le combat qu'il menait contre le bonbon récalcitrant que sur ce que disait Julien ou ce qui se passait autour de lui. Toute son attention etait portée sur la joute infernale qui se deroulait dans sa bouche. Il réussit cependant à coincer la sucrerie entre deux molaires pour répondre d'un air un peu crispé à Julien.

"Oh mais moi j m'en fiche, c'est toi qui voulais de nouveaux gants... on r'viendra t'aleur!"

Rattrapant de justesse le bonbon qui voulait s'enfuir, il referma la bouche comme une huitre et appuya ce qu'il venait de dire d'un grognement et d'un signe de tete vers l'autre coté de la place pour répondre à la question de son petit ami quant à leur prochaine destination.

Son élan fut interrompu par un cri d'une grand poésie et lorsqu'il vit de qui cette jolie expression était sortie, il eut un sourire, sourire de courte durée en comprenant ce qui venait de se passer. Charlie était un gryffondor sympathique, et il était surprenant que quelqu'un lui ait volé son argent. La pensée qu'il l'avait plutot perdu en route semblait plus logique au couetté.

Il allait lui faire part de son doute en meme temps que de le saluer mais des exclamations de joie d'une grande crédibilités l'interrompirent. Il tourna la tete vers celui qui faisait semblant d'etre interessé par la vitrine de quidditch et, faisant un pas pour se rapprocher de lui, il se pencha pour voir à qui il avait à faire. Il n'eut aucun mal à reconnaître le profil sec de Lyle Taylor, un serp de la meme année que lui qui ne lui attirait pas vraiment de sympathie.

"Tu t'interesses au quidditch maintenant Lyle ? .."

Si le garçon s'était appelé Ludovic ou Dimitri, la catastrophe ne serait pas arrivée. Malheureusement pour lui, il s'appellait Lyle.. Essayez donc de prononcer ce prénom sans vous retenir? Que se passe-t-il? Votre bouche s'ouvre en grand...

Samuel sentit avec surprise le caramel prendre appui sur sa machoire du bas pour bondir de sa bouche et il vit le caramel machouillé et humide de salive jaillir vers le serpentard. Attiré par l'interpellation de Sam, celui ci avait tourné son visage vers lui, la bouche encore ouverte de son dernier "aaaaahhh" faussement admiratif et le caramel y atterrit sans hésitation, comme un panier marqué par un joueur de basket particulierement doué.

Effaré Sam se repandit aussitot en excuses tandis que derriere lui, une voix stridente venait de hurler quelque chose que son esprit affolé n'essaya meme pas de comprendre. Il tourna vers Charlie un regard implorant puis chercha la meme aide dans les yeux si bleus de son Juju dont il avait laché la main en essayant en vain de rattraper le caramel fuyard.