Dans les coulisses....

Vanyel ouvrit un œil. Pour le refermer aussitôt. Cela faisait belle lurette qu'il n'avait pas eu un tel mal de crâne. Réflexion faite, il n'avait JAMAIS eu un tel mal de crâne. Tous les Gobelins de Gringotts devait s'être donné rendez-vous quelque part dans sa tête pour faire une fête de tous les diables. A tel point que son lit semblait animé d'une vie propre.

Le Serdaigle fronça les sourcils - ce qui n'arrangea pas la douleur qui lui martelait la tête - et soudain il se souvint. Le bar, William et son ancien ami, et le Pur Feu? Surtout le Pur Feu en fait. Qui expliquait à lui seul pourquoi la tête de Vanyel semblait transformée en boite de nuit pour Gobelins en folie.

Il était pourtant tout a fait clair en sortant de la Tête de Sanglier. S'il avait su que la douce euphorie du soir précédent allait se transformer en CA, il en serait resté à la Bierraubeurre, aucun doute la dessus.

En parlant de lendemain, il allait bien falloir qu'il se lève pour aller en cours. Après un bref instant de réflexion, il se souvint ne pas avoir cours avant le début d'après midi. Plutôt une bonne chose à dire vrai. Ce qui n’empêchait pas qu'il devait se lever. Son mal de tête semblant refluer pour ne laisser qu'un vague mal être, il tenta une seconde ouverture des yeux. Cilla une fois. Deux fois.

Chambre claire, grand lit, couette blanche et noire. Son regard balaya des photos accrochée au mur, vue New York la nuit, groupe de rock sorcier. Son esprit enregistra vaguement ces informations sans même qu'il s'en rende compte. Bon. Il était dans un lit inconnu. Ça c'était clair. Il n'était même pas à Poudlard, c'était tout aussi limpide. Il portait en guise de tenue de nuit un tshirt par dessus son caleçon. Tshirt qui ne lui appartenait pas, pour autant qu'il s'en souvienne.

Et il eu beau réfléchir, il ne voyait ABSOLUMENT pas ou il pouvait bien se trouver.

Du moins jusqu’à ce que la voix de Ian ne résonne depuis la pièce voisine.

« Vanyel ? Tu es réveillé ? Tu devrais te dépêcher il est déjà 9h ! Je te prépare un petit déj rapide ? café ou thé ?»

Il était 9h et Ian ouvrirait le bar d’ici une petite heure, mais il était déjà à l’ouvrage depuis une bonne demi-heure pour tout mettre en place. Tandis qu’un balai nettoyait un coin du sol de la salle, quelques plumeaux enlevait la poussière des poutres au plafond. Ian lui, essayait de réparer un fichu robinet qui s’obstinait à servir de la bière sans mousse et chaude.

« Fichu machin è_é… »

Ian abandonna, essuyant son front et se redressant en plaquant une main sur ses reins douloureux. Même s’il s’entretenait pour garder un corps attractif, Ian était loin d’être sportif et avoir porté Vanyel jusque chez lui , lui avait valu une bonne courbature dans le bas du dos. Il avait trouvé le jeune homme assis près de la fontaine de la place centrale du village, parlant avec une chèvre égarée qui avait mâchouillé un bout de sa cape sans se préoccuper de ce que le pauvre Serdaigle pouvait bien lui raconter. Après maintes négociations pour le faire rentrer au chaud, Ian lui avait jeté un petit sort d’endormissement pour le ramener chez lui où Vanyel avait dormi toute la nuit durant , sa cuite ayant prolongé l’effet du petit sort.

Le froissement d’un drap, quelques pas, des bruits qui semblaient indiquer que le Poudlardien avait enfin reprit pied dans la réalité, avaient fait abandonner son robinet à Ian qui maintenant se dirigeait vers l’arrière du bar. Il traversa la cuisine puis un petit salon avant de pousser une porte de bois sombre.

La tête du jeune barman passa par l’ouverture de la porte :

« T’es réveillé ? Café ou thé ? »

Citation :: « Vanyel ? Tu es réveillé ? Tu devrais te dépêcher il est déjà 9h ! Je te prépare un petit déj rapide ? café ou thé ?»

Voix connue. Hors contexte. Tout a fait hors contexte. A moins que.....

Le cerveau du Serdaigle sembla soudain revendiquer son indépendance, lui proposant tout un tas de raisons pour lesquelles il pouvait se trouver la maintenant tout de suite au réveil, en caleçon et dans un tshirt qui ne lui appartenait PAS, dans un lit qui ne lui appartenait PAS, alors même qu'il avait trop bu le soir précédent et ne se souvenait PAS de la fin de la soirée précédente.

La majorité des raisons en question le firent virer instantanément à un rouge pivoine du meilleur effet. Il bondit hors du lit dans l'intention de se rhabiller illico presto et de disparaitre de la avant d'avoir le temps de réfléchir plus avant. Ou de crever de honte la tout de suite maintenant sur place.

Rien d'étonnant donc à ce qu'il n'entende pas Ian traverser le petit salon (dont il ne gardait pas plus de souvenirs que du reste par ailleurs) pour arriver à la chambre. Avant qu'il ai eu le temps d'enfiler son pantalon qui l'attendait soigneusement posé sur une chaise. Si se retrouver en tenue de nuit devant ses camarades de dortoir avait cessé de le traumatiser quelques années auparavant, se retrouver dans cette situation la maintenant le fit devenir encore plus rouge, si tant est que cela fut possible............

Il parvint tout de même à bafouiller vaguement une réponse ressemblant à thé, pour ce qu'on pouvait en deviner.

Vanyel était bien réveillé. Un sourire vient étirer la jolie bouche de ian devant le spectacle qu’il avait sous les yeux. Le pauvre Vanyel ne semblait véritablement plus savoir où se mettre. Il avait viré au rouge beuglante, tirait sur le tee shirt que Ian lui avait prêté pour dormir comme pour cacher ses cuisses nues, et donnait l’impression de vouloir disparaître sans un terrier de gnome de jardin.
Amusé, Ian décida de jouer un peu… Il avait toujours été taquin ! Plutôt que d’avoir la gentillesse de le laisser se rhabiller, il ouvrit complètement la porte et s’avança, passant tout près du jeune homme, pour aller ouvrir en grand la fenêtre derrière lui.

« Il fait super beau ! Tu as vu ? »

Bien conscient des idées qui pouvaient passer dans la tête de Vanyel quant à la raison de sa présence chez lui et aux activités possible de la nuit, l’ex-Gryffondor quitta la fenêtre pour se rapprocher du pauvre Serdaigle rougissant, qui essayait de se soustraire à la vue des passants, et lui glisser tout contre l’oreille dans un chuchotement léger.

« Quand j’ai fermé le bar hier soir je ne pensais pas passer la nuit en si charmante compagnie… »

Une légère caresse sur les cheveux de Van et Ian reprit la direction de la porte qu’il tint ouverte une minute.

« Je vais préparer le thé, habille toi et rejoins moi Ce tee shirt te va à merveille, tu peux le garder en souvenir si tu veux »

Et il referma la porte, gloussant de son espièglerie. Il compta jusqu’à 3 et rouvrit d’un coup, surprenant une fois de plus Vanyel qui cette fois-ci avait enlevé son tee shirt pour se retrouver en boxer, le pantalon à la main.

« Un sucre ou deux ? »

Ce qui traversait la tête du Serdaigle devait être aussi visible qu'un Troll dans le cachot des potions de Poudlard.... Pas besoin d'être devin pour suivre tout le cheminement de ses pensées de A à Z.

Van se força à prendre une inspiration et à essayer de se détendre un peu - après tout il ne s'était sans doute rien passé, allons donc ce n'était pas le genre de Ian de sauter sur les gens comme ça, et puis il se serait fatalement rappelé quelque chose.... non ?... - tandis que l'es Gryffondor allait à la fenêtre pour en ouvrir en grand les rideaux. Le fait qu'on pu le voir de dehors était bien le dernier de ses soucis à l'instant présent.

Il aurait pu réussir... si le barman n'avait pas choisir le trajet de retour vers lui pour venir lui chuchoter une phrase pleine de sous entendus au creux de l'oreille. La caresse qui suivit, pour aussi légère qu'elle fut, le fit frissonner des pieds à la tête. Il ferma les yeux.

La. Journée. La. Pire. Qu'il. N'aurai. Jamais. Pu. Imaginer.

Le rouge lui était à nouveau monté aux joues, son estomac était définitivement noué, façon marin les nœuds, on ne fait pas les choses à moitié quand on s'appelle Vanyel....

Pourtant lorsque Ian lui dit de s'habiller avant de s'éclipser, il s'exécuta. Cerveau définitivement sur le mode OFF. A tel point que lorsque le barman fit son retour dans la chambre pour lui demander combien il voulait de sucre dans son thé, il répondit machinalement, oubliant qu'il était juste en caleçon :

"Sans sucre, merci"

Avant de retourner a l'enfilage de son pantalon. Il ne put que constater que Ian était repartit vaquer à ses occupations - et à la préparation du petit déjeuner - quand il reporta les yeux vers la porte, vêtu a nouveau de sa tenue du soir précédent. Il sortit de la chambre.

Trouver la salle principale du bar ne fut pas bien compliqué. Ayant récupéré un peu de ses moyens en court de route, Vanyel vint s'assoir sur un des hauts tabourets. Déjà Ian posait sur le comptoir une tasse de thé brûlant et une assiette de ses fameux gâteaux. Le Serdaigle en picora un, les yeux perdu dans le liquide fumant de sa tasse. Il fini par parler, d'une voix presque normale

"J'espère que je ne t'ai pas dérangé hier soir....."

Idiot. Complétement idiot comme phrase, mais il n'avait tout simplement rien d'autre qui lui soit venu à l'esprit.....

Zut.

Son irruption en plein habillage n’avait même pas suscité une quelconque réaction de la part de sa victime du jour. Soit le Serdaigle avait plus d’aplomb qu’il ne l’avait imaginé, soit, au contraire, il avait court-circuité ses circuits avant. Toujours est-il que c’est un peu déçu que Ian regagna son bar, mais son sourire revint aussi rapidement que le soleil après une averse. Un coup de baguette et une tasse atterrit sur le comptoir. Un autre mouvement de poignet et une formule murmurée et l’eau qu’elle contenait se mit à bouillir. Quelques formules plus tard, des gâteaux chauds attendaient dans une assiette à couté du thé parfaitement infusé et un mug de café venait les rejoindre. Vanyel n’allait pas prendre son petit déjeuner seul.

Et en parlant du loup, voilà l’étudiant qui sortait de l’arrière boutique, terminant de nouer sa cravate, sa cape mâchouillée, pendue en travers de son bras. Les cheveux emmêlés, la chemise de travers et froissée, Ian le détailla sans gène, se disant qu’il n’avait jamais remarqué à quel point il pouvait être sexy. Peut être l’effet mauvais garçon qui le changeait tellement du bon fils à sa maman qu’il avait l’habitude de voir. Le visage courroucé de William vint flotter dans son esprit et il lui rétorqua mentalement qu’il avait quand même bien le droit de se rincer l’œil.

« Non pas du tout ! J’ai de la place tu sais et puis tu t’es quasiment endormi tout de suite. Ah làlà, avoir un mec aussi hot dans son lit et ne rien en faire, c’est bien triste… »

La tête posée dans sa main, Ian avait prit un air vraiment désolé mais un clin d’œil mutin mit bientôt fin à sa mise en scène. Il prit une gorgée de café avant de croquer dans un muffin aux airelles.

« Plus sérieusement, tu ne m’as pas dérangé du tout et puis il fallait bien te sauver de cette chèvre Serdaiglivore ! C’est une chèvre qui a grignoté le bout de ta cape… tu vois, ici ? ._. »

Vanyel se passa distraitement une main dans les cheveux, tentant d'y remettre un peu d'ordre. Ne réussissant au final qu'a se donner un air coiffé décoiffé du plus bel effet. Et totalement inconscient de l'allure qu'il pouvait avoir se faisant, et sur laquelle Ian avait sans hésité collé l'étiquette "sexy"

Bref il marcha jusqu'au bar et laissa choir sa cape sur un tabouret tandis qu'il prenait place sur celui d'à côté. L'odeur du thé lui chatouilla agréablement les narines, et il ne résista pas à l'envie d'en prendre une gorgée. Peut être que la boisson brulante allait achever de lui remettre les idées en place.

Ce fut le moment que choisit Ian pour le rassurer quant au fait qu'il ne l'avait pas dérangé du tout... et le qualifier de hot. Vanyel manqua s'étrangler avec sa gorgée de thé - ce qui l'empêcha de virer a nouveau au cramoisie - et se mit a tousser, tentant tant bien que mal de reprendre son souffle.

Autant dire qu'il ne suivit pas trop le reste des paroles du brun. Il parvint tout de même a tourner la tête dans la direction de la cape incriminée, toussant toujours.

D’une main sagement amicale, Ian tapota dans le dos du pauvre hère qui semblait sur le point d’avaler son bulletin de naissance dans sa misérable tasse de thé. Mais après tout, y avait-il plus belle mort pour un anglais que de mourir noyé dans du thé ?

Penché par-dessus le bar, Ian tapotait toujours mais bientôt son mouvement se transforma en une douce caresse en rond sur la cape du joli poudlardien et il se demanda si sa vive rougeur était due à son étouffement, à ce qu’il avait dit pour le chambrer ou à sa douce caresse. Histoire d’en être sûr, il continua un peu.

« Là… Ca va mieux ? … Il y avait d’autres façons de me dire que mon thé était imbuvable tu sais ? Je vais devoir re-nettoyer les sols maintenant… Allez fais pas cette tête je plaisante ! »

Un coup de baguette plus tard, Ian se tartinait un muffin doré d’une épaisse couche de marmelade d’orange. Il avait réintégré sa place derrière son bar et feuilletait la gazette ou els gobelins de la première page semblaient très agités. Le titre criait la crise financière qui frappait le monde sorcier. La filière des objets magiques à base de bois subissait d’énormes augmentations de taxe, mettant l’ensemble du marché sur les dents que ce soit pour els baguettes, les balais et les livres.

« Et ben c’est pas avec tout ça que je vais avoir mon emprunt moi… Tes parents bossent dans quoi Vanyel ? »

L'heure de la plaisanterie était passée et Ian paraissait vraiment son grand âge de 25 ans maintenant qu'il avait retrouvé une attitude sérieuse que les clients du Vif ne voyaient que très rarement. Le muffin, à moitié mangé, était oublié sur la table à côté du journal déplié.

Le barman vint à son aide, lui tapotant le dos d'une main secourable. Vanyel lui en fut reconnaissant et réussit à reprendre son souffle. Jusqu'à ce que le tapotement se transforme soudain en léger mouvement en rond. Rien qu'une façon de s'assurer qu'il avait échappé à l'étouffement, si si, c'était sur et certain. Il prit une longue inspiration.

"Ton thé n'est pas imbuvable, loin de la. Il est excellent"

Le Serdaigle réalisa soudain qu'il avait tout naturellement tutoyé Ian, en réponse au tutoiement de ce dernier. Bon autant continuer sur la lancée maintenant que c'était fait, il aurait sans doute l'air on ne peut plus ridicule en se mettant à lui donner du vous maintenant.

Le temps que ce dernier réintègre sa place en face de Vanyel, ce dernier c'était ressaisit. Il ne c'était apparemment rien passé le soir précédent, si ce n'est qu'il c'était prit la première cuite de sa vie... Autant profiter du petit déjeuner donc. Se redressant sur son tabouret il saisit à son tour un muffin qu'il s'employa à tartiner de confiture d'orange - sa préférée - avant d'en savourer une bouchée.

La question de Ian attira le regard du jeune homme sur le journal dont il lu les gros titres à l'envers avant de répondre, posant son gâteau sur le comptoir.

"Mon père est Juge à la Haute Cour, et ma mère ne travaille pas."

Il montra de sa petite cuillère le journal tenu par Ian.

"C'est sur que ce n'est guère le moment pour les emprunts je le crains. Et je ne pense pas que la situation soit en passe de s'améliorer dans les mois qui viennent, nous auront déjà bien de la chance si cela n'empire pas. C'est à se demander si les nouveaux élèves auront encore des baguettes magiques à la rentrée prochaine"

Oui quand il se lançait Vanyel était tout a fait capable de faire des phrases de plus de 8 mots... Il n'osa toutefois pas demander pour quelle raison le barman voulait un emprunt.

William allait pousser la porte d'entrée du Vif d'ormais la résistance de la poignée fermée stoppa son mouvement.

Il s'était levé tôt ce matin dans l'idée de terminer son portrait. Le dessin au fusain commençait à prendre forme et il comptait le terminer pour l'offrir à son amie très bientôt. Le portrait en buste d'Eléonore Le Viste serait sans doute l'une de ses œuvres les plus réussies. Après avoir légèrement hésité entre un coin calme du parc et un petit déjeuné au vif, il avait passé sa veste et s'était mis en route pour Pré au lard. Sa chemise cartonnée sous le bras et le sourire aux lèvres, il avait traversé le village d'un pas pressé.
Étonné que la porte soit encore close, il plissa les yeux pour jeter un coup d’œil à l'intérieur. Il aperçu Ian en grande discussion avec... Vanyel. Voir le Serdaigle au bar de l'établissement de si bon matin était déjà un fait intriguant. Mais ce qui laissait le Poussoufle particulièrement perplexe était la présence du verrou. Pourquoi était-ils enfermés?

Avant que son esprit ne commence à s’emballer dans une quelconque histoire sans queue ni tête, William tenta d'attirer l'attention des deux jeunes gens. Il prit une courte inspiration et toqua.
Son geste n'eut aucun effet, aucun des deux ne bougea et ne sembla remarquer sa présence.
Il vit Vanyel s'étouffer dans sa tasse de thé et Ian l'aider à reprendre son souffle. Mais lui ne prit pas cette caresse un peu trop longue à son gout comme simple façon de s'assurer qu'il avait échappé à l'étouffement...
L'envie le prit de les planter là et de s'en retourner à Poudlard broyer son moral en solitaire et s'énerver contre son incapacité à entretenir ses relations correctement, mais quelque chose le retint.
Sa main semblant ne plus vouloir lui obéir et agir par elle même, Will toqua une deuxième fois bien plus fort et attendit de nouveau.

Le regard de Ian suivait sans qu’il en ait conscience, le mouvement de la petite cuillère que Vanyel agitait au dessus du journal, ce qui ne l’empêchait pas de l’écouter avec attention. Tout en portant sa tasse à ses lèvres, le barman se faisait la réflexion qu’être juge à la haute cour devait bien rapporter. Il regrettait de ne pas avoir lui aussi un père à la haute cour pour lui avancer l’argent dont il avait besoin plutôt que d’en être réduit à pleurnicher et implorer les banques sorcières… Ces satanés gobelins lui fichaient la trouille depuis tout gosse. Rien que d’y penser le fit frissonner et il détacha enfin son regard de la cuillère.

« Il me semble que le ministère avait parlé d’augmenter les bourses aux familles non ? j’ai rêvé ça ou.. T’as entendu ? »

On aurait dit un choc ou quelque chose qui frappait… et soudain Ian se rendit compte de l’heure.

« Merde j’ai oublié d’ouvrir ! J’ARRIVE ! » cria-t-il à la personne qui avait tambouriné à la porte. Quelques pas et un coup de baguette plus tard, la porte s’ouvrait sur un visiteur inattendu en cette heure matinale. Les yeux de Ian s’écarquillèrent.

« William ?... Qu’est ce que tu fais là si tôt ? … oh làlà ça va pas ? Viens entre, qu’est-ce qui t’arrive ? »

La tronche de dix pieds de long du Poufsouffle n’avait pas échappé au petit Ian qui s’imaginait le pire : une retenue, un accident familial, un problème avec Léo, ou pire…

Vanyel prit une bouchée de son muffin à présent généreusement tartiné de marmelade d'orange amère avant de répondre.

"Oui il en avait été question il y a plusieurs mois de cela mais depuis il me semble que l'on en a plus entendu parler. Il faudrait faire quelques recherches pour savoir ou cela en est, si cette mesure à été approuvée ou non."

Le Serdaigle fut interrompu par la réflexion de Ian. Effectivement maintenant qu'il le disait, il y avait bien eu un bruit...

Avant qu'il pu dire quoi que ce soit le barman c'était levé et était allé ouvrir la porte en catastrophe ou presque, jurant au passage sur le fait qu'il avait oublié d'ouvrir le bar, tout prit dans sa conversation qu'il était.

Laissant toute latitude au propriétaire du Vif d'Or de s'occuper du ou des clients qui s'impatientaient à la porte, il fit grignota un autre morceau de muffin tout en sirotant son thé - il n'avait pas mentit un moment plus tôt, le thé était véritablement excellent.

Will entra et passa devant Ian en tentant de contenir sa mauvaise humeur, un sourire légèrement crispé aux lèvres. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux.

" Tout va bien, grommela-t-il. "

Évitant le regard perplexe du barman, William se dirigea vers le bar. C'était à se demander pourquoi il avait décidé d'entrer finalement, mais maintenant qu'il était là, il fallait agir.
Le Poufsouffle se racla doucement la gorge.

" Désolé de déranger, je venais prendre le petit déjeuner. Je peux m'installer près de toi? "

Même dans la bouderie sa voix restait chaude et posée.
Sans attendre la réponse de Vanyel, il installa ses affaires près de lui mais passa derrière le bar pour se poster à côté de la tasse de Ian. Pour la discrétion c'était loupé: le regard de Ian en disait long, il avait comprit son petit manège.
William jeta un petit regard alentour pour reprendre contenance et repousser sa timidité. Au delà du ridicule de son effronterie, il savait que le barman ne serait pas insensible à son élan de jalousie. Il prit donc le risque de pousser plus loin.

" Alors Vanyel, quoi de neuf ? "

William guetta la réaction de Vanyel du coin de l'oeil. L'ancien Griffon commençait à avoir une influence sur le jeune homme qui n'aurait jamais eu un tel comportement avant leur rencontre...

Tout allait bien ? Ben tiens donc ! Avec une tronche pareille c'est sûr que ça avait l'air d'aller ! Bref... Ian referma la porte en la poussant un peu de l'épaule. L'humidité d'octobre avait fait gonfler le bois et le froid de novembre n'était pas assez sec pour le faire se rétracter. Il faudrait qu'il voit ça cet après-midi. Ou demain. Rien ne pressait après tout et il allait peut-être avoir d'autres choses plus urgentes à faire... Son regard s'était porté sur William qui faisait son coq, affirmant sa position en passant derrière le bar, ce qui fit rire le barman. Et ensuite ? Allait-il se frotter aux coins des tables pour marquer son territoire ; tout cela le faisait rire intérieurement et c'est avec un demi sourire qu'il rejoignit ses deux « clients ».

« Tu ne déranges pas du tout ! Tu veux un café ? Un thé ? Vanyel tu reprends quelque chose ? Il faudra que tu vérifies que tu n'as rien oublié dans la chambre avant de rentrer au château. »

Il avait dit cela l'air de rien, sans préciser de quelle chambre il parlait et attendait, l'air de rien, de voir les réactions des différents protagonistes de cette scène bien distrayante pour un samedi matin. Il prit l'assiette de petites brioches et l'avança sous le nez de William.

« Tu veux manger un bout Honey ? T'as a l'air bien pâle... Nuit agitée ? »

» Dans le bureau
» Dans les vestiaires.
» Dans la solitude
» Ballade dans la rue du village
» HJ : Répartition dans les tentes