Vent d'octobre

"Merci"

Le pur-feu brillait dans la lumière des bougies qui éclairaient la salle, envoyant des éclats dorés sur le bois brut dont la table était faite. Le visiteur avait quitté sa cape et son capuchon, mais aucun des piliers de bar ne sembla remarquer quoi que ce soit. Il s'en était douté et c'est pourquoi il avait choisi la tête de sanglier. Le Vif d'or aurait été bien trop risqué.
Le verre tourna entre ses doigts, déclenchant un kaléidoscope ambré sur la table.

L'homme était entré à peine dix minutes auparavant, apportant avec lui le tumulte d'une bourrasque d'octobre et quelques feuilles mortes pressées de trouver un peu de chaleur pour finir leurs vieux jours.

"Un pur-feu l'ami" avait-il lancé en direction du bar tout en cherchant une table des yeux. Table qu'il avait gagnée rapidement. Mi-ombre mi-lumière, comme l'était sa vie ses temps-ci.

Tout se précipitait. Après des semaines de recherches éreintantes, il avait quelque chose. Mais ça ne suffisait pas. Les élèves étaient pour la plupart de son côté, les familles aussi. Mais de ce côté-là, les choses stagnaient. On entendait beaucoup plus les quelques voix qui clamaient haut et fort son incompétence et le soulagement de son départ, que les nombreuses autres qui craignaient pour le renvoi pur et simple de leur rejeton. C'était énervant, mais William les comprenait.

On était déjà mi-octobre. Le milieu du premier trimestre était proche, et il était toujours là, rassemblant des preuves pour son dossier. Il devait voir Matthew plus tard dans la soirée et espérait que celui-ci réussirait à sortir du château. Au moins ici, il pouvait attendre tranquillement. Il y avait vraiment peu de risques de rencontrer des étudiants au sanglier. Le Vif d'or de Ian avait, depuis son ouverture, été élu bar à la mode.

William s'était plongé dans la lecture d'un exemplaire de la gazette du sorcier datant de deux jours, qui trainait sur une table voisine. Toujours les mêmes ragots, les articles venimeux d'une certaine Rika Stater, un soucis à Gringotts, quelques affaires troubles au ministère mais rien sur Poudlard. Décidément, soit Finchley étouffait tout avant que ça ne sorte de l'école, soit la Gazette était dans le coup. William, lui, savait que les étudiants faisaient face et protestaient, que certains s'étaient montés en association contre la direction, qu'une menace de grève avait été lancée. Mais rien ne paraissait dans la presse.

Il refermait le journal, repliant les pages craquantes de papier fort lorsqu'un tumulte et des jurons lui firent lever la tête. un jeune homme avait apparemment renversé son verre et semblait essayer de contrôler ses nerfs, hésitant entre tout casser ou se pendre vue son expression... Il ne fallut que quelques secondes au directeur qu'était William pour reconnaître le jeune homme.

"Ben ça alors..."

Il s'était attendu à trouver quelques étudiants au sanglier, des étudiants parmi les plus vieux et aussi les plus rebelles, mais jamais il n'aurait penser y croiser Vanyel D'Ancourt. Surtout tout seul. Un instant il pensa à un polynectar, surtout en entendant le vocabulaire imagé qui sortait des lèvres du Serdaigle. Mais l'expression de profonde tristesse qui envahit peu après le visage du jeune homme lui fit revenir sur son idée. Il se leva.

Vanyel était toujours debout, les yeux sur ses chaussures, ignorant les regard qui déjà se désintéressaient de la scène lorsqu'un courant d'air chaud s'enroula autour de ses cuisses. Son pantalon fut sec en un tourne main et lorsqu'il releva les yeux, ceux-ci s'agrandirent d'étonnement.

"Et bien, en voilà une surprise. Si j'étais directeur de Poudlard je vous mettrais en retenue immédiatement pour être hors du château si tard. Mais vous avez de la chance je suis.. en vacances! Je vous paie un autre verre Vanyel?"

« Une chance ? » William éclata de rire, attirant une fois de plus l’attention des regards vitreux vers leur table. Il s’y était installé après avoir fait signe au barman de ramener une boisson à Vanyel et ayant lui-même apporté la sienne.

« Je ne voyais pas trop cela comme une chance mais si vous le dites ! Je vais bien merci et vous ? J’avoue que je suis très curieux de savoir ce qui vous fait fréquenter la Tête de sanglier, et en solitaire de surcroit ! Un rendez-vous galant peut-être ? »

La boisson était arrivée et ils trinquèrent en se souhaitant à chacun bonne chance : Vanyel pour ses ASPIC et William pour son poste de directeur usurpé. 7ème année déjà… Décidément le temps passait super vite. Même s’il manquait encore de confiance en lui, Vanyel avait bien grandi et avait beaucoup pris en maturité. Lorsqu’il était entré à Poudlard, timide et silencieux, jamais William n’aurait pensé qu’il pourrait prendre tranquillement un verre avec lui sans provoquer une crise de panique aigue. Ceci dit, le fait qu’il n’était actuellement plus directeur de Poudlard le rendait peut-être moins intimidant. Le maudit pincement au cœur était de retour. William s’empressa de le chasser, jeta un coup d’œil vers la porte qui venait de s’ouvrir sur deux ivrognes qui se soutenaient l’un l’autre et revint au Serdaigle.

« Comment se passent vos études ? Je suppose que les nouveaux aménagements de monsieur Finchley ont du bousculer les habitudes, ce qui n’est pas toujours une mauvaise chose ceci soit dit… Les changements sont bénéfiques à conditions d’être bien faits. Le quidditch a du reprendre, non ? Où en sont les équipes ? Les Gryffondor mènent-ils comme l’an dernier ? »

Ah làlà… Cette simple discussion lui faisait se rendre compte combien l’école et son ambiance lui manquait…

Vanyel se rendit compte du sens que pouvait avoir sa phrase lorsque William réagit à propos de cette dernière. Heureusement il ne sembla pas avoir mal prit la tournure malhabile de ses propos, et si le Serdaigle s'empourpra légèrement, il répondit néanmoins

"Je parlais du fait que vous ne puissiez pas me donner une retenue, le reste.... et bien ce n'est pas vraiment une chance non"

Le brun se tu le temps que le serveur pose sa nouvelle boisson devant lui, ce qui lui laissa aussi un répit avant de tenter une réponse a la question somme toute personnelle que venait de lui poser le blond. Si en vieillissant il avait perdu la timidité maladive qui était la sienne lors de son arrivée a Poudlard, il n'en restait pas moins que de s'entendre demander si il avait un rendez vous galant par le Directeur de l'école le mettait mal à l'aise.

Il remua un peu sur sa chaise et referma les mains en coupe autour de sa chope avant de répondre.

"Rien de tel, juste l'envie de sortir du château, et de ne pas croiser trop d'autres étudiants..."

Il laissa son regard se perdre un instant dans son Grog, puis releva la tête avec un léger sourire.

"Mais rien de grave, juste le genre de journée ou rien ne va et ou tout semble aller de mal en pis. Demain ça ira mieux... du moins j'espère."

Il suivit un instant du regard le même couple d'ivrogne que son vis a vis, bu une gorgée de son breuvage, savourant la chaleur de ce dernier et se brulant un peu la langue au passage. La phrase qu'il prononça sortit toute seule.

"Ça ne doit pas être facile pour vous d'être loin de l'école...."

Réalisant ce qu'il venait de dire il se reprit aussitôt, ramenant son regard sur Will.

"Excusez moi je n'ai pas a dire ça. Enfin je veux dire ça ne me regarde pas... Mes études se passent bien, merci de vous en inquiéter. Pour le reste et bien..."

Il hésita un instant, s'interrogeant sur ce qu'il pouvait, devait, voulait dire. Puis se décida pour un discours le plus neutre possible, si tant est que cela soit possible quand on subissait Finchley depuis plusieurs mois.

"Et bien oui je pense que l'on peut dire que nos habitudes ont été bousculées. En tant que 7ème années nous devons assurer un tutorat auprès d'un élève de première ou deuxième année, tutorat pour lequel nous sommes rémunéré. Nous avons également deux stages de prévus dans l'année pour nous faire entrer dans la vie active... Les plus gros changement ont été pour les sorciers issus de Moldus, ils ne sont plus en classe avec les autres, pour avoir un programme plus adapté... Le Quidditch a reprit, mais soulève moins d'enthousiasme que d'ordinaire, du au fait qu'on a du admettre moins de fille dans les équipes, et pas de garçons chez les pompom. Pour le moment c'est Poufsoufflle qui mène à quelques points devant les autres."

Il but une nouvelle gorgée, s'abstenant de préciser que le Château tout entier semblait marcher sur la tête, même s'il n'en pensait pas moins...

Vanyel ne semblait pas vouloir s’étendre sur la nature de ses problèmes, ce qui était normal pour un adolescent aussi réservé que lui. William chercha dans les yeux du Serdaigle, une lueur de tristesse, de colère, mais celui-ci baissa trop vite son regard pour qu’il ne puisse y saisir quoi que ce soit. Il abandonna le sujet pour le moment, peut-être aurait-il plus de chance un peu plus tard lorsque le jeune homme se serait détendu et s’il arrivait à le mettre en confiance.

D'un geste de main, William chassa la gêne de Vanyel suite à sa remarque et l’engagea à continuer. Après un signe de tête, il avait poursuivi, expliquant les « recettes miracles » de Finchley pour « redresser » Poudlard.
Même s’il aurait préféré être brûlé au bûcher plutôt que de l’admettre, William fut impressionné par les deux idées que Vanyel commença de détailler. Rémunérer les « grand s » pour aider les « petits » voilà qui n’était pas une mauvaise idée du tout. Même si les septièmes années avaient besoin de temps pour préparer leurs ASPIC , ils étaient à un âge où le besoin d’argent commençait à se faire sentir. Et puis les plus jeunes, ceux qui commençaient leur scolarité, ou bien ceux, un peu plus vieux, que les hormones adolescentes chatouillaient au point de les faire décrocher de leurs études, avaient bien besoin d’être encadrés et aidés. Oui, sur ce coup là Finchley avait vu juste. A l’énoncé de la deuxième mesure, celle des stages pour les élèves de 7ème année, encore une fois, William dut une fois de plus reconnaître que Finchley avait eu de bonnes idées. Tout cela risquait fort de desservir son dossier de recours auprès du ministère pour recouvrer son poste.
Il en était là dans ses réflexions lorsque les mots de Vanyel lui firent relever un regard éberlué sur le Serdaigle.

« Quoi ? Comment ça les enfants de moldus ont un programme adapté ? Expliquez-moi ça Vanyel… »

Et Vanyel expliqua le retrait des matières trop « inaccessibles » telles que les métamorphoses ou certains enchantements, pour les enfants de familles non sorcière. Alors que la lumière se faisait au travers des mots du jeune homme, William sentait la colère et l’indignation monter par vagues et il finit par exploser, tapant du poing sur la table et se fichant de brailler au milieu du bar.

« Non mais quelle enflure ! Il n’a pas le droit de faire ça ! C’est de la discrimination pure et simple ! Il ose insinuer que les sorciers de parents moldus sont inférieurs ? Mais comment ose-t-il dire ça ? Qu’en disent vos professeurs ? Ils ne laissent quand même pas faire des choses pareilles ?! Et Faelin ? »

Vanyel ne savait pas trop ce qu’en pensaient les professeurs, et il avait continué à expliquer les autres mesures, concernant le quidditch cette fois. C’était certes moins grave mais cela montrait clairement les idées arrêtées et arriérées de Finchley.

« Moins de filles dans les équipe… N’importe quoi ! Liberty est la meilleure joueuse de toute l’école, Sascha n’en est pas loin et lui il… non mais n’importe quoi. Bon. Mon cher Vanyel, je crois qu’il est temps que mes vacances se terminent et qu’on remette de l’ordre là dedans. Merci de m’avoir donné de quoi étoffer mon dossier. »

William reprit son verre et le leva, attendant que le Serdaigle en fasse de même.

« Buvons à mon retour voulez-vous ? … Je me demande si Matthew va pouvoir venir du coup… »

Contrairement au bar très à la mode de Ian, l’auberge de la tête du sanglier voyait sa clientèle se réduire de plus en plus chaque jour à quelques poivrots de comptoir, quelques habitués… et parfois, comme ce soir, à quelques personnes ne tenant pas à se faire remarquer. Pourtant, l’étrange duo que formait Vanyel et William ne serait pas le seul à détonnait cette nuit... A sa décharge, il faut tout de même préciser qu’à l’époque où l’homme qui s’apprêtait à rentrer fréquentait Pré au Lard, l’auberge était encore une enseigne populaire qui faisait salle comble tous les soirs, assidument fréquentée par les étudiants du château voisin. Ce n’était quand même pas sa faute si un jeune blanc bec avait planté sa tente là et raflé toute la clientèle. D’autant plus que l’étranger ne vivait pas précisément la porte à côté, difficile de s’informer des nouveaux lieux de passage in du village.

Alors que William achevait son célèbre mais néanmoins tonitruant rire, une haute silhouette passa la porte, enveloppée dans une longue cape gris anthracite. Aussitôt l’homme, car il ne faisait nul doute, vu sa carrure, qu’il s’agissait d’un homme, se dirigea vers la table la plus proche du feu. Malgré sa haute taille, il avait fait une entrée discrète, marchant plutôt silencieusement, et personne excepté l’aubergiste qui se pressait maintenant près de lui ne semblait l’avoir remarqué.

Sa commande passée, l’inconnu se pencha vers le feu et frotta pensivement ses mains, tentant de les réchauffer. Qu’est-ce qu’il faisait froid dans ce pays, à chaque retour au bercail, il était toujours aussi surpris. Certes, il était frileux depuis tout petit, mais ses séjours répétés dans un pays au soleil de plomb et à l’accueil plutôt… chaleureux n’avaient pas arrangé les choses. Et le pire dans tout ça… C’est qu’il avait fait chou blanc. Il était venu pour absolument rien et même lui, pourtant la patience incarnée, enrageait. C’était tellement frustrant ! En désespoir de cause et après des jours et des jours de recherche infructueuse, il avait battu en retraite vers un endroit où il savait qu’il pourrait se reposer quelques jours.

Repoussant son capuchon sur un visage aux traits doux mais présentement assombris par son échec, l’inconnu se redressa en soupirant quand l’aubergiste déposa devant lui le plat du jour –ragoût de bœuf et pommes de terre fumantes, ça, par contre, ça lui avait manqué- et il allait enfin remplir son estomac affamé lorsqu’un cri lui fit relevait la tête, surpris. Ce n’était pas un cri plaintif ou de peur, non, c’était un cri de colère. Et cette colère, cette voix, ce ton scandalisé, l’inconnu aurait pu les reconnaitre entre mille, et ce même si l’ex-poufsouffle n’était pas quelqu’un qui s’énervait beaucoup. Bouche bée, l’homme resta figé un instant, la fourchette juste devant la bouche, à fixer la queue de cheval blonde qui s’agitait à peine quelques mètres devant lui. Tout ce chemin pour le trouver finalement ici, c’était à devenir fou !

Son estomac émit un grognement de mécontentement alors qu'il abandonnait chaise, table, feu et surtout assiette pour venir poser sa main sur l’épaule du directeur en exil :

"William ?"

Il n’y croyait pas tellement lui-même, s’était perceptible dans le ton de sa voix et vaguement, en attendant que l’autre se retourne, il adressa un signe de tête à Vanyel qui se trouvait face à lui en guise de salut.

Tout en trinquant avec Vanyel, chose qu’il n’aurait jamais imaginée possible quelques mois auparavant, William échafaudait ses plans, rédigeait son discours, entrevoyait enfin une issue positive à cette situation. Depuis le mois d’août et le fameux courrier qui le démettait de ses fonctions, courrier qui lui avait fait l’effet d’une douche glaciale, il n’avait cessé de se battre : se battre contre le ministère, se battre contre ses détracteurs, se battre contre ceux qui le surveillaient sans cesse, se battre contre son découragement, se battre contre l’opinion publique que les médias maintenaient dans une fausse vision des choses, se battre enfin contre son envie de hurler que c’était injuste. Le plus dur dans tout ceci, et il en avait eu la preuve jusqu’à sa rencontre avec liberty, un soir de septembre, le plus dur donc c’était de ne pas savoir ce qui se tramait au château. Finchley avait élevé un mur de protection autant que de blocage d’informations. Rien ne filtrait des sombres tours. Poudlard était en état de siège mais l’assaillant était dans les murs.

Tout à ses réflexions, William avait baissé sa garde et n’avait pas perçu le déplacement de l’inconnu qui était maintenant dans son dos. Il aurait pu remarquer le regard du Serdaigle qui s’était posé, interrogatif, sur un point derrière lui, mais il avait les yeux perdus dans les reflets dorés de son pur-feu. Il ne remarqua sa présence que lorsqu’une main s’abattit sur son épaule. Tourbillonnant comme l’éclair, William s’était levé, avait fait demi tour dans une envolée de cheveux blonds et pointait sa baguette sortie de nulle part sous le menton de l’inconnu, l’obligeant à lever le nez et à le regarder de haut.

« Qu’est-ce que vous voulez ? »

Le silence s’était abattu dans la salle de la tête de sanglier, le barman avait cessé son essuyage de verre, plus rien ne bougeait. William jeta rapidement un regard autour de lui, vers la porte, les fenêtres, les sorciers, avant de revenir à l’inconnu qu’il dévisagea.

« Alors l’ami, on a perdu sa langue ? Vanyel, reculez s’il vous plait… »

OK... Les choses ne se passaient pas exactement comme il l'avait prévues. Pour être honnête, ce n'était même PAS DU TOUT ce qu'il avait imaginé. Au lieu d'embrassades, de retrouvailles chaleureuses, ou au moins, il se serait même contenté de ça, d'un sourire, voilà qu'il se retrouvait avec une baguette pointée vers le menton. Reculant précipitamment d'un pas, l'homme leva les mains, espérant que cela suffirait à rassurer l'ancien directeur sur ses intentions tout sauf belliqueuses. Malgré tout, il ne pouvait s'empêcher de détailler le visage de celui qui avait été son meilleur ami pendant un temps... Il n'avait pas changé. Quelques rides d'expressions marquées maintenant le coin de ses yeux et de sa bouche, les soucis et la fatigue barraient son front... Mais c'était toujours le même Willou. Excepté bien entendu, que jamais le jeune homme qu'il avait connu n'avait été aussi agressif à son égard :

"Tu me reconnais pas ?"

Ça le peinait. Un peu. Un tout petit peu. Ça faisait tellement longtemps qu'ils s'étaient perdus de vue... Et lui, au contraire du blond, avait pas mal changé, au moins physiquement. Il avait clairement gagné en carrure, mais le sourire doux qu'il adressa à son ancien préfet lui, était resté le même.

"C'est moi, Sacha."

Et s'il ne se souvenait carrément pas de lui ? Là, par contre, l'homme plus si inconnu que ça lui en voudrait.

"Sacha McLewis. Concéda-t-il à préciser, avec un soupir. Et je ne veux de mal ni à toi, ni à ton ami. Tu peux baisser ta baguette maintenant ? Tout le monde nous regarde."

« Sacha ?... »

Pour être déstabilisé, il l’était. Déjà la réaction visiblement paniquée de l’inconnu, qui tranchait tant avec son apparente assurance, avait surpris William. Il s’était attendu à ce que l’homme sorte lui aussi sa baguette, ce qui les aurait mis dans une situation compliquée mais logique. Là, ce n’était pas logique et donc déconcertant. Le directeur hésitait encore entre baisser sa baguette et au contraire relever encore sa garde quand l’inconnu se présenta, s’accrochant à son nom comme à une branche.

« Sacha McLewis ?... »

C’était son tour maintenant de dévisager ce grand escogriffe vêtu de gris. Le Sacha McLewis qu’il connaissait était plus petit que lui, plutôt maigre, timide et maladroit. Quand il était arrivé à Poudlard, William avait du intervenir plus d’une fois pour qu’il ne devienne pas la tête de turc de certains Serpentards…
L’homme, lui, était grand, un peu plus que lui, et avait des épaules larges. Sa carrure était à des années lumières du frêle étudiant qu’il connaissait. Mais le regard doux et bleuté derrière les lunettes, la sonorité de la voix et surtout le sourire qui marquait une fossette sur la joue gauche lui firent faire un bond d’une quinzaine d’année en arrière. Précipitamment, William rangea sa baguette et son visage s’éclaira d’un immense sourire.

« Bon sang de bonsoir, Sacha McLewis ! »

Sous le regard d’abord intrigué puis franchement amusé de Vanyel, William attrapa son vieil ami par les épaules avant de le serrer franchement dans ses bras, répétant son nom en lui tapant dans le dos à chaque syllabe.

« Sacha Mc Lewis ! Ce bon vieux Sacha ! C’est pas croyable ! J’aurais jamais pensé... Mais qu’est-ce que tu fais là ? Assieds toi donc ! Gunther ! Une bouteille de Pur-Feu et un verre pour mon ami ! Ca alors, j’en reviens pas ! Prends donc cette foutue chaise, Sacha ! Vanyel, je vous présente Sacha McLewis, qui était avec moi à Poufsouffle lors de ma 7ème année et qui a eu la chance de m’avoir comme préfet ! Non mais 15 ans ! 15 ans ! »

Et de lui redonner une tape sur l’épaule, comme pour s’assurer de la matérialité de sa présence avant de continuer les présentations.

« Ce jeune homme n’est pas mon ami mais un de mes étudiants, Vanyel d’Ancourt de Serdaigle ! … Par la barbe de la vieille demoiselle Pince ! … Ah v’la la bouteille ! »

(J'espère que c'est une bonne raison Willou xD)

Cristal se promenait tranquille au Pré au lard sous un vent quelque peu glaciale. Etrangement, les pas de la jeune femme se dirigeaient dans tout autre endroit qu’elle n’avait pas l’habitude d’y aller. Avait-elle envie de changer d’air ? Aucune idée. Était son intuition qui voulait que Cristal passe par là ? Peut être…

Elle avait un pressentiment qu’elle devait aller là, devant la porte de la tête de sanglier où elle s’arrêta net et posa la main sur la poigné de porte, mais elle n’ouvrit pas tout de suite.

*Mais… qu’est-ce que je vais là… Devant la porte de la tête de sanglier… Il faut que je parte d’ici, ce n’est pas mon genre d’aller là.*

Elle voulait faire demi-tour, mais ses pieds refusaient de l’obéir, elle n’avait d’autre choix d’y entrer. Cristal entra d’un pas quelque peu hésitant et ferma la porte derrière elle. Cristal enleva la capuche de la cape de sa tête et regarda un peu autour d’elle. Quand soudain ses regards s’arrêtèrent sur une personne qu’elle pensait connaître, sans faire trop attention à l’autre personne (Willou xD) qui était plus ou moins cacher, à part ses cheveux blonds.

« Sacha, est-ce bien toi ? »

Cristal le héla d’une voix un peu tremblent et peur que ce n’était pas ce qu’elle croyait voir.

La situation s'était désamorcée aussi vite que le ton était monté et malgré la vexation de départ, Sacha retrouva le sourire. Il n'était pas homme à rester contrarié très longtemps. Rendant son étreinte à William, il serra ensuite la main de Vanyel, salut qu'il compléta d'un signe de tête aussi poli que celui du serdaigle :

"Enchanté !"

Parti sur sa lancée, l'ex-directeur ne s'arrêtait plus, et son enthousiasme faisait plaisir à voir après ses longues journées de recherche infructueuse. Pour quelques instants, le grand gaillard qu'il était se sentait redevenir petit étudiant de Poudlard, nouveau venu en 7ème année, à Poufsouffle en plus, timide et réservé, se terrant dans son coin. Elle était loin cette période, mais sans William, ce qui avait été une des meilleures années de sa vie se serait sans doute transformé en calvaire. Et en souvenir du bon vieux temps... pas touche à son Willou è_é. Il y avait un certain M. Finchley qui ne perdait rien pour attendre !

En attendant de prendre les armes, l'homme sourit de nouveau à son ami lorsqu'il le lâcha :

"Ça sera avec plaisir Will, ça va me réchauffer. Mais heu... Ça vous ennuie si je ramène mon assiette en même temps ? J'ai rien mangé depuis un moment, je suis affamé !"

Sans plus de cérémonie, le grand escogriffe refit le voyage jusqu'à sa table solitaire ou il récupéra affaire et assiette pour rejoindre les deux poudlariens. Alors qu'il installait le tout avant de se tirer lui-même une chaise, une main délicate se posa sur son épaule et étonné, il se retourna. Cette soirée était décidément des plus étranges, les retrouvailles n'en finissaient pas :

"Non... Crystal ? Par Merlin ! Il y a une réunion d'anciens étudiants et on ne m'a pas prévenu ou quoi ??"

Comme William, la jeune femme avait peu changé. Elle était toujours aussi blonde, toujours aussi frêle. Avec un grand sourire, l'homme se décala légèrement, laissant la possibilité à ses deux vieux amis de se voir entre eux également.

Elle avait vu juste c’était bien Sacha, elle se sentit un peu rassurée. Cristal avait eu peur que ce ne soit pas lui, elle pouvait se tromper à tout moment à cause de son manque de sommeil. En ce moment elle se trompait un peu et des fois non.

La jeune femme regardait Sacha, il restait tout le même garçon qu’elle avait connu. Elle lui répondit d’un petit sourire avec une voix peu joyeuse, mais qu’elle aurait voulu montrer plus de joie dans sa voix :

« Oui c’est bien moi, en chair et en os. Pour tout de dire j’en ai aucune idée. Comment vas-tu ? »

Quand Sacha, c’est un peu décalé. Cristal avait cru voir Willou, mais il était parti si vite comme un éclair. Son cœur avait fait des battements trop forts pour rien. Mais… mais pourtant elle aurait juré de l’avoir plus ou moins aperçu des cheveux blonds, exactement la même couleur que William.

Cristal regardait la chaise vide, sans bouger, sans entendre quoi ce soit. Elle se sentit tout à coup seule avec cette chaise vide. Comme si plus rien d’autre ne l’intéressait, à part ce qu’il y avait devant elle. Sous ses yeux qui commençais à être humide, elle retenait comme une serrure bien fermer. Elle ne peut s’empêcher se poser des questions ou de mettre un doute sur la confiance. Cherchait-il à fuir à chaque fois que Cristal apparaissait à quelque compte endroit… Elle l'ignorait totalement.

Elle avait une envie de disparaitre là, maintenant. Elle ne pouvait pas, Sacha était là, elle ne voulait pas lui faire faux bond. Quand soudain, une voix la faisait ressortir de son monde perdu. L’infirmière regardait la personne inconnue. Elle lui répondit d’une voix un peu tremblent, elle n’avait pas peur d’elle. C’était tout à fait autre chose.

« Heu, bonjour… Ce… ce n’est pas grave… » répondit-elle d’un faux sourire, qu’elle n’avait pas réussie d’en montrer un vrai. « Enchantée de vous connaître Emily… oui en effet… je le trouve très sinistre… au point de dire que l’endroit donne un peu la chair de poule… »

Cristal prit la main, elle avait senti quelques choses d’étrange. Mais elle était trop bien fatigué pour être sûre de quoi ce soit, bien qu’elle donna un regard qui disait qu’elle soupçonnait qu’il y avait truc qui clochait. Elle n’en dit rien, malgré son envie.

Plus de William. Sacha s'était décalé en se retournant légèrement et... plus de William. Ahah. C'était une blague, hein ? Il venait de le retrouver et il jouait au lapin blanc dans son chapeau ? Tsstss, pas de ça avec lui. Il était plus impressionnant que dans ses années étudiantes à présent, on ne lui faisait pas faux bond comme ça ! Jetant un coup d'œil interloqué à Vanyel, l'homme ouvrit la bouche puis la referma, avant de se gratter la tête et de se tourner avec un charmant sourire vers Crystal, bégayant quelques mots pour retrouver une contenance :

"Ah heu... Bien, très bien ! Je heu... Je suis rentré d'Afrique il y a quelque jours. Heu... Et toi ? Tu as l'air... un peu fatiguée. Mais installe-toi, je t'en prie ! Tu veux boire quelque chose ? Et heu... Tu connais Vanyel peut-être ?"

A présent que Willou avait disparu, il se raccrochait à ce qu'il pouvait, en l'occurrence, celui qui se trouvait dans la même situation que lui pour le moment. Le sorcier tira une chaise pour permettre à leur invitée surprise de s'installer, et il allait faire de même lorsqu'on se pendit à son bras. Décidément, cette soirée était de plus en plus étrange. Le regard halluciné, l'homme baissa la tête vers l'adorable rouquine qui se tenait à lui. Les joues légèrement rougies (parce que comme Vanyel, il avait fait le rapprochement entre apparition/disparition et qu'il ne s'était jamais tenu aussi proche de son Willou !), Sacha s'efforça de reprendre du poil de la bête et remontant ses lunettes sur son nez, il essaya d'affermir sa voix alors qu'il lançait un nouveau regard à Crystal.

"Oui heu... Emily, je te présente Crystal, une vieille amie... Crystal, voici Emily, ma heu... fiancée ?"

Rha la vache, mais dans quelle situation s'était-il encore fourré ?? La dernière personne avec qui il était sorti (ça faisait un moment, la vie de spécialiste des dragons n'étaient pas de tout repos) avait un chouilla plus de poils au menton... D'où sans doute son trouble à tenir ainsi contre lui une jeune femme qui se trouvait en fait être un jeune homme qui se trouvait en fait être son ancien meilleur ami... Un vrai casse-tête chinois !

A présent que tout le monde était installé autour de la table, la gêne l'envahissait de plus en plus. Non seulement il ne savait pas comment gérer la situation, mais en plus, il ne pouvait pas parler librement de la raison pour laquelle il avait tant cherché William. Réfléchissant un court instant devant son assiette qui refroidissait, Sacha se décida à briser le silence :

"Et donc Vanyel, vous me parliez de l'école... Comment ça va avec le nouveau directeur ?"

Puis à la jolie infirmière :

"Ça se passe bien avec lui ?"

William/Emily s'était assis(e) près de lui. Il aurait peut-être dû lui prendre la main, ou ce genre de chose, mais il avait encore du mal à se remettre de ses émotions.

Toujours souriante, Emily/William avait croisé les jambes et, le menton posé fémininement dans la paume de sa main, elle écoutait les « hommes » parler de ce qui se passait au château. Du coin de l’œil pourtant, l’ancien directeur étudiait le visage de l’infirmière. Elle semblait terriblement triste et fatiguée, Finchley devait lui en faire voir de toutes les couleurs. Ce qui lui donnait encore plus envie de le fiche dehors à grand renforts de coups de pied au cul.

Cristal lui jetait de temps à autre des regards rapides, un sourire triste effleurant ses lèvres et William sentit qu’elle se doutait de quelque chose. Histoire de donner un peu plus le change, il glissa ses doigts fins dans l’immense main de Sacha qui sursauta avant de reprendre un air naturel. William espérait que cela suffirait, il ne se voyait pas embrasser son ancien camarade de dortoir à pleine bouche pour compléter le tableau. Surtout que le pauvre Vanyel, qui commençait à avoir les joues rouges à cause du Pur Feu, en tomberait de sa chaise.

Quelque part, une pendule sonna 9 coups, 21h. Matthew n’allait plus tarder.

« Donc Vanyel vous vous occupez d’aider les élèves de 1ère année? Cela n’éveille pas des désirs de carrière dans l’enseignement ? On m’a dit que beaucoup d’élèves de Serdaigle devenaient professeurs. Enfin, je ne sais pas, moi j’étais à Beaux Bâtons, ma mère est française ! C’est d’ailleurs lors d’un colloque à Paris que j’ai rencontré Sacha ! Vous avez une petite amie Vanyel ? Je suis sûre que oui ! »

Détourner l’attention de lui en la tournant vers Vanyel semblait une bonne idée, surtout que l’alcool aidant, le jeune Serdaigle était de plus en plus locace. William espérait qu’il ne le serait pas au point de fiche sa couverture en l’air.

Son attention fut attirée par une ombre passant devant les fenêtres du bar sur lesquelles les lampadaires jetaient des ombres chinoises. Ce devait être Matthew, il ne fallait pas qu’il entre. William/Emily se leva soudain, surpris de prendre si peu de hauteur, et s’excusa.

« Pardon mais je vous laisse quelques minutes, j’ai besoin de prendre l’air. Cette odeur de graisse brûlée me soulève le cœur. Je ne suis pourtant pas enceinte pour avoir des nausées aussi soudaines ! Enfin j'espère... Je reviens tout de suite ! »

Un sourire et il quittait la table pour se retrouver sur le trottoir, face à la personne qu’il avait aperçu depuis l’intérieur.

[Brume nocturne]

Après une échange de présentation avec Emily, malgré cela elle regardait à deux fois Sacha. Quand il avait prononcé « fiancée » il n’avait pas l’air d’être sûr de lui. Enfin bref, elle ne voulait pas le rendre encore plus mal à l’aise qu’il était déjà.

Cristal n’avait pas eu le temps de répondre à Sacha quand elle avait entendue « Tu as l'air... un peu fatiguée. ». Elle ne put s’empêché de joué avec ses doigts. Elle ne pouvait même pas le nier et mentir, ça se voyait sa fatigue même si elle essayait de cacher ces cernes ou toutes ces marques de fatigue. On les voyait toujours qu’elle n’était pas en grande forme. Elle baissa la tête, l’infirmière se sentie un peu honte.

« Oui fatiguée comme tu le dis… mais ça passera. »

Elle avait répondu comme si sa fatigue n’emportait que peu, bien que son état pour l’infirmière était assez sérieux. En voyant que Sacha lui demandait de s’installer, elle prit une chaise et s’assoit calmement.

« Heu… » Elle réfléchit un moment et elle répondit jusqu’à s’étonné d’elle-même. Elle avait besoin de quelques choses de plus fort, peut être ça la réveillerai un peu. Elle n’était pas du genre à boire des trucs fort et elle ne savait pas si elle tiendrait debout. Si William l’apprenait il lui en voudrait tellement. « Je prendrais bien un truc assez fort. Vanyel oui, enfin je crois, je vois tellement de gens. »

Cristal fit signe à Vanyel avec un sourire mais sans succès. Son sourire était assez faux encore une fois. Elle regardait de temps à autre Emily, quand soudain Sacha se mettait à parler du nouveau directeur. Elle regardait Sacha et répondit d’une voix un peu lasse, il faut dire que Cristal ne l’appréciait pas énormément ce nouveau directeur, Finchley.

« Pour te répondre franchement, je l’aime pas trop… Finchley est un type qui est un peu trop sur les règles… Je préfère au temps où c’était encore Willou, l’ambiance était beaucoup plus gaie. Que là c’est de pire en pire… »

Elle sentie que quelqu’un la dévisageait légèrement, ses yeux se posa sur Emily qui la regardait du coin de l’œil. Au bout de quelques minutes Cristal détourna son regard à cause du sursaut de Sacha. L’infirmière remarqua de plus en plus que quelques choses clochaient entre ses deux-là, comme ci il avait quelques choses à cacher. Elle aurait presque donner un regard un peu sombre, mais elle ne fit rien de telle.

Cristal écouta Emily tout en regardant Vanyel n’avait l’air trop bien. Peu à peu elle devenait silencieuse et restait toujours l’écoute des autres qui parlait. Quand soudain Emily partie assez vite, Cristal trouvait aussi quand l’odeur n’était pas meilleur, mais elle resta là sur chaise.

La conversation battait à présent son plein. "Emily" s’éclipsait et Sacha espérait lui remettre très vite la main dessus. Des nouvelles qu’il obtenait, l’oreille attentive alors qu’il hochait fréquemment la tête pour faire signe aux deux habitants du château qu’il était attentif, il en déduisait qu’il avait bien fait d’écourter son séjour à Madagascar après cet appel de son père… Il était plongé dans ses pensées quand soudain, un cri à vous glacer le sang s’éleva dans la nuit.

"Vous avez entendu ?"

Sacha s’était figé. Il avait été un adolescent timide et facilement impressionnable. A présent, il était un homme tranquille, passionné par des animaux fantastique. Des cris, il en avait eu son lot : poussé par lui-même dans sa jeunesse, puis de la part de ses sujets d’étude chéris, de collègues pris au piège, d’autres animaux dans les jungles qu’il avait arpenté, d’autochtones confrontés à phénomènes inconnus, au cours de rites exotiques auxquels il avait assisté… Et ça, malheureusement, il avait déjà entendu une fois. C’était un cri de douleur pur, et ce jour là, il avait prié Merlin de ne plus jamais subir ça.

"William…"

Il ne pouvait pas en être sûr évidemment, mais il avait un TRÈS mauvais pressentiment. Se levant précipitamment, l’homme sortit à toute vitesse de l’auberge.

[> Brume nocturne]

Le serveur venait poser quelque verre de la commande. Cristal contempla son verre d’un regarde vide. Allait-elle boire ce verre ou pas, elle n’en savait rien seule son regard en restait fixer sur le verre. L’infirmière n’avait pas tout suivit la conversation, quand Sacha prononça : "Vous avez entendu ?"

Entendu, mais quoi ? Elle le regardait d’un air étonné. Mais pour elle, elle se sentait un peu bizarre mais elle ne montrait pas. Ce n’est ni à cause du verre, elle ne l’avait pas encore touché, ni bu une gorger d’ailleurs. C’est comme si quelqu’un de proche était en danger de quelque chose, elle se demandait si elle devait sortir ou pas. Elle ne savait que faire quand soudain, elle crut comprends ou entendre les parlons de Sacha : "William…"

*Hein quoi, j’ai bien entendu le nom de William. Est-il de retour ? non c’est pas possible…*

Quand Vanyel se mit à parler. Elle se détacha une nouvelle fois de son regard de son verre.

« Bonne fin soirée à vous aussi. » Répondit-elle avec un petit sourire.

Voilà que Cristal se trouvait seule, sans comprendre de ce qui passe. Et cette sensation qu’elle ressentait ne la quittait pas. Que se passait-il enfin que pour tout le monde prenait la fuite. Elle régla la note et remit la capuche sur sa tête. Elle allait voir ce qui se passait, en avoir le cœur net. Sans oublier prit son sac aussi. Elle sortit de l'Auberge sans avoir toucher son verre et avec le cœur battant.

[> Brume nocturne]