Repère de nicotinomanes ._. [PV l'autre drogué ._.]

Professeur Nombre de messages : 51 Date d'inscription : 25/03/2007

La rentrée était arrivée trop vite. Tout comme une élève, Abigere avait un peu traîné des pieds pour revenir à l'école. D'ailleurs elle était arrivée tellement en retard qu'elle n'avait pas assisté au banquet de la rentrée. Non pas qu'elle n'avait pas envie de reprendre le travail - de retrouver ce poste qu'elle avait toujours rêvé d'occuper - mais seulement deux mois de vacances, c'était trop peu pour faire tout ce qu'elle voulait. Parce ce que bien entendu, les vacances de mademoiselle Curas n'étaient pas celles de n'importe qui. Là où certains en profitaient pour se reposer, Abi elle, parcourait les régions les plus reculées et dangereuses de l'Afrique.

Seule et baroudeuse, elle avait exploré toutes les zones magiques sur son chemin, en quête de créatures plus dangereuses les unes que les autres. Ce qui était surtout remarquable dans ces régions, c'était le nombre de serpencendres. Les sorciers africains étant très friands des feux magiques, de nombreux serpencendres étaient engendrés par les brasiers. L'occasion pour Abi d'en récupérer un ou deux ou... Oui enfin, quelques-uns pour ses études et pour le collège.

Pendant deux semaines, elle avait tout de même rendu visite à sa sœur. Normalement, celle-ci l'aurait accompagnée dans ses pérégrinations, c'était toujours comme ça. Mais depuis peu, la famille Curas s'était agrandie, accueillant en son sein le jeune Tim. Alors bien sûr, la jeune mère ne se voyait pas abandonner le nouveau-né pour courir les dangers. Évidemment, Abi était fière d'être tante mais elle était aussi profondément déçue. Elle n'avait pas fait sa gamine et avait assuré à sa sœur que ce n'était rien, que c'était normal. Mais en fait, elle fulminait.

*Laisser un gosse diriger sa vie, non mais quelle idée sérieusement...*

Elle n'était peut-être pas si adulte que ça finalement... Au fond d'elle, elle savait bien que c'était légitime et que Sara devait à présent penser à son fils plutôt qu'à s'amuser. Mais merde quoi ! Elle avait été énervée pendant un moment et puis son voyage lui avait largement fait oublier tout ça. Mais maintenant qu'elle était revenue à Poudlard, même la forêt interdite n'arrivait pas à l'empêcher de ruminer ses idées noires.

Enfin surtout, elle se posait des questions existentielles. Elle critiquait mais elle, elle ferait comment si ça lui arrivait ? Pour le moment c'était hors de question, ça ne lui venait même pas à l'idée d'avoir des... enfants... Elle en avait assez en cours comme ça et puis les créatures magiques et les gosses, ça ne faisait pas bon ménage. Mais elle avait déjà la trentaine...

*Raaah mais arrête de te prendre la tête Abi !*

Oui, il fallait qu'elle arrête... Elle avait failli laisser exploser des œufs de serpencendre plus tôt dans la matinée, n'allant pas assez vite pour les congeler, tellement elle était dans la lune. Elle avait fait ça en pensant que ça intéresserait le glaçon des cachots. Les œufs sont dangereux, mais très utiles pour les potions. Elle lui proposerait si elle le croisait au dîner. Mais pour le moment, elle prenait une pause. Et finalement, peut-être aurait-elle dû continuer à travailler parce qu'elle recommençait à penser, sa cigarette à la main, assise au bord du lac.

Mais elle pensait aussi à autre chose. Au départ de son cher Willou... Elle qui était venue ici à sa demande, apprendre son renvoi l'avait bouleversée. Elle était presque arrivée à reculons, en plus d'être en retard. Il fallait absolument qu'elle fasse quelque chose pour son couetté préféré. Alors elle réfléchissait. Elle avait troqué sa robe de sorcière pour un pull à col roulé, les manches relevées, et un jean, et les yeux dans le vague, elle fumait, observant parfois les remouds provoqués par les créatures du lac.

Professeur Nombre de messages : 137 Date d'inscription : 25/05/2005

5h.
Il n'y avait pas pire que 5h.
4h encore on peut se rendormir pour un bon moment. 6h, on se dit que c'est pas grave puisqu'on devait se lever à 6h30... Mais 5h ! L'heure où on ne peut pas se lever parce qu'il n'y a rien à faire à cette heure là et l'heure à laquelle il ne faut surtout pas se rendormir parce qu'on ne pourra pas faire un cycle complet de sommeil et qu'on sera réveillé en plein milieu et qu'on sera vaseux toute la journée.

Et c'était bien à 5h que la marmaille s'était fait un plaisir de carillonner. Et Matthew s'était rendormi. Et maintenant il était encore plus brumeux que le lac en ce début de matinée de septembre. Il avait pensé que l'air frais lui permettrait d'enfin se réveiller et chasserait ce début de mal de tête et c'est la raison pour laquelle il était descendu dans le parc à une heure si indue.

Et puis une petite cigarette lui ferait du bien. Cette pensée en amena une autre et il bifurqua vers un coin qu'une certaine fumeuse appréciait. Il ne l'avait pas encore vue et il supposait qu'elle ne serait pas là mais alors qu'il débouchait d'un petit bosquet, il aperçut la silhouette familière d'Abigere. Apparemment elle était arrivée dans la nuit. Sans essayer de se faire discret, Matthew s'approcha de la jeune femme qui fumait face au lac et lui tournait le dos. Il s'arrêta à coté d'elle, sortit son paquet de cigarettes de son pantalon noir, en prit une et tendit la main vers la jeune femme dans une requête silencieuse.

"C'est toujours toi qui a mon briquet. Tu n'es pas venue à la cérémonie de répartition pour protester contre les décisions du ministère ou.."

Alors qu'il finissait sa phrase, Matthew eut soudain un gros doute. Il savait qu'elle avait prévu des vacances à l'étranger. Et comme elle n'était pas là pour la prise de fonctions de Finchley, il se demanda si elle était au courant de tout. Il posa son regard bleu sur elle.

"Tu es au courant pour William?"

Professeur Nombre de messages : 51 Date d'inscription : 25/03/2007

Sa cigarette se consumait doucement mais sûrement entre ses doigts. Abi était totalement ailleurs. Peut-être levée trop tôt ? Non, ça elle avait l'habitude. Juste d'humeur un peu maussade et déprimée. Très peu concentrée aussi. Ça allait être folklorique les cours de ce début d'année si elle ne faisait pas assez attention... Mais malgré tout, elle l'avait entendu arriver. Mais elle préférait la contemplation du lac à celle du blondinet. Ils s'étaient vus quelques fois depuis leur première rencontre, et même s'il était froid, il n'était pas si désagréable que ça. Et puis Abigere avait de la répartie.

"Monsieur ne sait plus utiliser sa baguette ?"

Elle se souvenait très bien de ce qu’il lui avait dit le jour où il lui avait prêté : ‘Je sais utiliser ma baguette…’ Mais son ton n'avait rien de très enjoué ou même de très moqueur. Il était même trop monocorde pour la si vivante Abigere. Le regard toujours perdu devant elle, elle glissa le briquet entre les doigts de Matthew, les effleurant lentement sans trop y penser. Elle pensait toujours à autre chose et sa réflexion la fit soupirer. Bien sûr elle savait. Où qu'elle soit, elle recevait toujours son courrier, comme par... magie ?

"Oui je sais... Et j'avais tellement envie de revenir que j'ai fini par être en retard..."

Elle avait traîné des pieds, pris tout son temps pour faire le trajet, s'arrêtant un nombre incalculable de fois sur le chemin, se trompant 'bêtement' de ville ou transplaner... Son Willou lui manquait trop. Elle n'avait pas eu l'occasion de prendre contact avec lui et elle se demandait si ça allait. Poudlard sans lui... C'était plus Poudlard. Elle ne remettait pas en doute les capacités de Faëlin ni du nouveau directeur - quoique - mais William était tellement dans son élément ici. Pour elle, pour son univers, c'était un peu lui l'âme de ce château.

Elle baissa les yeux, mélancolique, et se rendant compte que sa cigarette était terminée, elle l'écrasa avant d'en sortir une seconde. Maintenant sans briquet, parce qu'elle avait pris l'habitude d'utiliser celui de Mathhew, elle sortit sa baguette pour allumer la tige de tabac et tira une longue bouffée avant de reposer son regard sur le lac.

"Qu'est-ce qu'on va faire, Matthew ? On ne va tout de même pas laisser le ministère s'en sortir comme ça ? Imposer Finchley, non mais qu'elle idée..."

Doucement elle se décida à relever son regard bleu pour croiser celui de son collègue. On voyait bien que ça n'allait pas. Tout indiquait que ça n'allait pas de toute manière.

"Je n'ai même pas de nouvelle de William... Tu en as eu toi ?"

Elle l'interrogeait du regard, espérant qu'il puisse la renseigner sur son ami. Elle n'avait même pas lu la Gazette. Peut-être aurait-elle dû, peut-être y avait-il eu des indications quant à William. Mais elle ne faisait pas vraiment confiance aux journalistes de ce journal.

Professeur Nombre de messages : 137 Date d'inscription : 25/05/2005

Un sourire glissa sur les lèvres du blond à la remarque gentiment acide d'Abigere. Leur première rencontre avait été plutôt houleuse, il y avait de cela quelques petits mois. Pourtant il s'était passé tant de chose que Matthew avait l'impression que cela remontait à des siècles : l'accouchement de Lunae, le renvoi de William, l'arrivée de Finchley... L'été s'était passé sans y paraître, et il se retrouvait là, en septembre, dans une vie totalement différente. Et la présence d'Abi le faisait revenir quelques mois en arrière, lui donnant envie de retrouver sa vie d'avant. Il exhala un soupir et récupéra son briquet pour allumer sa cigarette.

"Si je sais encore mais tu ne crois pas que je vais t'en faire cadeau de ce... magnifique briquet ...?"

Le "magnifique" briquet était de plastique rouge et d'un commun mortel. Il se retrouva bientôt dans la poche du professeur qui s'assit, les coudes posés sur ses genoux repliés, contemplant le lac qui s'étirant paresseusement devant eux.

"Ca je peux comprendre, si je n'avais pas été déjà là j'aurais eu les mêmes difficultés... "

Il la savait partie en vacances mais apparemment elle avait réussi à se tenir au courant. Matthew passa une main dans ses cheveux tout en soufflant la fumée contenue dans ses poumons avant de se tourner vers elle. Il la regarda un instant, son regard bleu reflétant moins de glace que d'habitude, et finit par répondre d'une voix basse, habitué déjà à parler de l'affaire à mi-voix.

"Non j'ai pas de nouvelles. Tu sais, Finchley est arrivé très tôt dans l'été et avec l'accouchement de Lunae, on a du rester au château. Je pense que William ne 'ma pas donné de nouvelles de peur que mes correspondances soient surveillées. Je ne sais pas plus que toi où il est et ce qu'il devient. Quant à Finchley..."

Il laissa passer un temps et reporta son regard sur le lac avant de prononcer d'un ton déterminé.

"... Il faut qu'on s'en débarrasse d'une manière ou d'une autre... A ce propos, je suis content de te voir ici et je ne vais pas tourner autour du pot : tu es avec moi quoi que je tente?"

Le regard bleu s'était de nouveau posé dans les yeux de la professeur de soins aux créatures magiques et Matthew étouffa un baillement.

"Excuse moi.. les petites m'ont réveillé à 5h ce matin..."

Professeur Nombre de messages : 51 Date d'inscription : 25/03/2007

Oh oui, la vie d’avant… Retrouver son Willou et le château comme elle l’avait trouvé en arrivant il y avait seulement quelques mois. Finalement, tout s’était enchaîné. Et elle n’avait pas pu profiter de son ami bien longtemps. Après des années sans le voir, on le lui enlevait à nouveau. C’était tout simplement, profondément injuste ! Et ça suffisait à bouleverser sa vie autant que la paternité pouvait bouleverser celle de Matthew. Elle ne put néanmoins retenir un sourire au trait d’humour de son estimé collègue.

« Magnifique, magnifique… Faut le dire vite. »

C’est un joli rouge mais enfin bon… Elle le regarde d’installer à ses côtés. Si elle ne se retenait pas, elle aurait peut-être posé sa tête sur son épaule. Mais elle ne sait pas si c’est une très bonne idée. Elle hésite un instant, fixant le lac de son regard morne, avant de craquer et de délicatement poser sa tête sur l’épaule de Matthew. Il peut la virer s’il veut mais elle semble vraiment en avoir besoin. Et il n’est pas encore si cruel que ça, si ?

« J’me dis que j’aurais dû rester en Afrique… Ou chez ma sœur… »

Histoire de jouer la tantine modèle. Mais c’étaient la forêt interdite et son poste de professeur qui l’avait fait revenir. Et certainement aussi son penchant naturel pour la rébellion. Il était évidemment hors de question que Finchley reste au poste réservé à son Willou sans qu’elle ne tente quelque chose pour l’en déloger. Mais seule et ailleurs, elle ne pouvait pas agir. Elle n’avait pas encore réfléchit à quelque chose, il fallait bien l’avouer, alors au presque murmure de Matthew, elle acquiesça, apparemment aussi déterminée que son ami.

« Bien sûr. »

Au moins avait-elle quelques explications sur la situation. Et elle avait apparemment bien fait de ne rien envoyer à William. Elle n’avait vraiment appris la raison de son renvoi, de sa fuite, qu’en arrivant ici et elle félicita son instinct qui lui avait soufflé de ne pas le joindre. Même si son envie avait été très forte…

Mais dans ce lot de nouvelles, il y avait aussi l’accouchement de Lunae. Elle avait presque oublié tiens. Et étrangement, ça ne lui remontait pas le moral à la trentenaire. En plus, elle avait vraiment du mal à s’imaginer Matthew dans le rôle du père. Ça ne lui semblait pas… Naturel. Peut-être se débrouillait-il très bien pourtant ! C’est vrai que la robe ne fait pas le sorcier…

Elle observa Matthews bailler du coin de l’œil et elle lui sourit avec bienveillance. Même si en son fort intérieur elle pensait : voilà pourquoi il ne faut pas faire d’enfants !

« C’est rien, ça se com…. Hein ? »

Elle venait seulement de se rendre compte de ce que Matthew venait de dire. Elle écarquilla les yeux, comme choquée, avant de se redresser soudainement et de poser son regard sur son ami.

« LES ? Parce qu’il y en a deux en plus ? »

Mais il y a des dingues dans la vie ! Des suicidaires ! Apparemment, et certainement contrairement à toutes les femmes auxquelles les nouveaux parents avaient appris la nouvelle, cela ne réjouissait pas Abigere. Enfin, c’était surtout pour Matthew qu’elle s’inquiétait hein… Elle passe un main sur son visage pour essayer de se reprendre.

« Tu survis ? »

Comme elle peut être positive quand elle veut….

Professeur Nombre de messages : 137 Date d'inscription : 25/05/2005

"Chez ta soeur? Moi je préfère que tu sois ici."

Et comme si il pensait que c'était indispensable, Matthew ajouta:

"On va avoir besoin de toi."

Abi avait posé sa tête sur son épaule et ce geste était aussi inattendu de la part de la rebelle jeune femme que celui d'un troll prenant le thé. Le blond s'était aussitôt contracté, surpris et décontenancé, puis il s'était peu à peu détendu. Mais qu'était-il "censé faire? C'était une recherche de réconfort de la part de sa collègue. Devait-il passer son bras autour de ses épaules, lui dire que tout allait s'arranger? Si Willou avait été là, c'est certainement ce qu'il aurait fait. Et ce qui était dingue avec William c'est qu'on le croyait quand il disait que tout allait s'arranger. Et Matthew aurait donné n'importe quoi pour juste l'entendre lui dire que tout allait aller bien.

Mais il n'était pas Willou. Il ne passa pas son bras autour des epaules d'Abigere mais la laissa se poser sur lui autant qu'elle le voudrait. Il entendait sa respiration et cela le calmait. La surprise qu'elle exprima le fit meme sourire.

"Oui, il y en a deux. Mais crois moi je n'y suis pour rien "

Et c'était vrai. Une seule fille lui aurait diablement suffit. Devenir père était une épreuve qu'il avait du mal du surmonter, mais en plus le problème était doublé. Il soupira, son souffle déplaçant les mèches légères sur le front de la jeune femme.

"Je survis oui. J'ai pas trop le choix. Et c'est Lunae qui fait le plus gros du boulot."

Le bleu de son regard rejoignit celui du ciel à l'horizon tandis que ses mains torturaient un pauvre brin d'herbe qui n'avait pas mérité ça.

"Je ne sais pas ce qu'on peut faire pour William. Finchley nous file du boulot toute la journée comme s'il voulait ne pas nous laisser un instant de libre. Il a sans doute peur qu'on tente quelque chose. Si seulement on pouvait contacter William. Il doit bien y avoir un moyen non? Peut etre que Mulberry..."

Professeur Nombre de messages : 51 Date d'inscription : 25/03/2007

Elle sourit légèrement à la remarque de Matthew. Il préférait qu’elle soit ici. Ça faisait toujours plaisir de l’entendre, il fallait bien l’avouer. Même si c’était bien plus pour aider Willou que parce qu’il l’appréciait beaucoup. Mais enfin, avec le professeur de potions, il ne fallait pas faire la fine bouche. D’ailleurs, quand elle osa poser sa tête sur son épaule, elle ne s’imaginait pas avoir droit à son bras autour de ses épaules. Il ne fallait pas rêver. Mais rien que le fait qu’il la laisse faire lui faisait chaud au cœur. Ça lui faisait du bien de pouvoir se reposer sur quelqu’un. Elle ne le faisait pas souvent mais les rares fois où elle en avait envie… Elle n’avait personne.

« Je te remercie. Tu peux compter sur moi, tu penses bien… »

Pour son Willou, elle ferait tout et n’importe quoi ! Pour l’entendre à nouveau dire que ‘tout irait bien’… Elle ne l’avait pas vu depuis plus de dix ans et on lui enlevait déjà pour une raison idiote. Elle allait se battre pour qu’il revienne et pour retrouver le Poudlard de ses rêves. Un collège serein et où régnerait l’ordre, certes, mais surtout la bonne humeur. Parce qu’avec Finchley, Poudlard semblait tellement morne et triste… Mais il semblait aussi prêt à exploser, proche de la rébellion. Si personne ne faisait rien, la situation finirait par s’envenimer et les élèves se soulèveraient très vite. Il fallait que les professeurs agissent pour qu’ils puissent étudier sans se soucier de tout cela…

Mais en plus de ce problème déjà bien lourd à porter, Matthew avait ses filles. Abigere ne savait pas comment il pouvait s’en sortir avec deux d’un coup. Déjà avec un nouveau-né, sa sœur avait du mal, alors avec deux… Abi ne put s’empêcher un léger sourire en coin à la remarque de son confrère.

« Ah ba écoute, j’y connais pas grand-chose en sciences mais je crois que tu y es quand même pour quelque chose ! »

Il avait bien dû participer à l’entreprise, qu’il s’en souvienne ou pas ! Elle rit légèrement, se moquant un peu de Matthew. Ça faisait du bien de rire un peu. Le soupir de son ami, faisant voler doucement quelques mèches de ses cheveux, la fit légèrement frissonner. Mais elle ne bougea pas pour autant.

« Vous arrivez à vous organiser avec vos cours et tout ? »

Elle ne voyait pas vraiment comment ceux-là, tous les deux professeurs, arrivaient à s’organiser. Ils avaient une nounou, un elfe de maison, quelque chose du genre ? Ce n’était pas possible autrement. Ce serait invivable sinon ! Elle observait Matthew du coin de l’œil et sentait sa nervosité. Elle le voyait torturer ce pauvre brin d’herbe et se doutait bien qu’en fait, il n’était pas aussi calme que ce regard froid qu’il posait sur l’extérieur. Il en arrivait à penser à demander de l’aide à un professeur de divination ! Mais elle ne voyait pas quoi faire pour le calmer…

« Qu’est-ce que tu veux qu’elle fasse, Mulberry ? »

Elle réfléchissait. Mulberry ne pourrait certainement rien faire pour joindre William. Mais ils n’allaient pas non plus attendre qu’il les contacte lui-même !

« Moi, j’ai peut-être une idée… »

Elle ne savait pas ce que ça pouvait bien valoir mais c’était de cette manière que les employés du ministère comme elle, se joignaient quand ils devaient le faire en secret. Même si Abigere n’avait jamais été très doué dans cet exercice pour une raison de… Discrétion, justement.

« Les Patronus… »

Le sien était un Dragon, un vrai et beau Dragon. Autant sa taille lui était très utile pour repousser les détraqueurs et autres créatures sensibles, autant pour faire passer des messages secrets, ce n’était pas l’idéal…

« Mais tu t’en occuperas hein… Le mien n’est pas trop… Pratique. »

Elle se racla la gorge d’un air un peu gêné. Si elle avait voulu, elle aurait pu le changer, certainement, mais elle l’aimait trop comme ça. Et elle préférait sacrifier sa discrétion que son beau Dragon !

Professeur Nombre de messages : 137 Date d'inscription : 25/05/2005

« Ah ba écoute, j’y connais pas grand-chose en sciences mais je crois que tu y es quand même pour quelque chose ! »

Cette remarque fit naître un sourire sur les lèvres et le regard qu’il tourna vers Abi en était tout éclairé. Voir sourire Matthew Rogue était quelque chose de rare et tout comme ce soleil de septembre, il fallait en profiter vite avant qu’il ne disparaisse. Matt secoua la tête, le sourire s’éternisant dans sa voix.

« T’es bête ! C’est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire qu’on m’avait pas demandé mon avis, et encore moins pour deux… Enfin bon… »

A quoi cela servait-il de se plaindre ? De regretter sa vie d’avant, libre de toute entrave ? Non qu’il n’aimait pas ses filles, loin de là, mais tout cela lui était tombé dessus si vite. Les neufs mois étaient passés comme un éclair. Heureusement Lunae avait accouché au début des vacances d’été ce qui leur avait permis de faire face et d’être entièrement disponible dès de début. Puis il y avait eu ces histoires avec William.

« On s’organise comme on peut. Mais là, ça devient difficile, surtout avec les tours de garde et les « nouveautés » de notre si cher « nouveau » directeur. Je pense qu’on va faire appel à une étudiante de 7eme année ou 6eme pour les garder quelques heures par jours. Si Finchley savait que j’ai emmené Miyuki en cours, il m’arracherait les yeux. »

Nul doute que le bedonnant directeur, si à cheval sur les règlements, n’aurait pas apprécié une telle initiative. William, lui, aurait compris… Mais William n’était plus là, ce qui le ramena à la discussion. A côté de lui, Abigere était triste. Il n’avait même aps besoin de la regarder franchement pour voir l’abattement de ses épaules et l’absence de sourire. Ce sourire si assuré qui lui avait fait perdre contenance lors de leur première rencontre. Matthew haussa les épaules.

« Je ne sais pas, je pensais qu’elle pourrait peut être « voir » où il est, ou bien « communiquer » avec lui, avec tous ces trucs… »

Abi semblait avoir une idée meilleure que la sienne. Matt posa son regard de glace dans les yeux soudain plus animés de la jeune femme. Un patronus ? C’était en effet une idée : rapide, discret (si on choisissait bien la personne qui l’envoyait) mais en même temps facilement détectable par le ministère. Et si eux y pensaient, sûrement que Finchley y avait pensé aussi et pris les mesures nécessaires. Pourtant, cela semblait de loin la meilleure solution. Il lui fit part de ses doutes et de ses craintes puis :

« Je peux envoyer le mien, il sera à coup sûr plus discret. On peut peut-être faire un test… J’en envoie un quelque part.. par exemple au Vif d’or, et on voit si ça fait débarquer toute une escadrille du ministère. On le tente ? »

Déjà débout, Matthew avait sorti sa baguette. Il l’agita, prononçant la formule et un long filament d’un blanc étincelant sortit de la pointe de sa baguette pour prendre quasi aussitôt la forme d’un petit écureuil. Il eut un sourire vers Abi.

« Oui je sais, ça fait pas très sérieux… »

Un autre mouvement de baguette et le patronus s’enfuit vers le village.

« Reste plus qu’à attendre… »