Envoi de Siri

5ème année ~ Serdaigle Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 21/05/2007

Siri arrivait enfin en haut de la tour de la volière. Avec un soupire de soulagement, elle se retourna pour observer l’escalier en colimaçon qu’elle venait de gravir. Elle était pourtant bonne sportive, mais grimper toutes ces marches interminables à l’aube, et surtout, le ventre vide, n’était pas ce qu’elle appréciait le plus. Mais voila : elle avait oublié d’envoyer une lettre à ses parents, et connaissant sa mère, il valait mieux ne pas attendre le petit déjeuner pour trouver Jupiter.
Elle s’était donc réveillée plus tôt ce matin-là, et s’était habillée avant que les autres filles du dortoir ne se réveillent, et d’ailleurs même avant que le soleil lui-même ne se lève, et, sans un bruit, avait quitté la chambre, tenant à la main une plume, une bouteille d’encre et du parchemin. Arrivée dans la salle commune de sa maison, la jeune fille s’était alors installée dans la salle encore vide pour y écrire sa lettre. Elle avait d’abord cherché comment annoncer à ses parents tout ce qu’elle avait à leur dire, son arrivée de la veille, sa répartition, son impression de l’école, puis s’était lancée dans la rédaction de sa lettre.

Citation :: Cher Papa, chère Maman,
Je suis arrivée hier soir à l’école. Le voyage a duré toute la journée.
Ce château est immense, et je pense que je vais me plaire ici.
J’ai été répartie chez les Serdaigle, cette maison est géniale. Les cours commencent ce matin, je vous écrirai dans la semaine pour vous donner des nouvelles.
Bises à Akiro, Max et Tom, bises à vous deux.

Une fois que la jeune fille eut retrouvé son souffle, elle poussa la porte de la volière avec précaution. Il n’y avait personne, du moins, personne d’humains, car pas moins de cent chouettes et hiboux étaient perchés ici, certains dormant la tête son l’aile, d’autres fixant le ciel sans un mouvement. La plupart des volatiles tournèrent la tête vers Siri, et la jeune fille, ignorant l’intensité de leurs regards, préféra se concentrer sur sa tâche. Retrouver Jupiter. La chouette n’était certes pas très grande par rapport aux grands ducs de l’école, mais même sa petite taille était difficilement repérable parmi ce charivari de plumes et de becs.
Siri entreprit donc de chercher sa chouette, examinant les hiboux un par un, mais soudain, un hululement la fit sursauter. Quelque chose frôla son épaule, et la jeune élève aperçu enfin Jupiter, sûrement pressée de faire son premier grand voyage. La petite chouette fit un demi-tour parfait, peut être pour prouver à sa maitresse qu’elle était capable de remplir la mission qu’elle allait lui confier, puis se posa enfin sur le bras tendu de la jeune fille. Cette dernière s’empressa de fixer le rouleau de papier à la bague accrochée à la patte de Jupiter, puis s’approcha de la fenêtre, tandis que la petite chouette, ne pouvant plus réfréner son excitation, sautillait sur son bras.
Siri, avec un sourire, passa une main d’abord hésitante, puis plus franche sur le plumage de Jupiter, qui lui répondit gaiment en hululant et en lui mordillant le doigt. La jeune élève lui tendit le morceau de pain qu’elle avait pris soin d’attraper à l’entrée de la volière, dans la large mangeoire prévue à cet effet, puis s’accouda à la fenêtre. La petite chouette n’en demanda pas plus et s’élança, battant un moment des ailes avant d’entamer un long vol plané, alors que sa petite maitresse la regardait s’éloigner.
Quand Jupiter ne fut plus qu’un point à l’horizon, ce qui ne tarda pas à arriver, Siri, avant de redescendre, observa le château et le parc. Le soleil levant éclairait l’école d’une lumière dorée, et la vue d’ici était magnifique. Aussi beau que la veille, quand la jeune fille l’avait vu pour la première fois depuis les barques sur le lac, il découvrait enfin l’étendue de ses murs. Presque encore plus impressionnant, il avait de hautes tours qui semblaient ne jamais s’arrêter de grimper. « Peut-être même que ces tours étaient réellement en train de grandir, songea la jeune fille, et qu’un jour, elles seraient deux fois plus grandes. Ce château était tellement vieux, et tellement imprégné de magie que c’était bien possible… »
Quelques minutes plus tard, après être redescendue de la tour, Siri rejoignait enfin la Grande Salle pour un petit déjeuner bien mérité.