Un cours habituel, séance pratique

Une autre rouquine se posait relativement les meme questions. Mais que diantre lui était il passé par la tete le jour ou elle avait décidé de garder la divination dans ses cours ? Bon ok l'idée qu'il n'y avait pas trop de travail y était sans doute pour beaucoup. Mais entre l'air saturé d'encens de la salle, les devoirs tous plus bizarres les uns que les autres et les questions de la prof qui avaient une facheuse tendance a toujours revenir sur l'enfance des uns et des autres - et s'il était bien une chose dont Sascha n'aimait pas parler, c'était son enfance - elle se demandait VRAIMENT ce qui lui avait fait garder cette option....

Bref a présent elle était la, et puisqu'il le fallait... autant y aller sans plus attendre.

Aussi entra t'elle quasiment sur les talons d'Ailis, adressa un vague bonjour à la prof avant de suivre l'autre Serpentard vers la table ou elle c'était affalée.

"Je peux m'installer ?"

Demanda t'elle du ton de quelqu'un qui a tout sauf envie de se retrouver seule a une table dans la salle de divination, et qui n'a qu'une envie, que le cours se termine au plus vite. D'autant plus qu'il faisait un temps magnifique dehors, et que pour couronner le tout Julien et elle avaient récolté une retenue justement pour ce soir la.....

**oui mais ca en valait vraiment la peine **

se dit elle en se remémorant leur attentat à la bombamousse sur le terrain de Quidditch. A ce souvenir un petit sourire revint sur ses levres.

*Bon sang autant d’étages à monter pour cette matière, si encore on avait astronomie je comprendrais…quoique, on se réfère aussi aux étoiles pour la divination, non ? *

Saï se gratta la nuque avec gêne, heureusement que personne n’avait accès aux pensées sinon il serait passé pour une belle andouille ! En arrivant au 7° étage, il se dirigea vers la salle en question et … sa mâchoire s’ouvrit en grand, de stupéfaction en voyant une…échelle ! Il regarda autour de lui, puis ne voyant aucun autre moyen d’accès, il commença l’ascension.

*Heureusement que c’est pas mon tout premier cours de la journée et que j’ai pas trop le vertige…*

Il jeta un regard vers le bas et finalement décida qu’il valait peut être mieux pour lui qu’il regarde la trappe ouverte…qu’il atteignit enfin ! S’il fut surpris par la chaleur de la pièce et par son aménagement, qui changeait quelque peu des autres salles de classe où tous les élèves semblaient rangés avec une certaine symétrie- les tables parallèles les unes aux autres et toutes perpendiculaires aux murs, mais là…pas du tout on semblait vouloir privilégier le confort – il ne le fut pas par l’encens qui planait dans la pièce, après tout, c’était un cliché en divination, non ? Il repéra deux têtes rousses et la prof, repérable à ses longs cheveux d’un noir de jais. Il se dirigea vers elles, lança un bonjour timide et s’installa près de la cheminée.
Il avait évidemment tout de suite reconnu l’ensorceleuse et l’autre rouquine, il ne la connaissait pas encore.

*Deux serpentards…j’espère bien que je ne serais pas le seul poufsouffle, sinon je ne donne pas cher de ma peau… m’enfin, je me demande bien ce qu’on va faire pour ce premier cours, je pensais trouver des boules de cristal, des feuilles de thé, enfin quelque chose permettant de faire de la divination, mais rien de tout cela n’est présent, ci ce n’est sur les étagères !*

Il se cala dans son pouf et attendit, perdu dans ses pensées, que quelqu’un prenne la parole pour réagir ou apprendre le programme, il n’était pas dans son habitude de demander cela de son propre chef, il préférait qu’on le fasse à sa place !

La quatrième personne qui poussa la trappe fut Tisiphone. L’égyptienne de Gryffondor avait choisit ce cours un peu au hasard et ne savait pas du tout a quoi s’attendre. Elle avait besoin d’une bonne appréciation et la divination lui apparaissait comme facile. Les notes obtenues dans son ancienne école ne suffisaient pas pour valider son passage en année supérieure, il fallait qu’elle prouve au directeur, mais surtout à son père, qu’elle ne perdait pas pieds. Sinon, elle serait dans l’obligation de recommencer sa cinquième année et elle s’en serait volontiers passé.

Tisiphone entra donc dans la grande salle circulaire. L’ambiance qui s’y dégageait lui plût immédiatement et la gryffondor ne regretta pas son choix. Il y avait là seulement trois élèves mais elle n’en connaissait aucun. Pourtant, ce ne furent pas eux qui interpellèrent en premier la jeune fille mais leur professeur assise sur un pouf coloré. Tisi regarda cette femme mélancolique avec émotion tout en se demandant pourquoi elle avait l’impression qu’elle ne sourirait jamais. Se rendant compte que son attitude pouvait paraître irrespectueuse, la rouge et or baissa la tête.

" Bonjour. . . Mademoiselle. "

Après l’avoir salué, Tisiphone se dirigea vers le pouf à droite du seul garçon de la pièce, préférant éviter les deux filles de serpentard. En s’asseyant, elle lui fit un sourire poli.

" Salut, je m’appelle Tisiphone ^^ Et toi, c’est comment ? " Chuchotta t-elle penchée vers lui.

Arya sortit enfin de sa torpeur, elle n'avait absolument pas fait attention aux élèves qui étaient entrés et encore moins aux regards posés sur elle. Elle huma le doux parfum de lavande qui avait envahi la pièce et observa les élèves d'un regard bienveillant.

* Miss Wenefried... Miss Ombrelune... Miss Dénas Némed... Miss Flint bien sur et Mr Eiri. *

"Bonjour à vous mes chers élèves." fit-elle d'une voix douce.

La voix de la jeune femme avait quelque chose d'envoûtant, les syllabes s'envolaient dans les airs, caressaient les tympans et semblait chasser toute pensée inutile. Le silence était maintenant total dans la salle, même si les élèves n'étaient pas toujours intéressé par la matière, un simple son sortant de la bouche de ce professeur suffisait à attirer leur attention.

"Vous êtes bien peu, mais cela ne m'étonne guère. Je ne serais pas crédible si je vous disais le contraire, pas vrai?"

Un doux rire s'éleva dans la salle, teintée comme toujours d'une légère pointe de tristesse qui lui donnait tant d'élégance.

"Je sais que vous avez passé le week-end à Pré-au-lard. J'espère que vous vous êtes bien amusé et que vous avez pu faire d'agréables rencontres. A vrai dire j'en suis même certaine."

Les yeux pâles se dirigèrent un instant vers les deux jeunes rousses avant de se poser brièvement sur Miss Flint qui semblait totalement subjuguée.

"Vu que je ne compte pas abréger ce bonheur de manière prématurée, nous allons nous livrer une petite expérience. Une prédiction de groupe plus exactement.
Nous allons nous mettre par groupe de deux, oui oui Miss Flint vous savez bien compter, je participe également.
Vous allez voir c'est une expérience très simple, mais ne sous-estimez jamais une prédiction, aussi futile soit-elle."

Le professeur prit sa baguette magique et d'un geste gracieux fit léviter une feuille de papier et une plume d'oie.

"C'est tout ce dont nous aurons besoin pour chaque groupe. Le mieux serait que la feuille ne provienne pas de la même personne que la plume."

Elle vint s'asseoir à coté de Colyne et attira la pluma tout en faisant retomber la feuille de papier.

"Pardonnez moi Miss Flint, pourriez vous fournir la feuille de papier je vous prie?"

Un sourire presque timide apparu aux coins des lèvres de la belle brune à l'intention de l'élève.

"Mettez vous face à face, la feuille doit être posée entre les deux partenaires, posez la plume par dessus. Joignez ensuite vos mains comme ceci."

Le professeur tendit alors ses deux paumes vers celles de Colyne et leurs doigts s'entrelacèrent.

"Fermez les yeux et faites le vide."

Le silence était total dans la salle. Mêmes les oiseaux avaient cessés de chanter au dehors.
D'une voix encore plus douce qu'à l'habitude, le professeur continua.

"Imaginez faire léviter la plume. Maintenant ouvrez les yeux."

Les trois plumes lévitaient au dessus de leurs feuille de papier respective.
Guidée par une voix toujours plus envoûtante, le cours se poursuivait.

"Plongez votre regard dans celui de votre voisin et laissez votre esprit dessiner des mots dans votre esprit. Uniquement des mots.
Fermez les yeux.
Imaginez que vous écrivez ces mots sur votre feuille, de la manière la plus appliquée qui soit."

On n'entendait plus que le grattement des plumes sur le papier.
Puis le silence se fit à nouveau.

"Calmez vous maintenant. Je sais que les pensées se bouleversent dans votre esprit.
Voilà.
Maintenant ouvrez les yeux doucement.
Vous pouvez laisser cette pauvre plume tranquille à présent et lâcher les mains de votre partenaire."

Le professeur se leva et s'étira de tout son long. Un geste aussi banal était tout bonnement magnifié avec cette femme.

"Vous pouvez maintenant observer vos feuilles."

Elle riait en disant cela. Elle s'amusait en imaginant la tête de ses étudiants en découvrant les feuilles totalement vierges.

*Voyons voir ce que vous me réservez mes enfants...*

Entendant la voix de Sascha, Ailis releva difficilement la tête et lui indiqua la place d'en face d'un signe de main poli.

"Fais comme chez toi !"

Reposant sa tête sur ses bras croisés, elle entendit arriver un à un les élèves et se força à s'installer correctement quand le professeur prit la parole afin de commencer son ennuyeux cours. Elle parla succinctement du Week-End à Pré-au-Lard et Maxime lui vint à l'esprit ... Elle se força néanmoins à écouter et à se concentra. C'était d'autant plus nécessaire vu ce que demandait le Professeur Mulberry.

Avec un air totalement explicite quant à son envie d'en finir vite, elle s'adressa à Sascha, tout en posant une feuille de parchemin au centre de la table.

"Si tu avais la plume ce serait parfait."

Après avoir préparé le petit matériel, Ailis tendit ses mains vers sa voisine d'en face et écouta attentivement les conseils du Professeur. Elle fit de son mieux pour vider son esprit, mais l'image de Maxime qui s'était imposée à elle quelques minutes auparavant refit surface. Avec un effort surhumain, elle chassa l'infirmier de son esprit à contre-coeur.

Lorsque qu'Ailis lâcha les mains de Sascha, elle se pencha vers la feuille au centre de la table pour y voir ... rien du tout. La feuille était blanche et la rousse regarda la plume avec dépit : pas d'encre ... pas de texte. Entendant le professeur ricaner et après une courte réflexion, Ailis ne put s'empêcher, poliment bien sur, de lui faire une petite remarque.

"Si nous avions le sort pour révéler la prédiction, je pense qu'on s'en sortirait mieux ... N'est-ce pas Mademoiselle ?"

Elle avait déjà vu sa grand-mère faire ce genre de chose ... mais n'avait pas vraiment fait attention au sortilège ... ce n'était pas son domaine préféré rappelons-le !

Etant donné qu'Ailis ne semblait pas contre sa compagnie, Sascha se laissa tomber en face d'elle avec un petit soupir. Tout en se disant que plus vite elle serait sortie de cette piece et mieux elle se porterait. Elle faillit de fait disparaitre dans la multitude de coussins qui s'empilaient sur les fauteuils bas, sur les poufs, bref partout.... Une fois repoussée l'attaque des dit coussins, elle fit peu ou prou comme sa compagne et posa les coudes sur la table pour soutenir sa tête.

Heureusement le Professeur commença a parler presque aussitôt, la sauvant d'un assoupissement précoce. Voyant sa partenaire sortir une feuille de parchemin, elle commença a fouiller dans son sac pour trouver la plume, tout en marmonnant :

"Je te trouve ca de suite"

A croire que son sac avait des dimensions plus grande de l'intérieur de que l'extérieur. Ce qui était vrai d'ailleurs, Sascha ayant toujours dse millions de choses a transporter en plus de ses affaires de cours. Elle fini cependant par trouver ce qu'elle cherchait et posa une plume un peu froissée devant Ailis,sur le parchemin.

Puis, suivant les instructions de la Prof, elle joignit ses mains a celles de sa partenaire, et tenta de faire le vide dans sa tete. Lorsqu'elle rouvrit les yeux ce fut pour découvrir un parchemin a premiere vue aussi vide que s'il était neuf.

Ailis fit alors remarquer qu'il fallait sans doute un sortilège pour réveler la prédiction. Logique quand on y pensait. La rouquine attendit la réponse de la Prof en souriant a sa partenaire.

Perdu dans ses pensées, Saï ne remarqua Tisi que lorsqu’elle lui adressa la parole et sursauta avant de lui répondre :

« Salut, moi c’est Saï …»

Il se tut avant de pouvoir ajouter quoique ce soit car la prof avait pris la parole. Il sourit à ses paroles, en effet, peu de personnes choisissaient la divination, pensant sans doute qu’on est maître de notre destin, qu’on ne peut pas voir notre avenir car il n’est pas écrit… Saï quant à lui, ne pensait qu’une chose : advienne que pourra !!!

« Je fourni la plume et toi la feuille, ok ? » fit-il en s’adressant à sa voisine

Ils prirent tous deux exemple sur le professeur et Colyne et fut agréablement surprit en voyant la plume flotter entre eux deux.

*de la magie sans baguette ?! Oo*

Il ferma les yeux et les rouvrit après avoir entendu les grattements de la plume sur le parchemin pour y découvrir…

Saï . . . quel drôle de prénom. Et pourtant ‘Tisiphone’ pouvait apparaître tout aussi barbare à ses oreilles d’européen. Elle l’avait surprise en chuchotant si près ; peut-être même était-il offusqué d’une telle proximité, d’ailleurs il lui parlait peu. Elle se souvenait que les Anglais donnaient l’impression d’être plus . . . prudes que son peuple. Il fallait qu’elle fasse avec et qu’elle modifie son comportement. L’égyptienne lui jeta un regard en coin et haussa discrètement les épaules. Il lui avait pourtant paru tout aussi sympathique que Zachary. . . Bah, tout le monde pouvait se faire une fausse impression. . .

Tisiphone glissa son regard sur la nouvelle arrivée et leva un sourcil perplexe devant l’originalité de son style. Malgré sa tenue étrange et sa coiffure dépareillée, la Gryffy jugea qu’elle avait un très joli visage avec son teint de porcelaine, sa petite bouche rosée, ses grands yeux bruns (si on omettait qu’ils soient hallucinés) et ses longs cheveux ailes de corbeaux. Quel contraste avec elle !

" Elle est toujours comme ça ? ._. " Demanda t-elle poliment à Saï

Le cours commençant réellement, Tisiphone fit silence et suivit les instructions du professeur. Elle sortit une feuille de parchemin comme Saï venait de lui demander, la posa bien entre eux deux puis entremêla ses doigts aux siens. Bon . . . il fallait qu’elle fasse le vide dans son esprit. . .

* Elle aurait pu demander plus simple >_< C’est justement quand on ne veux pas penser a certaines choses qu’elles nous arrivent en pleine face et qu’on ne peux plus s’en débarrasser . . . *

Tout en ronchonnant dans sa tête, l’égyptienne s’appliquait à essayer de vider son esprit. Elle ne ré-ouvrit les yeux qu’en entendant la plume s’arrêter, prête a découvrit ce qu’ils avaient écrit, mais le parchemin demeurait vierge. Tisi regarda leur prof (qui paraissait bien s’amuser de leur tête) puis la rousse de Serpentard qui parlait. Un sort pour révéler la prédiction . . . oué bah c’est pas elle qui le trouverait en tout cas -_-‘

[ Je suis comme les sortilèges : impardonable. Mille excuses v_v J'm'étais perdue dans la grande salle O_o ]

Alors que les élèves présents se jaugeaient du regard, chacun observant l'autre d'un oeil plus ou moins amical, Colyne, elle, n'avait d'yeux que pour la si envoûtante Aria Mulberry et depuis qu'elle avait commencé de parler, c'était son être entier qui était captivé.

Lorsque la professeure vint s'installer à sa table, Colyne ne comprit que lentement ce qu'elle voulait. Non qu'elle soit lente d'esprit mais ce qui se passait était tout bonnement inimaginable pour la serpentard. Imaginez que Dieu en personne s'asseoit avec vous pour vous aider à votre devoir de maths et vous comprendrez ce que Colyne pouvait ressentir en cet instant meme.

C'est donc dans une semi conscience qu'elle posa une feuille sur la table et tendit ses mains vers le professeur Mulberry. Leurs doigts s'entrelacèrent, les si beaux yeux noirs plongèrent dans les siens, emportant Colyne dans un tourbillon d'étoiles et la plume se mit à s'agiter follement sur la feuille sans que rien ne semble la contrôler. Elle était comme ces danseurs sur glace, glissant à des vitesses impressionnantes, volant sur la surface gelée.

Puis, leurs mains de séparèrent, rompant le charme et Colyne reprit ses esprits en secouant la tete, defaisant un peu plus sa coiffure inattendue. Voyant le professeur s'étirer, elle se leva et l'imita, certaine que ces gestes faisaient partie du rituel puis elle reprit sa place non sans avoir jeté un regard plein de "Vous etes jaloux tous hein?" aux autres élèves qui restaient comme des idiots devant leur feuilles aussi blanches que.. la sienne. Abasourdie, Colyne resta là, la bouche en O, incapable d'accepter que sa divination avec la professeure n'ait pas marché.

C'est alors qu'elle entendit la remarque d'une autre serpentard qu'elle avait déjà du croiser un jour. Bien sur ! Un sortilege de révélation. Elle savait comment relever une encre invisible mais pas une absence d'encre. Peu importe, elle improvisa un sortilège en utilisant ses connaissances en latin et la formule d'apparition et frôla la feuille du bout de sa baguette étrangement tordue.

"auspicium aparecium !" ( auspicium = prédiction)

[ Je laisse à ma déesse le soin de dire si mon sortilège fonctionne ou pas ]