Bosser, bosser, toujours bosser ._. [PV Sam]

Il n'était pas un assistant, mais un esclave ! Si, si ! Baker le prenait pour un elfe de maison et c'est tout ! C'est vrai quoi ! Ce n'était pas à lui de faire tout ça ! Il pensait faire quoi en l'avilissant de la sorte ? Lui apprendre l'humilité ? Ou il voulait juste le tuer !? Oui, bon, Elian en rajoutait peut-être un peu. Mais ça faisait une bonne heure qu'il courait après des bestioles hybrides et étranges, non répertoriées dans les livres de créatures magiques, car pur produit des nombreux ratages de la classe de premières années qu'il avait eue en fin de journée.

Non, vraiment, il ne se souvenait pas d'avoir été aussi gaffeur pendant sa première année. Les élèves avaient dû transformer des souris en tasses... Pauvres souris. Qui avaient des anses ou des pattes en porcelaine. Et encore ce n'était que dans le meilleur des cas ! Certaines, totalement désorientées, s'étaient brisées contre des meubles. Un vrai carnage... Mais en plus de leur manque d'expérience en magie, Elian soupçonnait les élèves d'être passablement effrayés par la présence de Baker.

Pourtant, on ne pouvait pas dire qu'il se baladait beaucoup dans les rangs. Mais même installé à son bureau, on sentait toujours ses yeux jaunes posés sur nous... Et la présence d'Elian n'apaisait pas tous ces pauvres enfants. Lui avait fini par s'habituer. Et il espérait que les élèves feraient de même, parce qu'il n'avait pas envie de continuer à courser ce genre de bestioles ! Certaines pouvaient être 'sauvées', d'un coup de baguette, d'autres ne pouvaient réchapper à une fin atroce. Cruel travail !

Il lui en restait maintenant une seule à rattraper. Une qui avait le corps d'une souris et la tête comme la corolle d'une tasse, en fine porcelaine. Elian ne savait pas trop comment elle pouvait courir aussi vite, la magie est vraiment surprenante. Elle était totalement déboussolée et risquait de se briser avant qu'il ne la rattrape.

Et en plus, la malchance s'invita à la partie : un courant d'air ouvrit la porte de la salle, la souris s'engouffra à l'extérieur et Elian la poursuivit, penché vers l'avant pour espérer l'attraper. Il avait presque réussi à lui mettre la main dessus qu'il heurta quelqu'un et tomba en arrière, sur les dalles de pierre froide.

"Merde !"

Boulot de merde !

Il détestait ce fichu serdaigle ! Il était siiii intelligent, siiiii sérieux, siiiiii supérieur aux autres ! Quel crétin. il croyait quoi? Qu'un seul regard vert et hop on tombait dans ses bras comme ça? Il n'avait aucun charme et il avait beau essayer d'en imposer il n'arriverait jamais à l'impressionner.

Non jamais ce fichu Xavier Van Lawtten ne ferait tomber Lynn dans ses filets aussi facilement. Et Samuel ferait tout pour que ça n'arrive jamais. C'est donc remonté à bloc après son passage dans la cour intérieure que Samuel avait arpenté le château en long et en large pour essayer de trouver Elian afin de lui parler de son devoir de méta sous noté. Mais il n'avait trouvé aucune trace du grand roux. Il avait eu beau regarder à gauche ('' ) ou à droite ( ''), il ne l'avait pas trouvé.

Ce n'est que le lendemain qu'il finit par se résoudre à aller le voir directement en salle de métamorphoses, croisant les doigts pour ne pas rencontrer Baker.

Alors qu'il tournait le coin du couloir, il fut brusquement stoppé dans son élan par un coup formidable dans son estomac. Quelque chose (l'image d'un bélier lui traversa l'esprit) venait de le heurter violemment et ses fesses rencontrèrent le sol non moins violemment. Il perçut à peine le bruit d'écrasement que sa chute provoqua.

Une main sur l'estomac, retrouva son souffle avec peine, Samuel releva les yeux pour voir celui qu'il cherchait assis au sol devant lui.

"Hey .. Ca va Eli? T'as vu un troll pour courir si vite ventre à terre et nez au sol? "

Sous ses fesses qui retrouvaient leurs sensations après avoir été un instant endolories par le choc, Sam sentit quelque chose d'humide. Il se releva avec un peu de mal et découvrit une étrange tache rouge brun au sol.

"Qu'est ce que... Eurk !! C'est quoi ce truc? >.<"

Il avait machinalement frotté ses fesses et le cadavre sanguinolant et aplati d'une souris sans tête était tombé au sol à coté de fragments de porcelaine

Il était totalement sonné, ses fesses et le bas de son dos était douloureux. Il porta la main à sa tête pour essayer de reprendre ses esprits. Mince alors, qu'est-ce qu'il avait donc heurté pour se retrouver par terre ? Pas un mur, c'était certain, sinon il se serait fait bien plus mal que ça. Il n'était pas en état d'y réfléchir plus avant. Mais il finit par rouvrir les yeux alors qu'une voix familière s'élevait devant lui. Et Samuel ou pas, il n'était pas d'humeur à rire...

"Non ça va pas ! Est-ce que ça a l'air d'aller ?!"

Oui bon d'accord, il était un peu agressif, mais ça se voyait qu'il n'allait pas bien non ? Il n'osait d'ailleurs pas se lever, vu que sa tête lui tournait toujours sous le choc qu'elle avait encaissé. La souris lui était sortie de la tête jusqu'au cri de dégoût de son camarade. Il releva son visage vers lui, sans comprendre, avant de voir choir le cadavre de ce qu'il cherchait à rattraper précédemment. Il se leva alors d'un bond. Sa tête lui tourna mais ce n'était pas ce qui allait l'empêcher de vociférer et réprimander le tueur de souris.

"Putain mais tu pouvais pas faire attention non ?!"

Il s'accroupit difficilement devant l'animal et grimaça. Il n'y avait plus rien à faire, ça c'était certain. La magie peut créer des créatures bien étranges mais les ressusciter n'est pas encore du domaine du possible. Et cela ne le sera certainement jamais. C'est plutôt injuste pour elles.

Il passa une main sur son visage empreint de lassitude et d'un genre de désespoir profond. Il entendait déjà la voix moqueuse de Baker dans sa tête. Ce n'était certes pas la faute d'Elian mais le professeur n'en aurait certainement rien à faire. Rien du tout. Qu'est-ce qu'il allait lui faire ? Plus de tâches encore ? Plus de travail ? Ou bien... Non, il n'allait pas le renvoyer pour ça !

Elian était vraiment paranoïaque depuis un moment... Et ça portait sur ses nerfs et son moral. Il était peut-être fait pour l'enseignement mais pas pour le travail de larbin de Baker, ça c'était clair. Et des fois il se demandait si, comme le jour de son entretien, le professeur n'attendait pas que l'élève se révolte un peu. Et aussi risible que cela puisse paraître, au lieu de continuer à vociférer, Elian... Fondit littéralement en larmes. Ça ne lui ressemblait pas du tout mais il craquait, tout simplement.

"J'en ai maaaarre..."

Toujours accroupi devant son cadavre de souris, le visage dans les mains, Elian craquait littéralement.

Non Elian n'allait pas bien, et en entendant le ton de sa voix, Samuel se rendit compte de l'imbécilité de sa question. Depuis le debut de l'année, il avait très peu vu le jeune homme, bien trop occupé par les travaux que Baker lui demandait. Cela n'avait pas été une mauvaise chose, cela avait facilité les choses au serpentard. Ne pas voir Elian l'aidait à se dire que rien ne s'était passé et que tout allait bien. Finalement mis à part une fois dans la grande salle, Sam n'avait pas croisé l'ex-serdaigle en dehors de la salle de métamorphoses. Non pas qu'il ait évité toute rencontre, mais plutôt qu'il n'avait pas cherché à les provoquer. Sauf cette fois-ci. Et c'était uniquement en rapport avec les cours.

Tandis que la souris retombait au sol et qu'Elian éclatait en fureur, Samuel recula d'un pas, désemparé l'espace d'une seconde, mais il retrouva bientot la voix qui lui manquait.

"Oui ben excuse moi mais j'l'ai pas vue ta bestiole ! Vu comment tu m'as envoyé valser j'ai pas eu le temps de calculer l'angle de chute ni de vérifier où j'allais atterrir ! "

Décidément, cette semaine, c'était sa fête. Toute le monde l'envoyait chier ou lui hurlait dessus... Entre Julien, Lynn et Elian... Il ne manquait plus que Mélusine ou Elbereth s'y mettent... Et tout ça commençait à énerver savamment le couetté qui de plus sortait facilement de ses gonds.

Il regardait maintenant Elian penché devant lui sur le corps aplati de la malheureuse souris.

"Tsé... J crois que y'a pas grand chose à faire... A mon avis, vu ce que... Elian?"

Les épaules du roux étaient secouées de mouvements compulsifs. Soit il essayait de contenir un fou rire nerveux, soit il...

"Oh non... Pas ça..."

Et pourtant si. Le couloir fut bientot rempli des sanglots incontrolés d'Elian, qui pleurait à chaude larmes dans ses mains, accroupi au beau milieu du corridor. Le coeur de Samuel se serra aussitôt et toutes ses bonnes résolutions s'évaporèrent d'un coup. Maladroitement, il s'accroupit aussi et posa sa main sur l'épaule du jeune homme. Il ne savait tout simplement pas quoi faire. Il savait juste qu'il ne pouvait pas ne rien faire.

"Arrête... C'est rien, c'est qu'une souris... On va trouver un moyen hein?... J vais t'aider à la remplacer, pis si tu veux j t aiderai à terminer ton boulot..."

A ce moment Sam était prêt à faire tout le travail que Baker pouvait confier à Elian. Tout ce qu'il voulait , pourvu que le roux arrête de pleurer à en fendre les coeurs de pierres des statues du couloir.

Après avoir réfléchi pendant ses vacances, après avoir fait le point sur tout ce qui s'était passé l'année dernière, Elian aurait pourtant bien aimé croiser Samuel et discuter un peu avec lui. Parler avec quelqu'un qui le comprenait... Il était sûr que ça lui ferait du bien. Parler avec quelqu'un tout court d'ailleurs. Il est vrai qu'il aurait pu envoyer quelques hiboux au jeune homme pendant les vacances pour ouvrir une discussion, mais il avait préféré profiter de ces quelques mois pour faire le point et être sûr de lui en revenant à Poudlard.

Mais en revenant, il n'avait pas eu une seconde à lui et n'avait malheureusement pas croisé le Serpentard. Sauf en cours, mais les cours de métamorphose ne comptent pas. C'est trop difficile d'y engager une discussion. Parfois il se demandait même s'il ne l'évitait pas. Enfin, qui lui en aurait voulu après les évènements de l'année précédente ? Il avait mis en péril la relation de Samuel avec Julien pour une petite blague. Qui pour lui s’était révélée être en fait un véritable choc, une révélation… Il avait semé une sacrée pagaille.

Mais là, vraiment, sa ‘relation’ avec Samuel était bien loin, alors qu’il était accroupi en plein milieu du couloir de métamorphose. En sept ans d'études il n'avait pas craqué, jamais. Même pendant les périodes d'examens, de révisions, de grand stress. Ou du moins, jamais comme ça et jamais en public ! Et là... En moins d'un mois, Baker avait réussi là où que le stress de sept ans avait échoué. Il l’avait tellement mis à cran qu’il était en pleurs et qu’il n’arrivait plus à s’arrêter.

Il entendait à peine Samuel lui parler et franchement, il s’en fichait de cette souris. C’était juste la goutte d’eau qui avait fait déborder le chaudron. Mais s’il n’écoutait pas vraiment le Serpentard, il le sentit bien s’accroupir près de lui et poser la main sur son épaule. Enervé comme il était, il aurait pu le repousser sèchement, mais loin de tout ça, il vint se blottir contre le jeune homme, secoué de sanglots. Ses doigts s’accrochèrent à la chemise de l’uniforme du couetté, alors que ses larmes commençaient à la mouiller peu à peu, le visage d’Elian blotti dans le tissu.

Plus tard, il se dirait certainement ‘Mais quelle honte ! Comment j’ai bien pu faire ça !’. Mais là, c’était à se demander s’il se rendait seulement compte de ce qu’il faisait. D’ailleurs, ne faisait toujours pas attention aux paroles de Samuel, il commençait à geindre entre ses pleurs.

« J’en peux plus Sam… Je craque, j’suis fatigué… J’tiendrai jamais l’année… »

Soit il mourrait de fatigue, soit il tuerait Baker d’un pieu dans le cœur comme tout vampire de son espèce le mérite ! Mais en tout cas, il n’arriverait jamais au bout de cette année sans devenir complètement dingue, déprimé, dépressif et anémique.

Il n'y avait soudainement plus rien de la belle assurance et du calme stoïque qui avait toujours caractérisé l'ancien Serdaigle. Les mains d'Elian s'étaient refermées sur sa chemise et Sam le sentait trembler contre lui. Pendant les premières secondes de cet étreinte inattendue, le serpentard avait regardé autour de lui, vers chaque extrémité du couloir, craignant de voir quelqu'un arriver. Mais bientôt, le jeune homme qu'il tenait contre lui, sa détresse débordante, occultèrent totalement le reste. Il pouvait bien arriver n'importe qui, Samuel savait qu'il n'avait rien à se reprocher et surtout qu'il y avait bien plus important.

Le couetté mit un genou à terre pour avoir un meilleur équilibre lorsque le poids du roux se reporta complètement contre lui, et finit par s'agenouiller complètement. Assis sur ses talons, il enveloppa le jeune homme de ses bras, chuchotant à son oreille pour le calmer. Déjà sa chemise trempée lui collait au torse, le nez d'Elian était caché sous sa cravate vert et argent. Il y avait dans cette étreinte une grande tendresse et une intimité vibrante qui faisaient battre le coeur de Samuel un peu plus fort. Ses paupières se fermèrent sur les yeux verts du serpentard, sa respiration lente et profonde essayant de réussir là ou sa voix avait échoué.

Puis Elian parla. Difficilement, comme si une grosse boule de coton emplissait sa gorge.

Il craquait? Sam s'en était rendu compte et sincèrement, il s'étonnait même que cela n'arrive que maintenant. Travailler avec Baker ça devait être aussi horrible que côtoyer des détraqueurs. Sam se dit même que si on regardait sous les capuchons des gardiens d'Azkaban, on aurait vu à chaque fois le même visage, celui de Philius Baker.

"Si tu vas y arriver, j'en suis sûr. j'ai jamais vu quelqu'un aussi fort que toi. T'as une grande volonté et d'excellentes capacités. Seulement, n'importe qui craquerait à ta place! Regarde toi! on dirait que tu fais plus rien d'autre que bosser! Pour survivre a Baker faut que tu aies des moment pour décompresser. Ecoute moi."

Sam avait prit les épaules d'Elian et l'avait écarté de lui pour pouvoir le regarder. Le pauvre avait une mine complètement défaite. Sam lui releva le menton doucement et lui sourit.

"Ce soir je t'emmène boire un verre au Vif. Non! pas question de me dire non, ou de me trouver une excuse. Ce soir on sort tous les deux, on va boire, se parler, et oublier ce connard le temps d'une soirée. On se retrouve après le diner au pont couvert."

Et il ajouta comme pour répondre à une question informulée.

"Et pour Julien t'inquiète pas, je m'en occupe."

Elian s’en fichait bien de son habituel air stoïque et imperturbable. Cet air calme qu’il avait toujours eu et qui donnait l’impression que rien ne pourrait jamais l’atteindre. Additionné à ce nouvel air qu’il avait hérité de Baker, il fallait bien avouer qu’on ne s’attendait pas à le voir craquer. Mais il s’en fichait totalement… Comme le fait d’être dans les bras du garçon qu’il avait – de notoriété publique – embrassé l’année précédente, en plein milieu d’un couloir. Quelle importance ? Il pleurait, il craquait, et il avait besoin d’une épaule sur laquelle pleurait.

Et il avait confiance en Samuel pour ça. Ça lui semblait vraiment étonnant vu la façon dont ils s’étaient quittés l’année précédente. Vu tout ce qui s’était passé. Il aurait très bien pu tout rejeter en bloc et Samuel avec le reste. Mais peut-être qu’avoir partagé une telle ‘découverte’ avec lui l’aidait à lui faire confiance. C’est vrai après tout, malgré la façon dont il s’était comporté avec lui, Samuel ne l’avait pas détesté, il lui avait proposé son aide et surtout, il pouvait le comprendre. Alors il pouvait comprendre ça aussi.

Il était même certain qu’il le comprenait mieux que personne. Lui qui détestait Baker. Il ne devait par contre pas comprendre comment il avait même pu le supporter jusque là mais il ne lui en demandait pas tant. Un instant, il se demanda si Samuel allait l’étreindre ou s’il allait juste le laisser se reposer sur lui, juste le laisser pleurer sans réagir. Mais il le sentit finalement s’agenouiller et passer ses bras autour de lui. Il laissa s’échapper un soupir de soulagement et de bien être au milieu de ses larmes et il se pelotonna un peu mieux contre lui. Il sentait battre le cœur de Samuel et ça le calmait peu à peu, lui permettant de parler. Difficilement, mais tout de même.

Il ne put s’empêcher de sourire légèrement aux mots de son ami. Oui, il n’aimait vraiment pas Baker. Mais jamais Elian ne s’était considéré comme quelqu’un de fort. Il faisait juste de son mieux pour que l’on ne voit pas ses quelques périodes d’abattement, en travaillant deux fois plus encore. Il ne se laissait pas de répit, pour ne pas tomber plus bas encore. Quant aux capacités… Il les avait, il ne pouvait le nier. Mais il avait fortement travaillé pour ça ! Il laissa Samuel le redresser, lui relever le visage. Ses yeux humides se posèrent sur ceux de son ami et son sourire lui réchauffa le cœur. Il essuya ses joues d’un revers de manche et renifla légèrement. Et heureusement que Samuel le coupa en lui interdisant de dire non parce qu’il avait déjà ouvert la bouche pour protester.

Au lieu de ça, en voyant son acharnement et ses efforts pour lui faire plaisir, il sourit doucement. Surtout à ses derniers mots. Cette réflexion le fit même pouffer légèrement. C’est sûr que Julien ne le prendrait sûrement pas très bien. Mais il n’en avait vraiment rien à faire pour le moment. Et doucement, il acquiesça.

« D’accord, je veux bien… »

Il était content de la proposition de Samuel, vraiment. Et maintenant, il se rendait compte à quel point il en avait besoin, depuis longtemps. Il hésita un moment, un très long moment, à genoux dans ce couloir, devant son ami à genoux également, avant de l’embrasser très délicatement sur la joue. Un baiser mouillé par les larmes.

« Merci Sam…Tu m’es d’un grand soutien, tu sais… »

Cela devait lui paraître étrange alors qu’ils ne s’étaient guère parlés depuis la rentrée mais Elian le pensait sincèrement. Il regarda autour d’eux avec un petit sourire.

« Bon… Je vais finir mon boulot et puis… On se retrouve comme tu as dit. »

Il se releva un peu difficilement, ébranlé par sa crise de larmes, avant de faire disparaître le cadavre de la souris écrasée d’un coup de baguette.

« A tout à l’heure. »

Il lui adressa un sourire avant de disparaître derrière la porte de la salle de métamorphose. Il savait que ça n’avait rien d’un rendez-vous galant mais il n’avait pu s’empêcher de lui faire son sourire intimidé en rougissant un peu. C’était plus fort que lui…

[Tu postes au pont couvert ? ^_^]

Il avait craint qu'Elian refuse sa proposition, ce qu'il aurait compris vu les "incidents" de la fin d'année dernière et les conséquences qu'ils avaient eus, mais finalement le jeune homme accepta, visiblement de bon coeur. Soulagé Sam retrouva un sourire moins crispé, plus naturel. Il pensait vraiment qu'il fallait qu'il sorte un peu du château; un verre à la Croisée n'aurait pas été du même effet. Sortir du château, se vider la tête, boire un peu, parler de tout et de rien, voilà ce qu'il fallait au roux.

Un instant, il crut qu'il allait se raviser. Mais son silence et son immobilité cessèrent au moment où Samuel allait demander si tout allait bien, et un baiser mouillé vint se poser sur sa joue, doucement, comme un papillon qui serait couvert de rosée. Sam rit doucement en se relevant.

"Moi d'un grand soutien? Tu parles? J'arrive déjà pas à me soutenir moi même... Tiens."

Il lui fourra un mouchoir en papier dans la main et l'aida à se relever avant de reprendre son sac, le devoir de méta sous-noté complètement oublié.

"Ok pour ce soir, je ferai aussi vite que possible mais même si je suis en retard, je viendrai. Au fait j'espère que tu as ton permis de transplaner parce que moi... Allez à ce soir! Finis vite!"

Sur ces derniers mots, il repris le couloir dans l'autre sens, retournant vers serpentard. Il allait devoir parler à Julien et il se doutait que tout n'irait pas aussi bien qu'il avait voulu le faire croire à Elian.

[ Les extérieurs / Le pont couvert ]